Que regarder ce soir ?

Trouver la vidéo dont on a envie

Dossier : TrajectoiresMagazine N°723 Mars 2017
Par Nicolas MERCOUROFF (83)
Par Hervé KABLA (84)

Grâce à Tivine Tech­nolo­gies, on ne dira plus ” Qu’y a t‑il à la télé ce soir ” mais ” Que vais-je regarder ce soir “. L’app­pli­ca­tion vous pro­posera, sélec­tion­né en fonc­tion de vos goûts et de vos attentes (il y a bien là une cer­taine tech­nolo­gie) tout ce qui est disponible sur n’im­porte quel sup­port. L’a­van­tage, par rap­port aux gros con­cur­rents, est de ne pas être inféodé à un seul catalogue. 

Qu’est-ce que signifie « télévision augmentée » ?

La télévi­sion aug­men­tée, c’est une expres­sion que nous avons adop­tée à la créa­tion de Tivine Tech­nolo­gies pour décrire notre promesse ini­tiale : fournir les répons­es à toutes les ques­tions que cha­cun peut se pos­er lorsqu’il regarde la télé : « Qui est à l’écran ? », « Quel âge a‑t-il ? », « Où acheter ce livre ? », « Où trou­ver les places pour le prochain spec­ta­cle de ce chanteur ? », etc. 

Aujourd’hui, nous avons éten­du le con­cept pour aller bien au-delà des lim­ites du petit écran. En effet, à la ques­tion « Qu’est-ce que je pour­rais bien regarder ce soir ? », la réponse est de moins en moins « Voyons ce qui passe à la télé… » – en par­ti­c­uli­er par­mi les jeunes générations. 

Nous tra­vail­lons donc pour apporter une réponse aus­si large que pos­si­ble à la recherche de ce qu’on appelle le snack­ing video, en pro­posant l’accès d’un sim­ple clic sur son télé­phone ou sa tablette à une com­pi­la­tion d’émissions de télévi­sion et de vidéos, issues de la télévi­sion en direct ou en rat­tra­page, des archives de l’INA, de la VoD (video on demand), de YouTube, etc., et sélec­tion­nées en fonc­tion des goûts et des attentes de chacun. 

Est-ce juste une affaire de technologie ?

À l’origine, il y a bien une tech­nolo­gie et des brevets, qui per­me­t­tent l’analyse détail­lée du con­tenu des émis­sions de télévi­sion et des vidéos grâce à l’analyse des images, du son et des don­nées associées. 

« Des algorithmes d’analyse d’usage et de recommandation, reposent notamment sur les réseaux de neurones »

S’y ajoutent main­tenant des algo­rithmes d’analyse d’usage et de recom­man­da­tion, reposant notam­ment sur les réseaux de neurones. 

Mais la meilleure tech­nolo­gie du monde ne fait pas à elle seule un suc­cès com­mer­cial : il s’agit avant tout de trou­ver l’accord entre une offre de ser­vice et une demande. C’est notre objec­tif quotidien. 

Quel est l’intérêt pour le grand public ?

Out­re l’application mobile que nous avons lancée en mar­que pro­pre en 2015 (Tivipedia, disponible sur les stores Android et iOS), plusieurs appli­ca­tions mobiles reposent aujourd’hui sur notre tech­nolo­gie, et nous sommes en dis­cus­sion pour l’intégrer dans de nou­velles offres de ser­vices innovants. 

La Poste, par exem­ple, a inté­gré notre tech­nolo­gie dans la tablette Ardoiz qu’elle vient de lancer à des­ti­na­tion des seniors, et qui pro­pose un ensem­ble de ser­vices inno­vants reposant notam­ment sur notre technologie. 

C’est une offre qui ren­con­tre dès à présent un grand suc­cès, avec de nou­veaux ser­vices atten­dus en 2017 autour de la vidéo. 

Notre objec­tif pour 2017 est égale­ment de lancer, en parte­nar­i­at avec un leader du marché, une nou­velle appli­ca­tion per­me­t­tant à cha­cun de retrou­ver une offre per­son­nal­isée de vidéos par­mi des cat­a­logues de cen­taines de mil­liers de vidéos mis à jour quotidiennement. 

Et pour les annonceurs ?

Aujourd’hui, le busi­ness des appli­ca­tions grand pub­lic repose directe­ment ou indi­recte­ment sur les mar­ques et les annon­ceurs. Si le ban­deau de pub­lic­ité sur l’écran de son smart­phone a de moins en moins d’attrait (pour les annon­ceurs comme pour les util­isa­teurs), une offre de pro­duit non inva­sive ou une vidéo pub­lic­i­taire lancée à bon escient ont bien plus de sens et d’intérêt.

C’est une des direc­tions que nous prenons – et celle que prend égale­ment le reste de l’industrie du con­tenu de loisirs. 

Une telle activité peut-elle rester uniquement basée en France ?

