Couverture du livre : pour un nouvel actionnaire

POUR UN NOUVEL ACTIONNAIRE

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°647 Septembre 2009Par : Bernard Tarbès (54)Rédacteur : Henri Cyna (46)Editeur : Félix Torres Éditeur 23, rue du Cherche-Midi, 75006 Paris et 51, rue du Maréchal de Lattre de Tassigny. 91450 Soisy-sur-Seine.

En pleine actu­al­ité. Que faire en face de la crise ?

En pleine actu­al­ité. Que faire en face de la crise ?
La crise que nous tra­ver­sons a au moins pour effet de sus­citer de nom­breuses analy­ses d’experts, écon­o­mistes en général, sur ses caus­es et les moyens d’éviter son retour dans l’avenir. Elle stim­ule aus­si les esprits imag­i­nat­ifs qui pro­posent des dis­posi­tifs de régu­la­tion de l’économie. L’ouvrage de Bernard Tar­bès, Pour un nou­v­el action­naire – Com­mencer la réforme du cap­i­tal­isme, a l’originalité et le mérite d’avoir été pen­sé par un ingénieur de for­ma­tion qui, pen­dant l’essentiel de sa car­rière, a été cadre dirigeant d’entreprises de travaux publics. Son livre est d’ailleurs émail­lé de sou­venirs per­son­nels exem­plaires et il n’a pas hésité à citer, sou­vent nom­mé­ment, des per­son­nal­ités impliquées dans les péripéties dont il a été témoin.

L’auteur con­state que le rôle majeur de l’actionnaire qui devrait être de don­ner con­fi­ance aux prê­teurs, dont l’entreprise a besoin pour se dévelop­per, est large­ment dévoyé et qu’en par­ti­c­uli­er les action­naires minori­taires, les plus nom­breux, « trait­ent le plus sou­vent leurs achats d’actions comme les tur­fistes trait­ent leurs paris ». Ce com­porte­ment entraîne des diva­ga­tions de la cote bour­sière des actions, des sautes de cours à effets mou­ton­niers cumu­lat­ifs, qu’il s’agisse du gon­fle­ment des bulles ou des chutes ver­ti­cales. Bref, la Bourse ne reflète plus la valeur des entre­pris­es à moyen ou long terme et les baiss­es bru­tales engen­drent un véri­ta­ble malaise du per­son­nel, y com­pris des cadres, malaise qui se réper­cute à l’ensemble de la pop­u­la­tion et accentue les effets de la crise.

Pour faire face à ce type de per­tur­ba­tion, Bernard Tar­bès sug­gère de faire évoluer le statut de l’actionnariat, de don­ner une posi­tion priv­ilégiée aux action­naires qui apporteront directe­ment de l’argent à l’entreprise, à l’occasion d’une aug­men­ta­tion de cap­i­tal par exem­ple, les actions qu’ils acquer­ront ain­si, dans des con­di­tions attrac­tives, prenant alors le nom d’actions per­son­nelles (pour les dis­tinguer des actions au por­teur plus clas­siques). Ces action­naires par­ti­c­uliers et nom­breux seront fidélisés, seront intéressés à la marche de l’entreprise, à son man­age­ment, con­tribueront à éviter les à‑coups de la cote des actions et ain­si à l’amélioration du cli­mat de l’entreprise. De plus, il souligne que la réforme qu’il pro­pose peut être ini­tiée et décidée par les assem­blées d’actionnaires, sans que les États aient besoin de légiférer.

Cer­tains des lecteurs pour­ront peut-être juger utopique la réforme pro­posée dans cet ouvrage, mais le com­porte­ment des action­naires, surtout minori­taires, est sou­vent oublié, aus­si bien dans la descrip­tion des caus­es de la crise que dans celle des moyens capa­bles de la résor­ber et Bernard Tar­bès a eu le grand mérite de con­sacr­er son temps à nous le faire com­pren­dre, avec intel­li­gence et passion.

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