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1001PACT veut donner du sens à votre investissement

Dossier : Dossier FFEMagazine N°713 Mars 2016
Par Eva SADOUN
Par Julien BENAYOUN

Pourquoi croyez-vous au crowdfunding ?

La crise finan­cière a entraîné une prise de con­science des Français sur l’utilisation de leur épargne. Et, avec les taux bas, le sens de l’argent a plus d’importance. De nom­breux investis­seurs se sont alors tournés vers le crowdfunding.

Non sans rai­son, ce finance­ment en ligne et par­tic­i­patif per­met d’apporter plus de flu­id­ité et de trans­parence à l’investissement.

Il est sim­ple d’utilisation. Il est révo­lu­tion­naire dans la mesure où il est applic­a­ble dans tous les milieux.

Pourquoi privilégiez-vous le financement d’entreprise à vocation sociale, environnementale ou sociétale ?

De nom­breuses plate­formes sont spé­cial­isées dans des secteurs plus clas­siques (immo­bili­er, ser­vices…). Nous voulons a con­trario par­ticiper à l’émergence de l’entrepreneuriat social.

Nous voulons répon­dre aux prob­lèmes de chô­mage, d’énergie, d’insertion sociale ou pro­fes­sion­nelle par un nou­veau mod­èle économique innovant1.

Dans votre secteur, avez-vous des concurrents ?

Il y a des acteurs sur notre marché, mais nous sommes l’unique plate­forme dédiée à l’émergence de l’innovation sociale. Nous tra­vail­lons en étroite col­lab­o­ra­tion avec les acteurs plus tra­di­tion­nels de la finance solidaire.

Et nous sommes parte­naires adhérents de Finan­sol (por­tail con­sacré aux pro­duits d’épargne sol­idaires), et labélisés Bcor­po­ra­tion (label inter­na­tion­al des entre­pris­es responsables).

Comment votre projet s’est-il concrétisé ?

J’ai cofondé ce pro­jet avec Julien Benay­oun, mon asso­cié, il y a à peu près deux ans. Pour exercer notre activ­ité, nous devions être en con­for­mité avec la nou­velle régle­men­ta­tion por­tant sur la finance participative.

Après des démarch­es auprès de l’Autorité des Marchés financiers nous avons obtenu l’agrément de Con­seiller en Investisse­ment Participatif.

Pour obtenir ce statut, ce ne fut pas simple…

Cela représente un tra­vail con­séquent et de nom­breux aller-retour avec l’AMF. Mais, cela nous a per­mis de pro­fes­sion­nalis­er notre mod­èle, nos procé­dures en interne et notre méthode d’analyse.

Cela nous a égale­ment per­mis d’obtenir une crédi­bil­ité auprès des acteurs insti­tu­tion­nels et des particuliers.

Avez-vous été soutenus ?

Oui, au démar­rage par l’incubateur de l’EM Lyon. Par la suite, nous avons reçu le sou­tien financier de quelques acteurs en par­ti­c­uli­er de la BPI, de BNP Paribas (à tra­vers un prêt de France Active), des prêts d’honneur et des subventions.

Nous avons été égale­ment lau­réats du Grand Prix de l’innovation de la Ville de Paris dans la caté­gorie inno­va­tion sociale.

Avez-vous déjà commencé vos premières levées de fonds pour des entreprises ?

Nos pre­mières cam­pagnes ont com­mencé en avril dernier. Elles ont per­mis de col­lecter 600 000 € et de financer trois entre­pris­es : Etic, spé­cial­isée dans l’immobilier respon­s­able, Mag­i­cav­i­sion tournée vers les pro­duits high-tech réservés aux défi­cients visuels et le garage sol­idaire Cen­tre Auto Repair.

Comment sélectionnez-vous vos projets ?

Notre équipe analyse le pro­jet soumis en fonc­tion de plusieurs critères d’éligibilité : l’impact social, socié­tal, envi­ron­nemen­tal, l’équipe et les per­spec­tives de développement.

Par la suite, elle procède à une sec­onde analyse au regard de l’état du marché, des four­nisseurs, des clients du pro­jet et de la respon­s­abil­ité de cha­cun sur l’ensemble de la chaîne des valeurs.

Des experts vous donnent-ils leurs avis ?

Notre comité d’experts est com­posé de spé­cial­istes de l’investissement, de l’entrepreneuriat, des risques, de l’environnement ou encore du social.

