Le DIADEM sous voile

Un projet de formation : la restauration du yacht Diadem

Dossier : ExpressionsMagazine N°540 Décembre 1998Par : Michel GRANT-SMITH-BIANCHI

La res­tau­ra­tion d’un yacht ancien per­met­tra d’of­frir à des jeunes en for­ma­tion pro­fes­sion­nelle des stages qua­li­fiants. Les entre­prises asso­ciées au pro­jet pour­ront uti­li­ser ce yacht comme un espace per­son­nel de récep­tion, dis­po­nible où elles veulent dans le monde.

L’o­pé­ra­tion Dia­dem sera pré­sente au Salon nau­tique de Paris, porte de Ver­sailles, du 5 au 14 décembre, Hall 1, stand H 54 (Chan­tier du Guip).

Le support du projet : un navire exceptionnel

Exem­plaire unique, Dia­dem est construit en 1907, sur plans du célèbre archi­tecte Fred She­pherd pour le mil­lion­naire F. B. Wigfull.

Il accu­mule un pas­sé pres­ti­gieux. Entre les deux guerres, Dia­dem s’illustre aux mains de Ralph Hawkes dans les régates du Royal Ocean Racing Club. Cam­per et Nichol­son, archi­tectes des Sham­rock de Sir Tho­mas Lip­ton, le rachètent en 1937. Puis, le comte de Jer­sey prend la barre.

Après-guerre, le yacht accom­pli­ra plu­sieurs voyages autour du monde : c’est à ce moment que son des­tin croise celui d’Ann Davi­son. La pre­mière femme à tra­ver­ser l’At­lan­tique en soli­taire écri­ra dans ses mémoires : « Le car­ré appa­rut à mes yeux éber­lués ni plus ni moins comme un salon com­plet, avec tous ses acces­soires, y com­pris le piano. »

Dia­dem est un yacht de la Belle Époque : pont libre, étrave franche, élan­ce­ment de poupe inter­mi­nable, comme un été qui n’en finit plus. Construc­tion excep­tion­nel­le­ment robuste du chan­tier White Bro­thers, cette œuvre d’art a tra­ver­sé le siècle.

La nécessité d’accroître la qualification du travail appréhendée à travers un cas simple de concurrence internationale

Le mar­ché de la res­tau­ra­tion des yachts anciens est, aujourd’­hui, lar­ge­ment domi­né par la Grande-Bre­tagne. Jus­qu’à pré­sent, la France a déve­lop­pé son savoir-faire essen­tiel­le­ment dans la res­tau­ra­tion des bateaux de tra­vail (pêche, fret…). Ces uni­tés, pour les­quelles la robus­tesse reste le prin­ci­pal cri­tère de construc­tion, n’ont pas per­mis aux jeunes qui, dans le cadre de stages, ont par­ti­ci­pé à leur res­tau­ra­tion, d’ac­qué­rir le savoir-faire atta­ché aux yachts. En effet, ceux-ci doivent asso­cier vitesse (échan­tillon­nages plus légers donc struc­tures plus com­plexes), élé­gance et confort (varié­té des maté­riaux et des tech­niques employés, finitions).

En met­tant la res­tau­ra­tion de Dia­dem au ser­vice de la for­ma­tion de ces jeunes, qui vien­dront y effec­tuer leurs stages, nous leur don­nons la pos­si­bi­li­té de venir concur­ren­cer les meilleurs chan­tiers étran­gers, grâce à l’ac­qui­si­tion d’un savoir-faire plus « pointu ».

Un cadre professionnel et technique exigeant

Ces sta­giaires pra­ti­que­ront leur art enca­drés par les pro­fes­sion­nels expé­ri­men­tés du chan­tier du Guip (Brest), qui ont déjà mené plu­sieurs res­tau­ra­tions de navires clas­sés par les Monu­ments historiques.

La res­tau­ra­tion pré­sente cet inté­rêt par­ti­cu­lier : inté­grer des équi­pe­ments modernes en res­pec­tant scru­pu­leu­se­ment l’as­pect et les fonc­tion­na­li­tés de l’an­cien. Autre­ment dit, la moto­ri­sa­tion, l’élec­tri­ci­té, l’élec­tro­nique de navi­ga­tion et de com­mu­ni­ca­tion, l’ap­pli­ca­tion des règle­ments modernes de sécu­ri­té conduisent à la recherche de solu­tions nou­velles dans un cadre stric­te­ment respecté.

