« Offrir des repères dans un monde fluctuant »

Dossier : X-Patrimoine : protéger et transmettreMagazine N°670 Décembre 2011
Par Hubert FABRE (81)
Par Bruno PICHARD (82)
Par Cédric COIGNARD (95)

« Consti­tuer et trans­mettre son patri­moine est une pro­blé­ma­tique que cha­cun vit, à un moment ou un autre de son exis­tence, sur le plan pro­fes­sion­nel aus­si bien que sur le plan per­son­nel », indique Hubert Fabre.

« Il existe plu­sieurs angles pour abor­der la spé­cia­li­té patri­moine. Nous avons choi­si l’aspect inves­tis­se­ment, juri­dique et fis­cal », ren­ché­rit Cédric Coignard.

« Il existe une offre impor­tante : banques, conseillers pri­vés… Par quel bout prendre le pro­blème ? Notre but est d’aider à réflé­chir sur les dif­fé­rents types d’offres, de pro­po­ser à nos cama­rades un cadre de réflexion », dit Hubert Fabre.

Pour Bru­no Pichard, « dans la mesure où les métiers du patri­moine, en prin­cipe, ne sont pas des­ti­nés à des X, nous pou­vons avoir une approche dif­fé­rente. Il s’agit pour nous d’échanger, de ren­con­trer d’autres X. »

Tan­dis que pour Hubert Fabre, « dans un mar­ché très vola­til, très com­plexe, il est impor­tant de dis­cu­ter, d’échanger. Notre groupe pré­sente deux facettes : d’une part faci­li­ter la mise en contact de poly­tech­ni­ciens et de pro­fes­sion­nels du patri­moine, d’autre part être un cercle de dis­cus­sion pour tous les poly­tech­ni­ciens inté­res­sés par le sujet. »

Fonctionnement du groupe

« Nous orga­ni­sons, à la Mai­son des Poly­tech­ni­ciens, des petits-déjeu­ners avec des inter­ve­nants du domaine du patrimoine.

X‑Patrimoine

Ren­sei­gne­ments et ins­crip­tions : www.polytechnique.net/xpatrimoine
Membres fon­da­teurs : Hubert Fabre (81), Bru­no Pichard (82) et Cédric Coi­gnard (95)

Le pre­mier nous a per­mis de ren­con­trer Marie- Chris­tine Lepe­tit, direc­trice de la légis­la­tion fis­cale au minis­tère de l’Économie et des Finances. Une occa­sion unique de com­prendre la genèse des textes qui régissent les lois de finances rec­ti­fi­ca­tives », explique Hubert Fabre.

« La varia­bi­li­té de la fis­ca­li­té est un obs­tacle », ren­ché­rit Bru­no Pichard.

Dans ces condi­tions, com­ment agir le plus ration­nel­le­ment possible ?

Des principes immuables

Pour Bru­no Pichard, « il y a quand même des prin­cipes qui res­tent immuables ».

« Il faut reve­nir aux fon­da­men­taux fami­liaux, pré­cise Hubert Fabre. Ne pas se trom­per d’objectif. Jouer avec les oppor­tu­ni­tés fis­cales est un jeu dan­ge­reux. Il s’agit d’analyser les objec­tifs per­son­nels et fami­liaux de cha­cun. D’offrir des repères dans un monde fluc­tuant. » « Y com­pris dans le domaine des mar­chés, pré­cise Cédric Coignard.

C’est le sens de la venue de notre deuxième inter­ve­nant, Patrick Artus (70), direc­teur de la recherche et des études de Natixis et membre du Conseil d’analyse éco­no­mique auprès du Pre­mier ministre. Il est inter­ve­nu sur le thème Point sur la situa­tion éco­no­mique et finan­cière actuelle et pers­pec­tives pour un inves­tis­seur privé. »

Des outils pour éclairer

« La même per­sonne peut être consi­dé­rée sous dif­fé­rents angles », rap­pelle Bru­no Pichard. « Nous ne fai­sons aucune pres­crip­tion. Notre but est d’apporter de l’information », pré­cisent ensemble les trois fon­da­teurs d’X‑Patrimoine. Car, comme le redit Cédric Coi­gnard, « nous évo­luons dans des struc­tures indé­pen­dantes, et non pas dans de grandes banques ». Pour Hubert Fabre, « il existe plé­thore d’offres com­mer­ciales. Mais la ques­tion est de savoir quel est le degré d’indépendance de l’interlocuteur. Notre rôle est de don­ner à nos membres des outils pour éclai­rer et gui­der leur réflexion. »

« La per­sonne doit rece­voir davan­tage d’informations sur le long terme, rap­pelle Cédric Coi­gnard, et des infor­ma­tions qui prennent de la hau­teur, du recul par rap­port à l’état des mar­chés. Nous veillons à tra­vailler avec l’indépendance d’esprit, la curio­si­té intel­lec­tuelle et l’esprit d’analyse des X. Notre rôle est d’apprendre à nos cama­rades à se repé­rer dans la jungle des mar­chés et des placements. »

Comment gérer la crise ?

Hubert Fabre est for­mel : « Nous n’avons pas de boule de cris­tal. » « Tout juste pou­vons-nous expo­ser la situa­tion actuelle », rap­pelle Cédric Coignard.

« … Don­ner des idées de bonnes pra­tiques », ren­ché­rit Hubert Fabre. « Par exemple : faut-il avoir de l’or ? Cette ques­tion n’appelle pas de réponse géné­rale ou valable pour tous. Mais des réponses indi­vi­dua­li­sées, au cas par cas. Nous cher­chons à appor­ter des réponses glo­bales concer­nant le patri­moine de cha­cun. Il faut cher­cher à retrou­ver du sens, savoir gérer des scé­na­rios dif­fé­rents. Il ne faut pas avoir une vision unique, et en revanche savoir gérer l’incertitude. »

« Les aspects humains sont pri­mor­diaux. Il s’agit d’enjeux concrets de per­sonnes », concluent Cédric Coi­gnard et Hubert Fabre.

Et le patrimoine historique ?

« Nous nous concen­trons sur les dif­fé­rentes « poches » du patri­moine d’un individu. »

« Pour­quoi ne pas abor­der des ques­tions de type mécé­nat ? » se demandent Hubert Fabre et Cédric Coignard.

« Les des­ti­na­taires d’un patri­moine peuvent être des oeuvres. Gérer un patri­moine finan­cier implique de toute façon des ques­tions per­son­nelles et humaines. » « C’est ce qui fait la richesse de ce domaine. Remarque Hubert Fabre. On va au-delà de l’économique. C’est ce qui est inté­res­sant, concret. Les deux ver­sants ne sont pas for­cé­ment dis­so­ciables. On cherche à se consti­tuer un patri­moine pour trans­mettre. Les moti­va­tions sont multiples. »

En synergie avec d’autres

En ce sens, explique Hubert Fabre, « nous tra­vaillons en syner­gie avec d’autres groupes X, par exemple, X‑Finance, XMP-Entre­pre­neur… car la pro­blé­ma­tique de la consti­tu­tion du patri­moine d’un chef d’entreprise est bien particulière.

« Il y a aus­si XMP-Busi­ness Angels, rap­pelle Bru­no Pichard, qui a pour objet d’investir dans des entre­prises en phase de démarrage. »

Le groupe X‑Patrimoine est com­plé­men­taire par rap­port à ces autres groupes, en par­ti­cu­lier sous l’angle économique.

Propos recueillis
par Anne-Béatrice Muller

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