Visites : Les Monts d’Or et le nouveau Saint-Étienne

Dossier : GLAX : la plaisante sagesse lyonnaiseMagazine N°636 Juin/Juillet 2008
Par Michel MAREC (57)

Nos cama­rades les plus jeunes ne sont générale­ment pas deman­deurs d’ac­tiv­ités autres que celles qu’ils peu­vent pra­ti­quer avec leur famille. Par ailleurs ils s’in­téressent à l’évo­lu­tion et l’avenir de l’É­cole. Nous avons eu le plaisir de voir des cama­rades de pro­mo­tions récentes par­ticiper active­ment à l’ac­cueil dans les familles poly­tech­ni­ci­ennes d’élèves de l’X venant de pays étrangers, dans le cadre du week-end organ­isé par le GLAX. Lorsqu’ils ont dépassé l’âge de la quar­an­taine, cer­tains de nos cama­rades se préoc­cu­pent par­ti­c­ulière­ment de leur évo­lu­tion de car­rière. C’est alors qu’ils sont deman­deurs de dîn­ers-débats et de con­férences sur les milieux pro­fes­sion­nels. Nous leur offrons les ” dîn­ers du GLAX “. Enfin, dans leurs dernières années de car­rière et tout par­ti­c­ulière­ment lorsqu’ils sont retraités, nos cama­rades, plus disponibles, recherchent d’abord des activ­ités con­viviales qui leur per­me­t­tent de se ren­con­tr­er tout en dévelop­pant ou main­tenant des con­tacts avec le monde act­if, sci­en­tifique, indus­triel ou cul­turel. Le GLAX s’ef­force de répon­dre à leurs deman­des en cher­chant à garder dans le choix des activ­ités pro­posées cette curiosité d’e­sprit, cet esprit de remise en cause, qui sont une spé­ci­ficité de l’en­seigne­ment et de la for­ma­tion que nous avons reçus à l’École. 

La base aérienne du mont Verdun

À la sor­tie nord de l’ag­gloméra­tion lyon­naise, à 12 km du cen­tre de la ville se trou­vent les Monts d’Or, char­mantes collines de cal­caire doré, très prop­ices à la con­struc­tion d’un har­monieux habi­tat tra­di­tion­nel de pierre. (“ Les Monts d’Or ” sig­ni­fie en réal­ité les ” ” Monts de l’eau “, du vieux rad­i­cal gaulois ” Dour “, que l’on retrou­ve dans les Monts Dore en Auvergne ou dans la Doire Baltée au Val d’Aoste. Les Romains y avaient con­stru­it l’un de leurs aque­ducs des­tinés à ali­menter la ville nou­velle de Lug­dunum, dev­enue Lyon.)

Aujour­d’hui deux coupoles sur­mon­tent les collines et intriguent les nou­veaux venus.

Elles sont le signe vis­i­ble dis­cret d’une base aéri­enne, la base n° 942. Des kilo­mètres de galeries souter­raines ont été creusés là dans les années soix­ante, à 120 m de profondeur.

Dans le cadre de l’OTAN leurs équipements ont été entière­ment rénovés récem­ment afin de servir de poste de com­man­de­ment des opéra­tions aéri­ennes et du con­trôle aérien, dont les opéra­tions de sec­ours du ter­ri­toire français.

S’y trou­ve aus­si local­isé le poste de com­man­de­ment de la force de frappe française. L’ensem­ble est pro­tégé des atteintes d’une explo­sion atomique.

Reçue par le colonel com­man­dant la base, la délé­ga­tion du GLAX, d’une ving­taine de mem­bres a pénétré dans ce sanc­tu­aire. Un déje­uner dans un restau­rant des Monts d’Or a per­mis à cha­cun de se resituer dans notre monde plus familier.

Same­di ou dimanche
Pour des vis­ites de la journée, le same­di s’impose, alors que le dimanche con­vient mieux aux ran­don­nées ou prom­e­nades. Pour ces sor­ties du same­di, il est bon de laiss­er l’après-midi libre pour divers­es cours­es. Aus­si, nous retenons le same­di matin, avec ensuite un déje­uner option­nel. Il est avisé de se plac­er hors des dates de vacances scolaires.

L’esprit de Le Corbusier et le Firminy vert

Firminy, proche de Saint-Éti­enne, était avant et juste après la guerre de 1940 une ville indus­trielle bien som­bre et ingrate. Après la guerre, son maire était Claudius Petit, lequel avait été min­istre de la Recon­struc­tion. Il a alors déployé toute son énergie pour créer un nou­veau Firminy, le Firminy vert. Ce devait devenir le sym­bole de la ville indus­trielle de l’avenir, avec ses fonc­tions bien séparées dans des quartiers très aérés affec­tés à cha­cune. Pour cette grande ambi­tion, il fit appel en 1955 à Le Corbusier.

Celui-ci tra­vail­la à ce pro­jet pen­dant dix ans, jusqu’à sa mort en 1965. Il établit les plans des nou­veaux quartiers et furent lancées les con­struc­tions d’un stade, d’une Mai­son de la cul­ture, d’une unité d’habi­ta­tion, qui devait être suiv­ie d’autres et d’une église.

Mal­heureuse­ment le décès de Le Cor­busier survint trop tôt. Une seule unité d’habi­ta­tion ” cité radieuse ” fut réal­isée, et surtout les travaux de l’église furent sus­pendus en 1978, faute de volon­té et faute d’ar­gent. Le site de ce chantier avorté res­ta désolé pen­dant vingt-cinq ans ! Grâce à l’én­ergie de per­son­nal­ités locales et de Saint-Éti­enne, les travaux reprirent en 2003. Ils se ter­minèrent en 2006. L’église Saint-Pierre est ain­si dev­enue l’une des œuvres majeures de Le Corbusier.

L’ensem­ble de Firminy vert est le deux­ième plus impor­tant site des œuvres de l’ar­chi­tecte, après Chandi­garh la cap­i­tale du Pendjab.

Curieuse­ment, la qual­ité de cet ensem­ble, pour­tant classé au pat­ri­moine mon­di­al de l’Unesco, reste mécon­nue. C’est juste­ment cette mécon­nais­sance qui a incité le GLAX à faire vis­iter le site à ses mem­bres. Ils furent accueil­lis par le maire de Firminy.

Ces vis­ites ne sont qu’une manière par­mi d’autres de faire vivre ce cap­i­tal de cama­raderie et de con­fi­ance qui se renou­velle ain­si entre les mem­bres de notre communauté.

Nous y atta­chons une impor­tance par­ti­c­ulière dans la mesure où elles soulèvent notre curiosité, sur des sujets qui passeraient par­fois, par des juge­ments un peu rapi­des, comme dénués d’in­térêt pour les non-spé­cial­istes. À ce titre, elles sont bien dans la ligne des tra­di­tions de notre École.

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