Supélec, acteur constant de Saclay

Dossier : Formations scientifiques : le paysage françaisMagazine N°667 Septembre 2011
Par Alain BRAVO (65)

REPÈRES

REPÈRES
Créée en 1894 par l’in­dus­trie qui voulait ren­forcer le Lab­o­ra­toire cen­tral d’élec­tric­ité, Supélec se développe aujour­d’hui dans la région parisi­enne à Gif-sur-Yvette (depuis 1975), en Bre­tagne à Rennes (depuis 1972) et en Lor­raine à Metz (depuis 1985). Depuis sa créa­tion, ses directeurs sont d’o­rig­ine diverse : qua­tre nor­maliens, deux poly­tech­ni­ciens, deux pro­fesseurs d’u­ni­ver­sité, un saint-cyrien. Les mis­sions de l’é­cole ont été pré­cisées en 2004 par l’ar­ti­cle 2 de la con­ven­tion rel­a­tive à son organ­i­sa­tion et à son fonctionnement.

Supélec a pour mis­sion de don­ner un enseigne­ment de haut niveau, recon­nu internationalement

Supélec a pour mis­sion de don­ner, au point de vue théorique comme au point de vue pra­tique, un enseigne­ment de haut niveau, recon­nu inter­na­tionale­ment, dans les domaines des sci­ences et tech­niques de l’in­for­ma­tion, de l’én­ergie et des sys­tèmes, à des élèves pos­sé­dant déjà une cul­ture générale éten­due et une for­ma­tion sci­en­tifique développée.

L’é­cole con­tribue au per­fec­tion­nement des ingénieurs par la for­ma­tion con­tin­ue, et par­ticipe, dans les mêmes domaines ou des domaines con­nex­es, au développe­ment de la recherche sci­en­tifique et technique.

École privée, service public

Supélec est une école privée, asso­ci­a­tion régie par la loi de 1091, avec une mis­sion de ser­vice pub­lic. Elle négo­cie à ce titre des con­trats quadri­en­naux (quin­quen­naux depuis 2010) avec l’É­tat, représen­té par le min­istère chargé de l’En­seigne­ment supérieur et de la Recherche , et par le min­istère chargé de l’In­dus­trie. Il en résulte un mod­èle d’é­conomie mixte par­mi les plus com­péti­tifs des écoles d’ingénieurs : en 2010, le bud­get divisé par le nom­bre d’élèves était de 23,8 k€ par an, la part de l’É­tat par élève s’él­e­vant à 10,7 k€, et le salaire moyen de pre­mier emploi à 43,2 k€.

Pôles de compétitivité
Supélec par­ticipe aux pôles de com­péti­tiv­ité Sys­tem­at­ic Paris-Région, Mov’eo et ASTech en Île-de-France, Images & Réseaux en Bre­tagne, Mat­er­alia en Lor­raine, et Sci­ences et Sys­tèmes de l’énergie élec­trique (S2E2) en Région Centre.
Plus de 2000 étudiants

En 2010, Supélec a accueil­li 2040 étu­di­ants, ingénieurs et doc­teurs. En for­ma­tion ini­tiale, la pro­mo­tion 2010 comp­tait 460 élèves, 40% de ses diplômés ont obtenu un dou­ble diplôme et 20 % des élèves ingénieurs étaient des étu­di­ants étrangers venant de vingt-deux pays

Partenariat école-université

La coopéra­tion avec les uni­ver­sités est une con­stante de la poli­tique de Supélec

En 1974, à l’oc­ca­sion de la pré­pa­ra­tion de son démé­nage­ment à Gif-sur-Yvette, une con­ven­tion est signée par Supélec avec le CNRS et l’u­ni­ver­sité Paris-Sud pour la créa­tion du Lab­o­ra­toire des sig­naux et sys­tèmes (L2S). De même est alors organ­isée la venue du Lab­o­ra­toire de génie élec­trique de Paris (LGEP) qui asso­cie CNRS, Supélec, l’u­ni­ver­sité Paris-VI Pier­reet — Marie-Curie et l’u­ni­ver­sité Paris-Sud. Depuis cette époque, Supélec est l’étab­lis semen t prin­ci­pal du L2S et du LGEP.

Depuis 2004, Supélec est habil­itée à délivr­er un diplôme de mas­ter recherche en sci­ences et tech­nolo­gies, men­tion ” infor­ma­tion, énergie et sys­tèmes “. Cette habil­i­ta­tion a été renou­velée en 2010 pour une péri­ode de cinq ans.

Masters et doctorat

Supélec con­tribue au per­fec­tion­nement des ingénieurs et par­ticipe au développe­ment de la recherche.