Il donne son feu vert ou non au pro­jet présen­té par nos soins.

Pourquoi lancez-vous toujours une précollecte ?

Une phase de pré­col­lecte per­met aux par­ti­c­uliers de don­ner leurs avis sur l’entreprise, d’évaluer la fia­bil­ité du pro­jet et d’indiquer leurs inten­tions d’investissement.

Nous pen­sons que la foule d’investisseurs est par­fois plus à même de sen­tir le bien-fondé d’une entre­prise que les experts eux-mêmes !

Combien de temps une collecte dure-t-elle ?

Après avoir défi­ni les ter­mes de l’opération, la cam­pagne de lev­ée de fonds est lancée pour une durée de 1 à 3 mois. Mais rien n’est figé.

Lors de péri­odes fis­cale­ment intéres­santes, nous lais­serons les pro­jets en ligne plus longtemps pour qu’ils puis­sent béné­fici­er de l’épargne des par­ti­c­uliers qui souhait­ent défiscaliser.

Comment est fixé le montant de l’investissement ?

Nous déci­dons avec l’entreprise. Nous réfléchissons sur son besoin de finance­ment, notam­ment avec nos partenaires.

Nous voulons être bien plus qu’une sim­ple plate­forme indépen­dante. Nous voulons être un car­refour de la finance solidaire.

Qui sont vos collaborateurs ? Julien Benayoun a travaillé à la Caisse des Dépôts et l’OCDE. Moi-même, j’ai travaillé auprès d’une plateforme indienne de crowdfunding en micro finance.

Notre équipe est com­posée de huit per­son­nes avec notam­ment un directeur du pôle analyse et un directeur web-marketing.

Lancerez-vous d’autres projets ?

Nous allons lancer qua­tre nou­veaux pro­jets en janvier.

Nous sou­tien­drons notam­ment U2GUIDE, le « Airbnb » du tourisme respon­s­able (1 % des trans­ac­tions sera rever­sé à des O.N.G.) et la mar­que L’Herbe Rouge, pio­nnière de la mode responsable.

Quelle cible privilégiez-vous parmi vos investisseurs ?

Pour financer nos entre­pris­es sociales, nous dévelop­pons chaque jour une com­mu­nauté de par­ti­c­uliers qui sont à la recherche de sens, d’aventure entre­pre­neuri­ale et/ou de déduc­tions fis­cales (18 % IR ou 50 % ISF).

Nous tra­vail­lons égale­ment en étroite col­lab­o­ra­tion avec les acteurs pro­fes­sion­nels de l’investissement (fonds et busi­ness angel) que nous sen­si­bil­isons à l’impact invest­ing (retour financier social).

Pensez-vous aux grands groupes ?

Oui, nous organ­isons dans les entre­pris­es des événe­ments auprès des col­lab­o­ra­teurs (lors de la pause déje­uner ou en fin de journée). C’est un moyen pour leur ser­vice RSE ou RH de sen­si­bilis­er les salariés, les dirigeants à l’innovation sociale et de leur présen­ter un monde qu’ils con­nais­sent beau­coup moins (start­up, entre­prise sociale).

Par ailleurs, de nom­breux con­seillers en ges­tion de pat­ri­moine et de ban­ques privées nous con­tactent afin de pro­pos­er nos offres d’investissement à leurs clients. C’est une manière de se dif­férenci­er de la con­cur­rence et de pren­dre le pas de la FinTech.

Où en sont vos propres levées de fonds ?

Des fonds d’investissement respon­s­ables intè­grent notre cap­i­tal. Ils nous per­me­t­tront de mon­ter en com­pé­tences et de devenir le leader de l’investissement dans notre domaine.

Comptez-vous diversifier vos produits ?

Nous allons lancer trois pro­duits : des oblig­a­tions coopéra­tives (prêts à long terme avec un taux fixe par an), des oblig­a­tions vertes (dédiées à la tran­si­tion énergé­tique) et des oblig­a­tions sociales (dédiées aux entre­pris­es de l’insertion professionnelle).

Le but est de pro­pos­er aux par­ti­c­uliers d’investir dans le social en diver­si­fi­ant son risque.

Quelles sont vos ambitions dans les prochaines années ?

Devenir la plate­forme qui donne du sens à votre argent. Chaque année, notre objec­tif est de col­lecter 10 mil­lions d’euros pour financer une ving­taine d’entreprises sociales.

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