Optimisation des rejets de l’Etablissement Cogema de la Hague :

Dossier : Le dossier nucléaireMagazine N°569 Novembre 2001
Par Philippe PRADEL (75)

Le trai­te­ment des com­bus­tibles usés dans l’u­sine de La Hague assure à la fois la sépa­ra­tion et la puri­fi­ca­tion du plu­to­nium et de l’u­ra­nium, ain­si recy­clables en réac­teur, et le condi­tion­ne­ment des déchets ultimes : pro­duits de fis­sion et d’ac­ti­va­tion, struc­tures métal­liques, dans des matrices de confi­ne­ment stables à très long terme.

Le monde nucléaire est aujourd’­hui par­ta­gé en deux camps pour la ges­tion des com­bus­tibles usés : aux États-Unis et en Suède, la voie choi­sie est l’en­tre­po­sage d’at­tente, en vue d’un sto­ckage direct sans trai­te­ment, tan­dis que le Japon, la Rus­sie, l’Al­le­magne et la France notam­ment pra­tiquent le trai­te­ment et le recy­clage. Il est clair que le choix du recy­clage va de pair avec la vision d’un nucléaire durable. Si l’éner­gie n’é­tait qu’une solu­tion d’ap­point éphé­mère dans l’ap­pro­vi­sion­ne­ment éner­gé­tique de l’hu­ma­ni­té, pour­quoi se pré­oc­cu­per de recyclage ?

C’est lorsque les Sué­dois ont déci­dé par réfé­ren­dum l’a­ban­don de la filière nucléaire qu’ils ont arrê­té de faire retrai­ter leurs com­bus­tibles ; la même ques­tion se pose aujourd’­hui en Alle­magne. Inver­se­ment, la France et le Japon, pays dému­nis de res­sources éner­gé­tiques dans leur sous-sol mais par ailleurs dis­po­sant d’une réelle avance scien­ti­fique, tech­no­lo­gique et indus­trielle, se sont enga­gés de manière durable dans la filière élec­tro­nu­cléaire et par consé­quent ont fait le choix du recyclage.

On observe d’ailleurs aux États-Unis que la ques­tion de la meilleure voie pour la ges­tion des com­bus­tibles usés est à nou­veau posée de manière offi­cielle, depuis qu’un redé­mar­rage du nucléaire y est sérieu­se­ment considéré.

Dans l’op­tique d’un nucléaire durable, la bonne ges­tion du plu­to­nium est celle qui per­met­tra de valo­ri­ser en tota­li­té les réserves éner­gé­tiques de l’u­ra­nium, c’est-à-dire à terme le recy­clage dans les réac­teurs à neu­trons rapides. En effet, la trans­for­ma­tion par les neu­trons rapides de l’i­so­tope U238 en plu­to­nium fis­sile Pu239 per­met de mul­ti­plier par 50 la quan­ti­té d’éner­gie extrac­tible de l’u­ra­nium natu­rel. Pour pré­pa­rer cette ges­tion future, la meilleure atti­tude pos­sible est le recy­clage du plu­to­nium sous forme de com­bus­tible MOX dans les réac­teurs actuels.

L’É­ta­blis­se­ment de Coge­ma La Hague pro­pose ain­si à ses clients élec­tri­ciens une ges­tion res­pon­sable du com­bus­tible nucléaire usé :

  • trier sélec­ti­ve­ment les matières conte­nues dans les com­bus­tibles irradiés,
  • recy­cler jus­qu’à 96 % de ces matières,
  • condi­tion­ner les déchets ultimes sous une forme » inaltérable « .

Les résul­tats obte­nus ont toutes les carac­té­ris­tiques que l’on attend aujourd’­hui des indus­tries modernes :

  • éco­no­mie de matière pre­mière par recy­clage (jus­qu’à 25 % d’é­co­no­mie si l’on recycle à la fois le plu­to­nium et l’uranium),
  • réduc­tion de la toxi­ci­té de ces déchets ultimes (d’un fac­teur envi­ron 10).


Ces résul­tats indus­triels ne sont ni contes­tables ni contes­tés. Mais bien enten­du, ils ne sont accep­tables que dans la mesure où les opé­ra­tions mises en œuvre sont elles-mêmes res­pec­tueuses de l’en­vi­ron­ne­ment. Pré­ci­sé­ment, l’ac­ti­vi­té de cet éta­blis­se­ment fait l’ob­jet de polé­miques récur­rentes, qui tendent à accré­di­ter l’i­dée que les rejets radio­ac­tifs du site de La Hague auraient un impact inac­cep­table. Qu’en est-il effectivement ?

