Dans un environnement économique complexe, les projets de développement représentent un enjeu stratégique pour les entreprises.

Replacer la sûreté économique au cœur des projets de développement

Dossier : Vie de entreprisesMagazine N°787 Septembre 2023
Par Léo GREUSARD (X06)
Par Sébastien SANCHEZ

Dans un envi­ron­ne­ment éco­no­mique com­plexe, les pro­jets de déve­lop­pe­ment repré­sentent un enjeu stra­té­gique pour les entre­prises. For­Tiers accom­pagne et conseille les entre­prises dans ce cadre en met­tant à leur dis­po­si­tion des outils et des solu­tions opé­ra­tion­nelles et prag­ma­tiques. Expli­ca­tions de Léo Greu­sard (X06), cofon­da­teur et CEO, Sébas­tien San­chez, cofon­da­teur et DG de For­Tiers.

Présentez-nous le cœur de métier de ForTiers.

For­Tiers est un cabi­net d’appui opé­ra­tion­nel aux entre­prises tech­no­lo­giques, indus­trielles et aux start-up ain­si qu’aux inves­tis­seurs. Le cabi­net a vu le jour en 2021, mais il s’appuie sur les expé­riences res­pec­tives des deux cofon­da­teurs qui cumulent près de 30 ans d’expérience dans le mana­ge­ment de pro­jets, ana­lyse des mar­chés publics, inno­va­tion, intel­li­gence éco­no­mique et sûre­té économique.

Notre ambi­tion est d’accompagner de manière opé­ra­tion­nelle et prag­ma­tique nos clients dans leur déve­lop­pe­ment. Nous aidons ain­si nos clients à exper­ti­ser une stra­té­gie, décro­cher des mar­chés et sub­ven­tions, assu­rer une bulle de pro­tec­tion… tou­jours au ser­vice de leur déve­lop­pe­ment. 

ForTiers, avec son offre de services, couvre toutes les étapes d’un projet de développement ? Qu’en est-il concrètement ? 

Nos prin­ci­paux ser­vices tournent autour des finan­ce­ments et de l’ingénierie des contrats ; le déve­lop­pe­ment stra­té­gique et les due dili­gences opé­ra­tion­nelles, la sûre­té et la sécu­ri­té éco­no­mique ; ain­si qu’un appui spé­ci­fique au déve­lop­pe­ment du sec­teur de la défense, un uni­vers que nous connais­sons par­ti­cu­liè­re­ment bien de par nos car­rières et par­cours res­pec­tifs. 

Ces ser­vices com­plé­men­taires nous per­mettent de cou­vrir les besoins des entre­prises en matière de déve­lop­pe­ment de leur pro­jet. En effet, pour For­Tiers, cette notion de déve­lop­pe­ment revêt dif­fé­rentes facettes com­plé­men­taires. Tout d’abord, le finan­ce­ment : nous accom­pa­gnons nos clients dans la veille et la recherche d’appels d’offres et à pro­jets, de sub­ven­tions… À par­tir de là, nous les appuyons dans leur démarche de can­di­da­tures et les aidons dans l’élaboration des stra­té­gies de réponse ; le décryptage et l’analyse des cahiers des charges ; l’élaboration des dos­siers de can­di­da­ture sur le fond et la forme ; le mon­tage de contrats de gré à gré avec des orga­nismes publics et pri­vés. Nous met­tons ain­si à leur dis­po­si­tion une véri­table ingé­nie­rie tech­nique et un appui dans les négociations .

Une fois le pro­jet lan­cé, nous accom­pa­gnons aus­si nos clients dans son exé­cu­tion, c’est-à-dire tout ce qui tourne autour de la ges­tion et du mana­ge­ment de pro­jet : pilo­tage des pro­ces­sus, sui­vi de la qua­li­té, ges­tion des spé­ci­fi­ca­tions et des non-confor­mi­tés… Nous pro­po­sons sys­té­ma­ti­que­ment à nos clients d’externaliser la ges­tion de leur pro­jet, car cela leur per­met de res­ter concen­tré sur leur cœur de métier et de pou­voir béné­fi­cier d’un regard exté­rieur expert.  

Au cœur de votre expertise, on retrouve donc le management de projet. Comment définissez-vous cette compétence ?

Le mana­ge­ment de pro­jet néces­site du bon sens, de l’organisation et de la rigueur, mais aus­si de l’agilité et de la sou­plesse. Dans le contexte actuel mar­qué par une forte incer­ti­tude, le bon mana­ger de pro­jet ou le bon chef d’entreprise est cette per­sonne qui est en mesure de trou­ver le meilleur équi­libre entre un ordre strict et rigide, d’une part, et l’agilité qui per­met de s’adapter à une situa­tion mou­vante et chan­geante, d’autre part. Au sein d’une équipe, il est le tiers de confiance à qui tous rap­portent. Il doit ain­si être en mesure de délé­guer de manière stra­té­gique les tâches à ses par­ties pre­nantes tout en pré­ser­vant une cer­taine cohé­rence d’ensemble néces­saire au bon dérou­le­ment du pro­jet.  

