Un totalitarisme tranquille

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°566 Juin/Juillet 2001Par : André Bellon (63) et Anne-Cécile RobertRédacteur : François TARD (58)

Affirmer que notre société génère tran­quille­ment une forme de total­i­tarisme peut appa­raître comme une provo­ca­tion, tant la démoc­ra­tie est quo­ti­di­en­nement invo­quée en France, comme dans l’ensemble des pays occidentaux.

La réal­ité don­nerait-elle corps aux visions pré­moni­toires de George Orwell ?

Faisant sauter la porte cade­nassée du débat poli­tique, les auteurs dressent un état des lieux aus­si doc­u­men­té que con­ster­nant. Sous le con­cert des incan­ta­tions et sous les apparences de la liber­té, la démoc­ra­tie serait mori­bonde : en réal­ité, un tra­vail de sape dépos­sède le citoyen de tout pou­voir poli­tique, et le peu­ple de toute souveraineté.

Face à l’idéologie qui nous entraîne petit à petit, au nom de la moder­nité et de l’Europe, dans “ l’après-démocratie”, l’ouvrage con­clut sur une note con­struc­tive : les clés d’un renou­veau de la démoc­ra­tie sont à portée de main.

Que le lecteur poly­tech­ni­cien adhère ou non à toutes les analy­ses et les points de vue exprimés, ce pam­phlet dense et déca­pant lui offrira un canevas ouvert sur toutes sortes de réflex­ions. N’est-il pas éminem­ment souhaitable que l’X assume pleine­ment ses respon­s­abil­ités d’élite en prenant une part active dans la chose publique, et en faisant du sort du peu­ple dont elle émane l’un de ses prin­ci­paux cen­tres d’intérêt ?

Fruit de nom­breuses années d’engagement et de réflex­ion, l’ouvrage sort à point, entre les munic­i­pales et les prochaines échéances élec­torales, pour nous mieux faire décoder le tohu-bohu médi­a­tique et le suB­réal­isme du jeu des acteurs économiques et politiques.

Tra­vail d’orfèvres : André Bel­lon, écon­o­miste, est ancien prési­dent de la Com­mis­sion des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Anne-Cécile Robert est jour­nal­iste au Monde diplo­ma­tique.

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