Du rejet à l’impact

Toute acti­vi­té humaine entraîne des rejets dans l’en­vi­ron­ne­ment. Cette pro­duc­tion peut être inhé­rente à l’ac­ti­vi­té elle-même : les sté­riles miniers, le gaz car­bo­nique résul­tant de la com­bus­tion du char­bon ou du gaz natu­rel. Ou bien elle est liée au choix du pro­cé­dé, à l’ef­fi­ca­ci­té des tech­no­lo­gies : rejets d’oxyde d’a­zote des cen­trales ther­miques à com­bus­tible fossile.

Cogema et le cycle du combustible

La matière pre­mière uti­li­sée dans les cen­trales nucléaires pour pro­duire de l’élec­tri­ci­té subit tout au long de son cycle de vie de nom­breuses trans­for­ma­tions indus­trielles. Les acti­vi­tés du groupe Coge­ma concernent l’a­mont et l’a­val du pas­sage en réacteur.

En amont du passage en réacteur

  • L’ex­ploi­ta­tion des gise­ments d’u­ra­nium natu­rel (extrac­tion) et le trai­te­ment du mine­rai (concen­tra­tion).
  • La conver­sion du concen­tré d’u­ra­nium en hexa­fluo­rure d’u­ra­nium (UF6), com­po­sé chi­mique adap­té à l’o­pé­ra­tion d’enrichissement.>
  • L’en­ri­chis­se­ment en ura­nium 235 fissile.
  • La fabri­ca­tion des combustibles.

En aval du passage en réacteur

  • Le trai­te­ment des com­bus­tibles usés (sépa­ra­tion des matières uti­li­sables et des déchets ultimes).
  • Le recy­clage des matières uti­li­sables (ura­nium et plutonium).
  • Le condi­tion­ne­ment et l’en­tre­po­sage des déchets ultimes.


Dans tous les cas à un moment don­né, le choix d’un pro­cé­dé ou d’un mode de rejet prend en compte un ensemble de consi­dé­ra­tions : les tech­no­lo­gies dis­po­nibles, le coût sup­por­table par l’ac­ti­vi­té concer­née, l’im­pact des rejets sur l’homme et sur l’en­vi­ron­ne­ment. Les choix ini­tiaux font ensuite l’ob­jet d’une rééva­lua­tion pério­dique pre­nant en compte l’é­vo­lu­tion des connais­sances, des tech­no­lo­gies, des contraintes éco­no­miques et des exi­gences sur la qua­li­té de l’en­vi­ron­ne­ment. Aucune acti­vi­té n’é­chappe à ce pro­ces­sus d’op­ti­mi­sa­tion continue.

L’in­dus­trie nucléaire se prête par­ti­cu­liè­re­ment bien à un tel pro­ces­sus d’op­ti­mi­sa­tion, pour plu­sieurs raisons :

  • La radio­ac­ti­vi­té à l’é­tat de trace est facile à mesu­rer compte tenu des per­for­mances des moyens de détec­tion, alors que beau­coup de sub­stances chi­miques deviennent non mesu­rables au même niveau de dilu­tion dans l’en­vi­ron­ne­ment. Ain­si, tous les rejets des ins­tal­la­tions indus­trielles en Manche et en mer du Nord sont trans­por­tés par les cou­rants vers l’Arc­tique mais seules les traces de rejets radio­ac­tifs ont pu jus­qu’à pré­sent y être mesurées.
  • La radio­pro­tec­tion est l’un des rares domaines où l’on peut aujourd’­hui éva­luer de façon fiable l’im­pact d’un rejet. Ain­si la méthode appli­quée aux rejets du site Coge­ma La Hague résulte du consen­sus obte­nu entre les experts du Groupe Radioé­co­lo­gie Nord Coten­tin (cf. rap­port remis par Madame Annie Sugier au gou­ver­ne­ment en juillet 1999), qui se sont appuyés sur un ensemble très com­plet de mesures dans l’en­vi­ron­ne­ment cou­vrant la période 1978–1997.
    Rap­pe­lons que Coge­ma La Hague effec­tue chaque année de nom­breux contrôles dans l’en­vi­ron­ne­ment : en 1999, envi­ron 25 000 pré­lè­ve­ments don­nant lieu à 80 000 ana­lyses en laboratoire.
  • Très tôt, la CIPR a fait pré­va­loir une atti­tude de pré­cau­tion vis-à-vis des faibles doses puis for­ma­li­sé les trois prin­cipes de jus­ti­fi­ca­tion, de limi­ta­tion et d’optimisation.


