Les quatre points cardinaux du secteur maritime

Dossier : X-Mer : cap sur le maritimeMagazine N°696 Juin/Juillet 2014
Par Dominique De ROBILLARD (74)

Pour le commerce et l’emploi : la mer est vitale

La flotte mon­di­ale de bateaux com­mer­ci­aux est passée de 50 000 en 2005 à plus de 83 000 en 2013. Le trans­port mar­itime est par ailleurs un vecteur essen­tiel du com­merce inter­na­tion­al : env­i­ron 90 % du com­merce mon­di­al est trans­porté par voie maritime.

En France, la valeur de pro­duc­tion est de 65 mil­liards d’euros en 2012 pour plus de 300 000 emplois privés ou publics (hors ser­vices, hors tourisme), soit bien devant l’aéronautique (42 mil­liards d’euros et 70 000 emplois en 2012) et a for­tiori l’automobile et les télé­com­mu­ni­ca­tions (source : CMF).

Pour l’économie industrielle : la mer est vitale

Le trans­port mar­itime est de loin le plus respectueux de l’environnement à la tonne de marchan­dise trans­portée. Selon le navire, il émet 5 à 30 fois moins de CO2 que le trans­port routi­er et jusqu’à 100 fois moins que le trans­port aérien.

La mer est aus­si source d’énergie et de richess­es, Anne Lau­ver­geon le souligne volon­tiers dans son rap­port « Crois­sance 2020 », qu’il s’agisse des matières pre­mières avec d’importantes décou­vertes (on estime qu’en 2015 près de 10% de la pro­duc­tion mon­di­ale de pét­role provien­dra des grandes pro­fondeurs, et que, d’ici à 2020, 5 % de la quan­tité mon­di­ale de minéraux, y com­pris le cobalt, le cuiv­re et le zinc, pour­raient provenir des fonds marins), ou des pos­si­bil­ités d’implantation de champs d’éoliennes, d’hydroliennes, etc.

Out­re le trans­port et l’off­shore, le secteur mar­itime cou­vre les marines, le por­tu­aire, la con­struc­tion navale.

Pour l’environnement et la sécurité alimentaire : la mer est vitale

Les mers recou­vrent plus de 70% de la sur­face du globe et jouent un rôle pri­mor­dial dans les échanges atmo­sphériques et le cli­mat. Les océans absorbent ain­si 80 % de la chaleur et 20 % des émis­sions de car­bone pro­duites par l’activité des hommes (source : CMF).

De plus, les pop­u­la­tions se con­cen­trent inex­orable­ment sur les côtes. Plus de 40% de la pop­u­la­tion vit à moins de 100 km d’une côte.

Cap­i­tale pour la vie sur terre, la con­ser­va­tion de l’environnement marin est égale­ment essen­tielle pour amélior­er la com­péti­tiv­ité et la crois­sance à long terme.

La mer est un espace à explor­er : seule­ment 10 % de la faune et de la flo­re marines sont con­nues, d’où l’importance de la recherche et de l’observation océanographiques. Le développe­ment durable et une exploita­tion raison­née des ressources de l’océan sont une néces­sité (pêche, éner­gies, minéraux, etc.).

Le secteur des pêch­es et l’aquaculture four­nissent à eux seuls une source vitale de nour­ri­t­ure. 13 des 20 plus grandes mégapoles sont des ports, et 700 mil­lions de per­son­nes vivent à moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il s’ensuit que l’alimentation de 10% à 12 % de la pop­u­la­tion mon­di­ale dépend des pêch­es ou de l’aquaculture (source FAO, Food and Agri­cul­tur­al Organization).

Pour la nation : la mer est vitale

La Marine nationale rap­pelle volon­tiers que le domaine mar­itime français est le deux­ième au monde, que la France dis­pose de 12 840 km de lit­toral (dont 5 500 pour la métro­pole). Sa zone économique exclu­sive (ZEE) est présente sur tous les océans (sauf l’Arctique) et s’étend sur 11 mil­lions de kilo­mètres carrés.

Ce chiffre pour­rait même attein­dre 12,5 mil­lions de kilo­mètres car­rés grâce à la demande d’extension du plateau con­ti­nen­tal qui a été for­mulée auprès des Nations unies. La France pos­séderait alors la plus grande ZEE au monde devant les États-Unis.

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