Tchad 1960–1990

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°527 Septembre 1997Par : Thierry LEMOINERédacteur : Jacques MINÉRY (62)

Pre­mier livre, très doc­u­men­té, d’un jeune auteur de 28 ans qui s’appuie sur de nom­breuses sources inédites et des entre­tiens avec des acteurs de ces trente années d’histoire.

D’abord un rap­pel emblé­ma­tique. Félix Éboué, gou­verneur du Tchad, répond immé­di­ate­ment présent à l’appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle : Leclerc organ­ise à Fort-Lamy (N’Djaména) la colonne, qui le con­duira jusqu’à Stras­bourg à la tête de la 2e DB, et qui com­porte nom­bre de tirailleurs tchadiens.

Puis le réc­it de trente ans d’indépendance depuis sa sig­na­ture, le 10 août 1960, par André Mal­raux et François Tombal­baye, jusqu’en 1990 ; cette mosaïque de cent dix eth­nies aux fron­tières incer­taines avec la Libye, le Niger, le Nige­ria, le Camer­oun, le Cen­tre-Afrique et le Soudan avait-elle tous les atouts pour con­stituer un pays ?

La France a‑t-elle tou­jours su con­cili­er “ ses ” réal­ismes poli­tiques entre les appétits de la Libye de Kad­hafi, les besoins de recon­nais­sance des minorités rebelles du Nord, et la dom­i­na­tion économique des majorités eth­niques du Sud, poumon vert du pays – sachant que les champs pétro­lifères sont exploités, d’abord, par les Américains.

Une présence mil­i­taire française impor­tante mais dis­crète, peu révélée par les médias sauf en péri­ode de crises comme pour l’affaire F Claus­tre, libérée en 1977 après trois ans de déten­tion, par celui qui allait devenir prési­dent de cet État.

Tacaud, Man­ta, Éper­vi­er jalon­nent ce sou­tien de la France, à l’indépendance du pays.

Une part impor­tante de l’histoire des rela­tions fran­co-africaines se retrou­ve dans ce livre ; le Tchad y a tou­jours eu une place privilégiée.

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