Apprendre à travailler ensemble

La res­tau­ra­tion de Dia­dem fait appel à de nom­breux corps de métier. L’ar­chi­tec­ture navale, à par­tir des plans ori­gi­naux retrou­vés au Green­wich Museum, sera réa­li­sée par des élèves de l’EN­SIE­TA (École natio­nale supé­rieure des ingé­nieurs des études et tech­niques d’ar­me­ment). La char­pente navale pour­ra être pro­po­sée aux lycées pro­fes­sion­nels et centres de for­ma­tion de Douar­ne­nez, Plou­hi­nec, Auray. L’ins­tal­la­tion des équi­pe­ments sera confiée au lycée pro­fes­sion­nel d’Étel.

Nous avons reçu un accord de la direc­tion de l’É­cole poly­tech­nique pour la par­ti­ci­pa­tion des élèves au pro­jet que ce soit dans le cadre de la for­ma­tion humaine ou scien­ti­fique. D’autres écoles nous rejoindront.

Une motivation forte

Il est clair que res­sus­ci­ter un voi­lier excep­tion­nel pour le plon­ger à nou­veau dans l’a­ven­ture mari­time sou­lève l’en­thou­siasme des jeunes.

Entrer dans le troi­sième mil­lé­naire grâce à un navire bap­ti­sé au début de ce siècle c’est aus­si enra­ci­ner notre futur, mon­trer que l’a­ve­nir se construit sur le meilleur du passé.

Une vocation pédagogique durable

Une fois res­tau­ré, Dia­dem conti­nue­ra à ser­vir la cause de la for­ma­tion. Lors de cam­pagnes mari­times orga­ni­sées pour eux, les jeunes y trou­ve­ront une école tech­nique (main­te­nance du navire), mari­time (les savoirs du marin), morale (l’é­qui­page face à la mer, ou l’ap­pren­tis­sage de la soli­da­ri­té et du courage).

Des soutiens nombreux

Nous avons reçu le sou­tien de Gérard d’A­bo­ville, de l’Ins­ti­tut fran­çais de la Mer, du Yacht Club de France, du quo­ti­dien Ouest-France (par­te­na­riat).

Aux entre­prises qui vou­draient nous rejoindre, nous pro­po­sons d’u­ti­li­ser le yacht Dia­dem comme un espace per­son­nel de récep­tion, dis­po­nible où elles veulent dans le monde (salons pro­fes­sion­nels inter­na­tio­naux, tour du monde des par­te­naires com­mer­ciaux de l’en­tre­prise, pré­sence au cœur des célé­bra­tions mon­diales de l’an 2000…).

Dia­dem est un espace :

  • Per­son­na­li­sable - Uni­forme de l’é­qui­page, décor inté­rieur, pavillons, cadeaux et acces­soires aux cou­leurs de l’en­tre­prise et du yacht.
  • Convi­vial – Le yacht est source de dépay­se­ment, et de rap­pro­che­ment avec les inter­lo­cu­teurs : ensemble, ils abordent un autre univers.
  • Dis­cret - C’est un espace pri­vé, sans oreilles, ni objec­tifs pho­to­gra­phiques indésirables.
  • Pres­ti­gieux – Le yach­ting est un loi­sir haut de gamme, dif­fu­sé dans les milieux d’af­faires du monde entier. À titre d’exemple, les plus grandes socié­tés seront pré­sentes à la Coupe de l’A­me­ri­ca, qui accueille­ra, en l’an 2000, en Nou­velle-Zélande, toutes les grandes nations (Chine, Japon, Rus­sie, Aus­tra­lie, Grande-Bre­tagne, France, Espagne, Ita­lie, États-Unis).


Les plans du DIADEM

2 Commentaires

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DORANGErépondre
18 mai 2017 à 9 h 04 min

Res­tau­ra­tion Yacht Clas­sique Dia­dem Maga­zine N°540 Décembre 1998
Le pro­jet de res­tau­ra­tion a‑t-il abouti ?

jean Jacques Manierrépondre
6 août 2017 à 16 h 55 min

Pro­fes­sion­nel
Ce bateau alors deve­nus ame­né en gréé­ment sloop allant être remis en état par l’ar­chi­tecte naval Guy Riba­deau Dumas est une reus­site de le sau­ver de son etat pour le remettre a neuf d’o­ri­gine avec un inté­rieur et une magni­fique élé­gance d’é­poque, pour rejoindre une flotte de voi­liers clas­siques de grandes qua­li­tés je suis inter­es­sé par de telles histoires
Yan­nick Manier

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