ue d'Oslo

Entre France et Norvège

Dossier : PolytechniciennesMagazine N°712 Février 2016
Par Güro GROTTERÜD (01)

C’est au moment de pass­er le bac que j’ai com­mencé à douter de mon souhait, déjà ancien, de faire médecine. Je me suis inscrite en DEUG (aujourd’hui L1-L2) de maths à l’université Pierre-et-Marie-Curie Paris- VII, puis en licence (L3) de math­é­ma­tiques pures.

C’est alors que j’ai de plus en plus appré­cié cette matière et que l’idée de faire de la recherche en maths a com­mencé à ger­mer chez moi.

Mathématiques appliquées

Comme je n’ai pas d’enfants, l’articulation entre vie privée et vie professionnelle n’a pas été difficile, si ce n’est qu’aujourd’hui mon conjoint et moi avons changé de pays, et qu’il cherche un emploi en Norvège.
Changer de pays à deux n’est pas forcément facile, mais nous gardons l’espoir.

N’ayant pas suivi le cur­sus des pré­pas, je suis entrée à l’X par le con­cours « Élèves étrangers, voie 2 », des­tiné aux can­di­dats internationaux.

À Poly­tech­nique, je me suis large­ment con­sacrée aux maths appliquées. J’étais moins bonne en maths pures : c’est là que j’ai com­mencé à envis­ager les avan­tages d’être ingénieure plutôt que de rédi­ger une thèse.

J’ai eu peur de m’enfermer dans un domaine et j’ai souhaité une for­ma­tion plus générale qui me per­me­t­trait de m’adapter à beau­coup d’opportunités.

Recherche opérationnelle

J’ai com­mencé par un poste d’ingénieure R & D chez EDF. Pen­dant deux ans, j’ai fait des algo­rithmes, des out­ils de déci­sion appliqués aux dif­férents métiers d’EDF. Ma moti­va­tion était le domaine des maths (recherche opéra­tionnelle) mais aus­si celui de l’énergie.

Aujourd’hui, je ne fais plus de maths, mais ma for­ma­tion math­é­ma­tique et sci­en­tifique est un atout majeur pour com­pren­dre de nom­breuses spé­cial­ités qui ne sont pas les miennes, comme la finance, l’économie ou l’électrotechnique.

Je ne peux pas rem­plac­er les spé­cial­istes, mais je suis bien parée pour échang­er avec eux et les encadrer.

Je suis actuelle­ment coor­di­na­trice de pro­jet dans une admin­is­tra­tion norvégi­en­ne qui s’occupe d’eau et d’énergie. Je dois ren­dre effi­cace le tra­vail en pro­jet, et je suis respon­s­able du porte­feuille de pro­jets internes et de R & D dans ma direction.

Mon par­cours était inter­na­tion­al avant même l’X, puisque j’ai gran­di en Norvège.

Un parcours international

Mon par­cours était inter­na­tion­al avant même l’X, puisque j’ai gran­di en Norvège et suis arrivée en France sans mes par­ents pour un échange en classe de seconde.

“ Je ne peux pas remplacer les spécialistes, mais je suis bien parée pour échanger avec eux ”

À la fin de l’X, je suis restée en France. Chez mon deux­ième employeur, la Com­mis­sion de régu­la­tion de l’énergie, j’ai tra­vail­lé presque exclu­sive­ment sur des « sujets européens », comme l’organisation du marché européen de l’électricité et l’expansion des inter­con­nex­ions élec­triques entre la France et d’autres pays.

Aujourd’hui de retour dans mon pays d’origine, je garde bien sûr des rela­tions avec la France grâce à mes amis et anciens col­lègues et surtout à mon con­joint qui est français.

“ Fais ce qu’il te plaît ”

Si je devais don­ner des con­seils à une jeune fille : fais ce qui te réus­sit si ça te plaît, mais unique­ment dans ce cas. Sois ambitieuse, et n’attends pas qu’on pense à toi pour te man­i­fester (que ce soit pour des études, un tra­vail, ou une tâche comme encadr­er un projet).

Si tu réus­sis tout ce que tu fais, tu peux met­tre la barre plus haut (si tu le souhaites), abor­der l’inconnu et sor­tir de ta zone de confort.

Enfin, ne te laisse pas démon­ter par un échec, mais essaie d’en tir­er quelque chose d’utile et de voir aus­si tes réussites.

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