Vers un numérique de confiance, plus responsable et plus sûr

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°795 Mai 2024
Par Pierre-René SÉGUIN (X73)
“Les évolutions technologiques doivent être également appréhendées au travers du prisme environnemental.”

La géné­ra­li­sa­tion et l’accélération des usages numé­riques dans nos socié­tés sont indé­nia­ble­ment un vec­teur de per­for­mance et de com­pé­ti­ti­vi­té. Le déve­lop­pe­ment de l’IA, et plus par­ti­cu­liè­re­ment de l’IA géné­ra­tive, le cloud, l’informatique quan­tique, les tech­no­lo­gies de réa­li­té aug­men­tée et vir­tuelle… tout cela ouvre de nou­velles pers­pec­tives aux entre­prises, notam­ment indus­trielles. À ce stade, la ques­tion est de déter­mi­ner quelles sont les tech­no­lo­gies qui vont per­mettre d’industrialiser des cas d’usage et de pas­ser à l’échelle, et celles qui en sont encore au stade de « gad­get » tech­no­lo­gique et qui ont encore besoin de mûrir.

Les évo­lu­tions tech­no­lo­giques doivent, par ailleurs, être éga­le­ment appré­hen­dées au tra­vers du prisme envi­ron­ne­men­tal. Dans un contexte où la décar­bo­na­tion des usages s’accélère, le numé­rique est d’un côté indé­nia­ble­ment un vec­teur de déma­té­ria­li­sa­tion et de réduc­tion des émis­sions de gaz à effet de serre et de car­bone. Mais le numé­rique a aus­si, de l’autre côté, une empreinte car­bone et envi­ron­ne­men­tale signi­fi­ca­tive. L’objectif pour la filière est de trou­ver l’équilibre adé­quat entre l’IT for Green et le Green IT.
En outre, le déploie­ment des tech­no­lo­gies du numé­rique, notam­ment le déve­lop­pe­ment de l’IA, sou­lève des ques­tions de biais et d’éthique, entraî­nant une cer­taine défiance dans un contexte par­ti­cu­liè­re­ment com­plexe. Ces trans­for­ma­tions numé­riques doivent s’opérer dans un cli­mat de confiance pour péren­ni­ser l’adoption des tech­no­lo­gies nou­velles. Elles doivent aus­si s’inscrire dans un envi­ron­ne­ment sou­ve­rain qui pré­serve les entre­prises fran­çaises et euro­péennes des lois extra­ter­ri­to­riales, notam­ment amé­ri­caines. Face à la recru­des­cence et la sophis­ti­ca­tion de la menace cyber, au-delà du ren­for­ce­ment de l’offre en matière de cyber­sé­cu­ri­té, il s’agit aus­si de créer un cadre régle­men­taire qui invite les entre­prises à s’emparer du pro­blème et à rehaus­ser leur niveau de protection.

Enfin, la filière numé­rique doit rele­ver un défi humain de taille, afin de pour­suivre et réus­sir les trans­for­ma­tions en cours. Les métiers du numé­rique peinent à atti­rer les jeunes talents, notam­ment fémi­nins, alors que la plu­part des com­pé­tences et des métiers qui feront le numé­rique à hori­zon 2030 n’existent pas encore !

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