Dans ce pro­ces­sus d’op­ti­mi­sa­tion, le cri­tère à consi­dé­rer en prio­ri­té est l’im­pact sur l’homme, c’est-à-dire la dosi­mé­trie indi­vi­duelle (mSv/an).

On met ain­si en regard sur des bases quan­ti­ta­tives claires les avan­tages (éco­no­miques) et les incon­vé­nients (risques pour la san­té) pour l’homme. Inver­se­ment, il est dif­fi­cile de déci­der des niveaux accep­tables pour les concen­tra­tions de radio­élé­ments dans l’en­vi­ron­ne­ment ; le » mar­quage » de l’en­vi­ron­ne­ment pour­ra être mesu­ré à des niveaux de plus en plus bas sans jamais paraître accep­table aux yeux des puristes. Et la per­for­mance des mesures nucléaires à bas niveau est un vec­teur facile pour sus­ci­ter des peurs irrationnelles.

Or l’im­pact d’une même quan­ti­té de bec­que­rels reje­tée n’est pas le même selon le radio­élé­ment consi­dé­ré. Non seule­ment le com­por­te­ment chi­mique dans l’en­vi­ron­ne­ment peut être dif­fé­rent d’un radio­élé­ment à l’autre, mais encore le détri­ment poten­tiel pour la san­té de l’homme est variable. Chaque radio­élé­ment est carac­té­ri­sé par son éner­gie de rayon­ne­ment et par son com­por­te­ment dans l’or­ga­nisme humain.

Sur le tableau 1 sont indi­quées les doses cor­res­pon­dant à l’in­ges­tion de 1 bec­que­rel de quelques radio­élé­ments, par ordre crois­sant de radio­toxi­ci­té. On voit ain­si que la radio­toxi­ci­té du tri­tium est extrê­me­ment faible et que celle du polo­nium 210, radio­élé­ment natu­rel et abon­dant, est envi­ron 100 000 fois supérieure.

Ain­si, la logique de pro­tec­tion vou­drait que les auto­ri­sa­tions de rejets soient déli­vrées en valeurs d’im­pact ; ceci n’est pas aisé à mettre en œuvre et, en tout état de cause, le néces­saire contrôle très fin de cette acti­vi­té ne serait pas pos­sible s’il en était ain­si. Les auto­ri­sa­tions de rejets sont donc libel­lées en bec­que­rels pour les caté­go­ries prin­ci­pales des rejets.

Tableau 1 — Doses par inges­tion pour dif­fé­rents radioéléments
Tritium Car­bone 14 Ruthé­nium 106 Césium 137 Plu­to­nium 239 Polo­nium 210
Micro­sie­vert par
bec­que­rel ingéré
0,00​0018 0,00058 0,007 0,013 0,25 1,2

Tableau 2
Type d’émission​ Radio­élé­ments naturels
Émet­teurs alpha Radon – Polo­nium 210
Émet­teurs bêta Tri­tium – Car­bone 14 – Potas­sium 40 – Béryl­lium 7
Émet­teurs gamma Potas­sium 40 – Ura­nium natu­rel des sols, etc.

Appréciation de l’impact

L’im­pact dosi­mé­trique des rejets peut d’a­bord être appré­cié par rap­port aux recom­man­da­tions de la CIPR 60 et à la Direc­tive euro­péenne 9629. La CIPR recom­mande par pré­cau­tion une limite de 1 mSv par an pour les per­sonnes du public. Cette valeur n’est pas une limite entre l’ab­sence et la pré­sence de dan­ger. Elle résulte d’une démarche de pré­cau­tion, d’une extra­po­la­tion pru­dente des don­nées épi­dé­mio­lo­giques à plus forte dose et à fort débit de dose. En outre, la notion de » contrainte de dose » pour une ins­tal­la­tion nucléaire, fixée dans plu­sieurs pays à 0,3 mSv par an, a été intro­duite pour tenir compte d’une éven­tuelle super­po­si­tion des impacts de plu­sieurs ins­tal­la­tions sur un indi­vi­du donné.