La France est un for­mi­da­ble trem­plin pour lancer sa start-up, et on y est plutôt bien aidé (sub­ven­tions, CIR, statut JEI, prêts BPI, etc.), même si trou­ver des investis­seurs français prêts à met­tre des mil­lions dans une start-up en plein démar­rage n’est pas tou­jours facile. 

Cepen­dant, le marché français est trop étroit au-delà d’une crois­sance ini­tiale. Nous nous posi­tion­nons dès main­tenant sur un marché plus large, celui des pays fran­coph­o­nes (pour cap­i­talis­er sur nos algo­rithmes d’analyse séman­tique du français), en Europe mais surtout en Afrique. 

Et puis, rapi­de­ment, nous élargirons au reste de l’Europe, voire au-delà – la télévi­sion et la vidéo étant des langues universelles ! 

Quels sont les acteurs notables à l’étranger ?

Il y a beau­coup de petits acteurs, mais le marché du loisir vidéo attire égale­ment les gros con­cur­rents : Apple, Ama­zon, Net­flix, Google, ils y sont tous, avec des cat­a­logues tou­jours plus larges et des algo­rithmes de recom­man­da­tion tou­jours plus pointus. 

Nous ne pré­ten­dons cer­taine­ment pas rivalis­er avec la pro­fondeur de leurs cat­a­logues : nous con­tournons le prob­lème en choi­sis­sant d’être un agré­ga­teur et un facil­i­ta­teur d’accès aux cat­a­logues de partenaires. 

Ain­si, alors que les poids lourds du marché se focalisent aujourd’hui sur une recom­man­da­tion de vidéos disponibles dans leur pro­pre cat­a­logue, ce qui fait notre orig­i­nal­ité, c’est notre capac­ité à recom­man­der tout autant des vidéos en ligne ou des fic­tions en VoD, que des pro­grammes de télévi­sion ou des archives télévisuelles. 


Nous pro­posons l’accès d’un sim­ple clic sur un télé­phone ou une tablette à une com­pi­la­tion d’émissions de télévi­sion et de vidéos, issues de la télévi­sion en direct ou en rat­tra­page, des archives de l’INA, de la VoD (video on demand), de YouTube, etc., et sélec­tion­nées en fonc­tion des goûts et des attentes de cha­cun. © TIVINE TECHNOLOGIES

Y a‑t-il des synergies possibles ?
Des regroupements à prévoir ?

Il y a tou­jours des syn­er­gies à envis­ager. Notre tech­nolo­gie de cura­tion et de recom­man­da­tion intéresse plusieurs gros acteurs du marché, qu’ils soient édi­teurs de con­tenus numériques ou four­nisseurs de services. 

Cela se traduit d’ores et déjà par des parte­nar­i­ats directs. Irons-nous plus loin avec une prise de par­tic­i­pa­tion ? L’avenir le dira. 

Qu’est-ce qui t’a conduit à te lancer dans ce domaine ?

J’ai tou­jours eu un par­cours dans le domaine des nou­velles tech­nolo­gies, que ce soit les réseaux, les ser­vices ou les con­tenus numériques. Je reste un obser­va­teur pas­sion­né des inno­va­tions tech­nologiques et des trans­for­ma­tions des modes de vie qu’elles génèrent. 

« La TV et la vidéo n’en sont qu’au début de leur révolution »

Dans ce domaine, nous sommes tous les jours témoins d’une révo­lu­tion dans les moyens d’accéder et de con­som­mer du con­tenu audio­vi­suel, le média dom­i­nant de notre époque et sans doute du futur. 

La télévi­sion et la vidéo n’en sont qu’au début de leur révo­lu­tion, il y a encore beau­coup à faire. 

N’est-ce pas un pari osé de lancer une start-up à presque 50 ans ?

Je pense qu’il n’y a pas d’âge pour se décou­vrir entre­pre­neur. Chez cer­tains, c’est à 20 ans, chez d’autres à 50. Mon par­cours m’a amené à un moment don­né à financer et coach­er des créa­teurs de start-ups, et c’est tout naturelle­ment que je me suis dit : « Pourquoi pas moi ? » Et croyez-moi, diriger une start-up, c’est comme avoir des enfants : ça aide à rester jeune. 

Tu as eu deux vies, une dans des grands groupes, une auprès de start-ups. Laquelle est la plus riche ?

Je ne renierai pas mon par­cours dans les grands groupes, qui m’a apporté beau­coup et m’aide encore énor­mé­ment aujourd’hui, car je suis amené à tra­vailler pré­cisé­ment avec des grands comptes. 

Mais c’est dans ma vie de fon­da­teur d’une start-up que je pense avoir appris le plus. Avancer avec le sen­ti­ment d’être aux com­man­des d’un voili­er de course pour lequel chaque coup de barre peut être décisif pour le pro­jet et l’équipe qui vous accom­pa­gne, c’est un sen­ti­ment qu’on con­naît rarement ailleurs, même à la direc­tion de ces paque­bots que sont les grands groupes.

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