La coopéra­tion avec les uni­ver­sités est une con­stante de la poli­tique de Supélec. Elle se traduit, sur le plateau de Saclay, par sept spé­cial­ités de mas­ters en coha­b­il­i­ta­tion avec l’u­ni­ver­sité Paris-Sud : automa­tique et traite­ment du sig­nal et des images ; physique et ingénierie de l’én­ergie ; nanosciences ; sys­tèmes avancés de radio­com­mu­ni­ca­tions ; indus­trie des réseaux et économie numérique ; élec­tron­ique pour les télé­com­mu­ni­ca­tions et les micro­cap­teurs ; con­cep­tion et man­age­ment des sys­tèmes infor­ma­tiques com­plex­es. En 2009 a été créé un mas­ter inter­na­tion­al en sci­ences et tech­nolo­gies, men­tion énergie nucléaire, en coha­b­il­i­ta­tion avec cinq spécialités.

Dans le domaine des études doc­tor­ales, Supélec délivre son doc­tor­at dans le cadre de con­ven­tions de coac­crédi­ta­tion dans des écoles doc­tor­ales situées sur ses trois cam­pus. L’in­ten­sité et la qual­ité des rela­tions exis­tantes, notam­ment avec l’u­ni­ver­sité Paris-Sud, ont per­mis la mise en appli­ca­tion instan­ta­née de l’ar­rêté du 7 août 2006 relatif aux for­ma­tions doctorales.

Pour­suiv­ant la pro­gres­sion de ce parte­nar­i­at, un accord de coopéra­tion pour un pro­gramme de dou­ble diplôme entre l’u­ni­ver­sité Paris- Sud, Cen­trale Paris et Supélec a été signé en novem­bre 2010. L’élab­o­ra­tion de ce par­cours de for­ma­tion académique com­mun, qui s’in­scrit dans le con­texte de l’opéra­tion cam­pus Paris-Saclay, illus­tre l’in­ten­tion des trois étab­lisse­ments de ren­forcer leurs liens.

D’Auguste-Comte à Léonard-de-Vinci

Cen­trale Paris et Supélec avaient com­mencé à coopér­er avant même leur instal­la­tion à Saclay, avec un con­cours d’ad­mis­sion com­mun depuis 1962. Mais l’émer­gence pro­gres­sive de Saclay comme lieu priv­ilégié d’ex­cel­lence sci­en­tifique et de coopéra­tion avec l’in­dus­trie est immé­di­ate­ment apparue aux deux écoles comme une oppor­tu­nité pour inven­ter ensem­ble un étab­lisse­ment adap­té aux défis du futur. Aus­si, Cen­trale Paris et Supélec se sont-elles placées au coeur de la trans­for­ma­tion du sys­tème français d’en­seigne­ment supérieur, de recherche et d’in­no­va­tion qui se dessi­nait à Saclay.

Une fon­da­tion de coopéra­tion scientifique
Dans la lignée de ses prédécesseurs André Blanc-Lapierre (Livre blanc, 1977) et Jean- Jacques Duby (Propo­si­tions, 1999), Alain Bra­vo, élu en 2007 prési­dent fon­da­teur de la fon­da­tion des­tinée à abrit­er les deux RTRA (réseaux thé­ma­tiques de recherche avancée), Dig­i­teo et Tri­an­gle de la physique, crée en fait la Fon­da­tion du plateau de Saclay. Il en reprend la prési­dence fin octo­bre 2008 pour porter le dossier cam­pus du plateau de Saclay, qui est doté de 850 M€ en avril 2009.

Globalisation

En effet, dans le con­texte inédit du XXIe siè­cle, face à l’am­pleur de la glob­al­i­sa­tion et à l’émer­gence de grands défis plané­taires, les deux écoles parta­gent une même con­vic­tion : le monde a besoin d’ingénieurs d’un genre nou­veau. Ces dirigeants de for­ma­tion supérieure sci­en­tifique et tech­nique (pour l’in­dus­trie, les ser­vices ou la recherche) seront aus­si des entre­pre­neurs capa­bles d’é­val­uer les enjeux, de pren­dre des risques, de mobilis­er leurs équipes et de dévelop­per leurs entreprises.

Ce seront égale­ment des général­istes aptes à appréhen­der la com­plex­ité des prob­lèmes dans leurs dimen­sions tech­nologiques, économiques et sociales ; mais aus­si des acteurs inter­na­tionaux dotés d’une réelle ouver­ture cul­turelle et capa­bles de tra­vailler et man­ag­er dans un con­texte multi­na­tion­al ; et enfin des inno­va­teurs à l’é­coute de la demande socié­tale, soucieux de con­cevoir et de pro­duire des solu­tions adap­tées, de les faire accepter et de les met­tre sur le marché.