Com­ment alors qua­li­fier l’im­pact de La Hague, qui est tou­jours res­té infé­rieur à 0,1 mSv par an depuis le démar­rage des ins­tal­la­tions en 1966 ? Est-il pré­oc­cu­pant, notable, faible ou négli­geable ? La com­pa­rai­son avec l’ex­po­si­tion des per­sonnes à la radio­ac­ti­vi­té natu­relle nous aide à répondre. Rap­pe­lons que son niveau en France varie de 1 à 6 mSv par an selon la région et que sa valeur moyenne est de 2,4 mSv par an. Rap­pe­lons aus­si que les sources de rayon­ne­ments natu­rels sont de même nature que les sources dues aux acti­vi­tés indus­trielles (tableau 2).

Figure 1 — Varia­tions de l’exposition indi­vi­duelle totale selon le lieu
(1) Habi­tants du centre de la France (région du Limousin).
(2) Habi­tants du Nord Coten­tin plus retraitement.
(3) Habi­tants de Paris.

Le radio­élé­ment natu­rel le plus toxique est le polo­nium 210 que l’on trouve abon­dam­ment dans la nature. Sa radio­toxi­ci­té par inges­tion est de 5 à 10 fois supé­rieure à celle du plu­to­nium 239 sui­vant l’âge de la per­sonne expo­sée. Sachant qu’il se concentre notam­ment dans les coquillages et crus­ta­cés, l’ex­po­si­tion natu­relle de chaque indi­vi­du peut varier nota­ble­ment (par exemple de 1 à 2 mSv par an) selon son régime alimentaire.

Un sup­plé­ment de dose de 0,1 mSv par an peut-il être consi­dé­ré comme pré­oc­cu­pant ou notable alors que l’ex­po­si­tion de cha­cun varie de plu­sieurs mSv par an selon son lieu d’ha­bi­ta­tion et son régime ali­men­taire, et cela sans consé­quence observable ?

La figure 1 com­pare les expo­si­tions totales à la radio­ac­ti­vi­té d’un habi­tant du Nord Coten­tin, pour dif­fé­rentes situa­tions par rap­port à la situa­tion ini­tiale en 1965 avant démar­rage des acti­vi­tés de retrai­te­ment. L’ap­pli­ca­tion de la loi linéaire sans seuil conduit à affir­mer sans hési­ter que cet habi­tant a eu rai­son pour sa san­té de res­ter sur place, dans cette mer­veilleuse région, plu­tôt que de démé­na­ger dans une zone granitique.

Les résultats du site de La Hague

L’im­pact du site de La Hague est res­té tou­jours infé­rieur à 0,1 mSv par an. Néan­moins Coge­ma a mis en œuvre le prin­cipe ALARA et cher­ché en per­ma­nence à réduire cet impact. L’ef­fort de mini­mi­sa­tion des rejets s’est foca­li­sé en prio­ri­té sur les radio­élé­ments qui appor­taient les contri­bu­tions pré­pon­dé­rantes à l’im­pact total : les émet­teurs alpha dans les rejets liquides et gazeux, le ruthé­nium 106 dans les rejets liquides, l’iode 129 dans les rejets gazeux. Les pro­grès réa­li­sés sont résu­més par la figure 2.

Figure 2 — Impact des rejets de 1966 à 2000 pour les popu­la­tions les plus exposées

La figure 2 montre com­ment l’im­pact des rejets liquides sur les pêcheurs de Gou­ry, qui consti­tuait la com­po­sante domi­nante dans les années quatre-vingt et a culmi­né vers 0,06 mSv par an, a été réduit jus­qu’à moins de 0,01 mSv par an. Elle montre aus­si que l’im­pact des rejets gazeux a été sta­bi­li­sé puis réduit depuis 1996, en rédui­sant d’un fac­teur 5 le rejet d’iode 129 entre 1996 et 1999. L’im­pact actuel sur les groupes de popu­la­tion les plus expo­sés est de l’ordre de 0,01 mSv par an. En ordre de gran­deur, c’est équi­valent au sup­plé­ment de dose de radio­ac­ti­vi­té natu­relle que cha­cun d’entre nous reçoit dans le cas d’une année bissextile.