Forts de notre expé­rience au sein du minis­tère des Armées, nous avons aus­si consta­té qu’un pro­jet doit être appré­hen­dé dans sa glo­ba­li­té et non à un ins­tant T. Il faut, en effet, prendre en compte le coût de vie du pro­duit déve­lop­pé à toutes les étapes du pro­jet. D’ailleurs, dans un pro­jet de déve­lop­pe­ment d’un sys­tème ou d’un pro­duit, le prin­ci­pal coût n’est pas celui de déve­lop­pe­ment, qui ne repré­sente que 10 % du coût glo­bal, mais le coût d’utilisation et de main­te­nance du pro­duit. Nous accor­dons une très grande impor­tante à la phase d’élaboration et de pré­pa­ra­tion afin de bien prendre en compte, dès l’amont, l’utilisation, la via­bi­li­té et la péren­ni­té du pro­duit ou du sys­tème, au même titre que son déve­lop­pe­ment ou sa commercialisation.

Quelle est la valeur ajoutée de votre approche du management de projet ? Pourquoi est-elle particulièrement pertinente dans le contexte actuel ? 

Un mana­ge­ment de pro­jet inadé­quat peut mettre en péril la réus­site du déve­lop­pe­ment d’un pro­duit ou d’un sys­tème, voire la via­bi­li­té du pro­jet de l’entreprise. En effet, un pro­jet n’implique pas seule­ment les phases de déve­lop­pe­ment, c’est aus­si l’industrialisation, la com­mer­cia­li­sa­tion, la péren­ni­sa­tion et la via­bi­li­té, mais aus­si la sûre­té éco­no­mique notam­ment quand des tech­no­lo­gies pro­prié­taires ont été développées. 

Tous les maillons de la chaîne de valeur doivent être sécu­ri­sés et cela dès le lan­ce­ment d’un pro­jet. D’ailleurs, nous sen­si­bi­li­sons régu­liè­re­ment les fonds d’investissement et les inves­tis­seurs qui ciblent des entre­prises inno­vantes sur la néces­si­té de s’assurer que le pro­jet a bien été sécu­ri­sé en amont avant d’investir.

Ain­si dans le cadre des due dili­gences opé­ra­tion­nelles, au-delà de la veille et du ciblage d’entreprises à acqué­rir, nous réa­li­sons une ana­lyse des risques tech­no­lo­giques des cibles, de leurs débou­chés tech­no­lo­giques et de leur sûre­té éco­no­mique. Plus que jamais, une poli­tique sereine d’investissement ou de crois­sance externe néces­site des exper­tises com­plé­men­taires à l’analyse financière !

Votre ambition est aussi d’apporter à vos clients des solutions pratiques pour faire face à un enjeu critique : la concurrence économique. Comment cela se matérialise-t-il ? 

Spé­cia­listes de la ques­tion de la sûre­té éco­no­mique, nous pro­po­sons un accom­pa­gne­ment adap­té aux besoins et au niveau de pro­tec­tion recher­ché par nos clients :  

Le pre­mier niveau s’articule autour du concept d’hygiène numé­rique®, une marque dépo­sée, qui pro­pose la for­ma­tion et la sen­si­bi­li­sa­tion ; une métho­do­lo­gie pour don­ner aux entre­prises les clés afin de réduire leur vul­né­ra­bi­li­té ; des outils et des solu­tions simples pour assu­rer un pre­mier niveau de pro­tec­tion ; 

Le second niveau que nous appe­lons pro­tec­tion accrue va inclure l’hygiène numé­rique®, la pro­tec­tion du per­son­nel, sou­vent maillon faible de l’entreprise, qu’il est impor­tant de sen­si­bi­li­ser et de for­mer, la métho­do­lo­gie et les bons réflexes ; 

Le troi­sième niveau per­met aux entre­prises d’avoir une bulle de pro­tec­tion totale. Elle couvre les niveaux 1 et 2 ain­si qu’un accom­pa­gne­ment sur les demandes d’accréditations et lors des négo­cia­tions, le conseil sur le recru­te­ment de per­son­nels, l’ingénierie sociale et le sui­vi. 

Et pour conclure, des pistes de réflexion à partager avec nos lecteurs ? 

Les concur­rents pré­sents dans le monde, y com­pris au sein des pays occi­den­taux, font preuve d’une pos­ture bien plus offen­sive qu’en France. Ceci s’explique par un manque de culture de l’intelligence éco­no­mique. Mieux la connaître et bien l’appréhender per­met non seule­ment de rem­por­ter des mar­chés mais aus­si de contrer voire conser­ver un temps d’avance sur les entre­prises concur­rentes. Pour ce faire, il convient d’encourager nos por­teurs de pro­jets, nos entre­pre­neurs et nos entre­prises de toutes tailles à prendre en compte l’IE le plus tôt pos­sible dans leurs pro­jets et à affir­mer leur pré­sence sur le mar­ché fran­çais et mon­dial par le biais des salons, de leur réseau…

En paral­lèle, une véri­table stra­té­gie est essen­tielle pour défi­nir la per­ti­nence de dépo­ser un bre­vet. Dans le cadre de notre accom­pa­gne­ment nous pou­vons être ame­nés à décon­seiller de le dépo­ser afin de ne pas dévoi­ler d’informations cri­tiques. Il convient donc d’adopter les bons réflexes et pra­tiques le plus en amont du pro­jet afin de res­ter viable sur le plan économique.

En fait, tout comme la prise en compte du coût de l’ensemble du cycle de vie d’un pro­duit lors de l’élaboration d’un pro­jet la par­tie intel­li­gence éco­no­mique doit lui être asso­cié au risque de perdre ou rater des parts de mar­chés rai­son de vivre d’une entre­prise.  

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