Nicolas Zarpas

Nicolas Zarpas (X58) de l’aluminium à la gestion des carrières

Dossier : TrajectoiresMagazine N°786 Juin 2023
Par Hubert JACQUET (64)

Décé­dé le 25 mars 2023, Nico­las Zar­pas a fait toute sa car­rière dans le groupe Pechi­ney et a consa­cré l’essentiel de sa retraite à déve­lop­per l’activité du Ser­vice Car­rières de l’AX, en le dotant d’outils qui font sa force et son efficacité.

Nico­las Zar­pas est né le 4 avril 1939 à Athènes. Son père, offi­cier de Marine, ter­mi­ne­ra sa car­rière comme ami­ral, après une brillante guerre. Sa mère est artiste-peintre. À la fin de la guerre, ses parents se séparent et sa mère l’emmène à Paris. Il est sco­la­ri­sé à Sainte-Marie-de-Mon­ceau puis à Sta­nis­las. À sa sor­tie de l’X, il choi­sit d’entrer chez Pechi­ney qui pré­pare une implan­ta­tion en Grèce. Mais, il lui faut patien­ter avant de retrou­ver son pays natal et il débute sa car­rière dans une usine d’alumine en Gui­née, expé­rience qui l’a beau­coup mar­qué. Puis, c’est la Grèce et une fois l’usine réa­li­sée, le retour en France à l’âge de trente ans. Il se voit confier de nom­breuses mis­sions au sein du Groupe, ce qui l’amène à beau­coup voya­ger. Et aus­si à s’installer à Gre­noble pen­dant quelques années, pour prendre la direc­tion d’une filiale qui mar­chait mal, la Sat­ma, entre­prise spé­cia­li­sée dans les pro­duits pour conden­sa­teurs. Il redy­na­mise son équipe, mobi­lise le ser­vice de R & D sur des objec­tifs concrets – amé­lio­ra­tion des pro­cé­dés de pro­duc­tion, maî­trise de la qua­li­té et inno­va­tion –, et fait de la socié­té un lea­der mon­dial dans son secteur.

Une nouvelle carrière

Il part à la retraite en 1999, mais ne reste pas inac­tif. Après quelques mis­sions de conseil en tant que spé­cia­liste de l’aluminium, il prend la res­pon­sa­bi­li­té du Ser­vice Car­rières de l’AX, poste qu’il occupe de 2001 à 2018. Il trouve là l’occasion de mani­fes­ter son atta­che­ment à l’X, qui a été non seule­ment un trem­plin dans sa vie pro­fes­sion­nelle mais aus­si une source de ren­contres, dont celle de son épouse, sœur d’Édouard Valen­si (X58). Celle aus­si d’aider les plus jeunes dans la ges­tion de leur car­rière pro­fes­sion­nelle. Mul­ti­pliant les ini­tia­tives et les inno­va­tions, il fait du Ser­vice AX Car­rières un outil per­for­mant auquel beau­coup ont recours. Très vite, il crée un réseau de cor­res­pon­dants X dans les grands sec­teurs de l’économie, cor­res­pon­dants qui peuvent éclai­rer des X en tran­si­tion pro­fes­sion­nelle sur les oppor­tu­ni­tés à sai­sir, les démarches à entre­prendre, les per­sonnes à contac­ter. S’inspirant de ce qui avait été créé par des homo­logues d’HEC, il crée en 2016 une acti­vi­té de men­to­ring avec des for­mules qui s’adressent à toutes les caté­go­ries de cama­rades, de l’élève de Palai­seau au cadre en fin de car­rière. Il donne un nou­vel essor aux sémi­naires orga­ni­sés par l’AX et ani­més par des spé­cia­listes du conseil en évo­lu­tion pro­fes­sion­nelle en les pro­lon­geant par des entre­tiens indi­vi­duels per­met­tant de don­ner plus de force à cette for­ma­tion. Il négo­cie avec la socié­té qui a déve­lop­pé la pla­te­forme Job­ma­ker un libre accès à celle-ci pour que les X puissent s’autoévaluer. Mais le plus impor­tant à rete­nir de son action, c’est son sens de l’écoute, l’attention qu’il por­tait à chaque cas comme s’il était unique et le temps qu’il accep­tait de don­ner sans compter.

Un double attachement

Nico­las Zar­pas était féru de ski, sport qu’il a pra­ti­qué jusqu’en 2020, et sur­tout, il était épris de culture. Grec par sa nais­sance, fran­çais par sa for­ma­tion et sa car­rière, il était atta­ché autant à son pays d’origine qu’à son pays d’adoption. Son regard sur la vie et les êtres était emprunt de ce relief que donne une forme de vision sté­réo­sco­pique. Mais dans ses pro­pos, il était volon­tiers laco­nique, ce qui obli­geait ses inter­lo­cu­teurs à plus d’attention et fina­le­ment ses mes­sages n’en pas­saient que mieux. Ses rési­dences secon­daires sont une autre mani­fes­ta­tion de ce double atta­che­ment : car en sus de la mai­son qu’il avait ache­tée et amé­lio­rée dans le pays d’Auge, il réno­vait une mai­son fami­liale dans le Péloponnèse. 

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