Outre les valeurs annuelles réelles d’im­pact obser­vées, il est pos­sible d’ap­pré­cier les pro­grès accom­plis par les valeurs enve­loppes enga­geantes que la régle­men­ta­tion impose ou que l’in­dus­triel s’im­pose à soi-même. Car le res­pect per­ma­nent des valeurs maxi­males régle­men­taires ou des enga­ge­ments pris, quels que soient les qua­li­tés de com­bus­tibles trai­tées et les aléas de la pro­duc­tion, oblige à prendre des marges de pré­cau­tion. Plus le pla­fond est bas, plus faible est la marge de manœuvre rési­duelle et par consé­quent plus doit être rigou­reuse la conduite des opérations :

  • au démar­rage, les auto­ri­sa­tions de rejets (arrê­tés minis­té­riels de 1984) cor­res­pon­daient à un impact maxi­mal de 0,15 mSv par an ;
  • en 1998, les per­for­mances tech­niques amé­lio­rées de l’u­sine per­met­taient de limi­ter l’im­pact maxi­mal à 0,06 mSv par an, quel que soit le point de fonc­tion­ne­ment à l’in­té­rieur du domaine autorisé ;
  • depuis 1999, Coge­ma s’est enga­gée à limi­ter l’im­pact maxi­mal à 0,03 mSv par an quel que soit le pro­gramme annuel de retraitement.

Cet enga­ge­ment de Coge­ma s’ins­crit dans le res­pect des enga­ge­ments fran­çais pris dans le cadre de la Com­mis­sion OSPAR, tels que for­mu­lés dans la décla­ra­tion inter­gou­ver­ne­men­tale de SINTRA (juillet 1998). Ces enga­ge­ments natio­naux, qui impliquent la réduc­tion des rejets chi­miques et radio­ac­tifs de toutes ori­gines en mer du Nord, ont été pris par l’en­semble des pays rive­rains de la zone Nord-Est de l’At­lan­tique. Cer­tains ont vu dans ces enga­ge­ments la pro­messe d’un » rejet zéro « , ce qui serait tota­le­ment illusoire.

Pour Coge­ma, l’ob­jec­tif de 0,03 mSv par an peut être consi­dé­ré comme un niveau » d’im­pact zéro « . Ce point de vue repose en par­ti­cu­lier sur les don­nées de la figure 1 : à ce niveau l’ex­po­si­tion ajou­tée ne repré­sente que 1 % de l’ex­po­si­tion natu­relle alors que celle-ci peut varier de plus de 100 % dans notre vie. Ce point de vue s’ap­puie aus­si sur les résul­tats les plus récents des études épi­dé­mio­lo­giques et des ana­lyses radioé­co­lo­giques dans le Nord Coten­tin, qui ne mettent pas en évi­dence d’im­pact sani­taire local alors que les doses annuelles étaient supé­rieures à 0,03 mSv par an. Il s’ap­puie enfin sur les réflexions du Pro­fes­seur R. Clarke, pré­sident de la CIPR, selon lequel le niveau de 0,03 mSv par an pour­rait être consi­dé­ré comme un risque tri­vial et non sou­mis à régle­men­ta­tion. Cette notion » d’im­pact zéro » consti­tue avant tout un garde-fou contre les atti­tudes extré­mistes : il serait sou­hai­table à la fois de ne pas dila­pi­der les efforts et les moyens sur des situa­tions à risque négli­geable et, sur­tout, d’é­par­gner aux popu­la­tions des inquié­tudes non jus­ti­fiées dans ces mêmes situations.

Conclusions

Trois rappels essentiels pour conclure

  • L’É­ta­blis­se­ment de Coge­ma La Hague emploie envi­ron 6 000 per­sonnes dont l’ob­jec­tif per­ma­nent est de pro­té­ger leur environnement.
  • Cette acti­vi­té néces­site un contrôle fort et visible, avec des niveaux de rejets auto­ri­sés qui, dès lors qu’il ne s’a­git pas d’un pro­blème de san­té publique, ne limitent pas l’ac­ti­vi­té indus­trielle mais per­mettent de main­te­nir la vigi­lance et la dyna­mique de pro­grès de l’ex­ploi­tant nucléaire.
  • Une infor­ma­tion com­plète et trans­pa­rente est dis­po­nible auprès de la com­mis­sion locale d’in­for­ma­tion (CSPI) et sur le site Web : cogemalahague.fr


La trans­pa­rence doit aus­si se trou­ver dans les yeux de celui qui regarde.

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