Regroupement

En vue de ces objec­tifs, dès le début du plan cam­pus en mai 2008, Cen­trale Paris et Supélec, en accord avec l’ENS Cachan, ont affir­mé leur volon­té d’amorcer un regroupe­ment, le Col­lège des sci­ences de l’ingénierie et des systèmes.

1000 diplômés par an
À par­tir de 2015, l’al­liance Cen­trale-Supélec comptera plus de 1000 diplômés ingénieurs par an et, avec leurs unités mixtes de recherche rat­tachées, plus de 600 doctorants.

Celui-ci prévoit pour 2015 le démé­nage­ment de Cen­trale Paris et de l’ENS Cachan à Saclay, dans le quarti­er de Moulon où est implan­tée Supélec. De même, Cen­trale Paris et Supélec ont annon­cé en novem­bre 2008 qu’elles engageaient un proces­sus d’al­liance qui les con­duira à un con­trat quin­quen­nal com­mun de 2015 à 2019.

D’ores et déjà, leur recherche con­jugue étroite­ment excel­lence académique et recon­nais­sance indus­trielle, en cohérence avec leur pro­jet com­mun de for­ma­tion et de recherche dans des domaines forts en sci­ences de l’ingénieur et en sci­ences de l’entreprise.

Une université du XXIe siècle

Un réseau “intel­li­gent”
La smart grid désigne un réseau de dis­tri­b­u­tion d’élec­tric­ité ” intel­li­gent” qui emploie les ressources infor­ma­tiques de manière à opti­miser la pro­duc­tion et la dis­tri­b­u­tion d’én­ergie, et à mieux met­tre en rela­tion l’of­fre et la demande entre les pro­duc­teurs et les con­som­ma­teurs d’électricité.

Le Col­lège des sci­ences de l’ingénierie et des sys­tèmes, dévelop­pé depuis mai 2008, crée et créera de plus en plus de liens entre dif­férents domaines spé­cial­isés : con­cevoir et exploiter des sys­tèmes com­plex­es hétérogènes, analyser et mod­élis­er en approches mul­ti­échelles et cou­plages mul­ti­physiques , simuler et opti­miser en cal­culs hautes per­for­mances, dévelop­per les approches prob­a­bilistes pour maîtris­er le risque et l’in­cer­tain avec des appli­ca­tions en imagerie, réal­ité virtuelle, réal­ité aug­men­tée, en sys­tèmes embar­qués, en mécanique et matéri­aux, en énergie et smart grids , en sys­tèmes adap­tat­ifs, intel­li­gents, vivants, etc.

La valeur ajoutée d’un cam­pus comme Saclay réside dans sa capac­ité à favoris­er la trans­dis­ci­pli­nar­ité et à en faire émerg­er des for­ma­tions dites T- shaped (fortes ver­ti­cale­ment et aptes à la trans­ver­sal­ité) aus­si bien que de la con­nais­sance et de l’innovation.

Synergies et interactions

Le monde a besoin d’ingénieurs d’un genre nouveau

Pro­mou­voir ces syn­er­gies et inter­ac­tions entre lab­o­ra­toires du cam­pus et étab­lisse­ments de for­ma­tion, dans le domaine des sci­ences de l’ingénierie et des sys­tèmes, est donc désor­mais l’ob­jec­tif de Supélec. Un objec­tif qui con­cerne aus­si bien les for­ma­tions mas­ter et les con­ver­gences amélio­rant leur lis­i­bil­ité que les écoles doc­tor­ales (avec l’émer­gence d’un doc­tor­at Paris-Saclay), mais aus­si la pro­mo­tion auprès des lycéens, la for­ma­tion con­tin­ue des cadres, les for­ma­tions inter­na­tionales (dou­bles diplômes, labels européens), la place des entre­pris­es (cours, chaires, stages), l’ou­ver­ture sociale et la mixité.

L’aboutisse­ment naturel de cette évo­lu­tion est la créa­tion de l’u­ni­ver­sité Paris-Saclay du XXIe siècle.

C’est à cette fin que, d’abord avec Cen­trale Paris, mais aus­si avec l’u­ni­ver­sité Paris-Sud et l’ENS Cachan, Supélec a par­ticipé aux propo­si­tions du cam­pus Paris-Saclay pour les investisse­ments d’avenir et qu’elle con­tin­uera à tra­vailler avec tous les acteurs partageant cette conviction.

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