Votez DTW

Nous sommes Charlie / A poil la Kès

Dossier : Traditions 2015 -Magazine N°Nous sommes Charlie / A poil la Kès
Par Serge DELWASSE (X86)

 
Remar­que lim­i­naire : depuis quelques mois, les papiers tradis se sont raré­fiés. J’en suis con­fus. La bonne nou­velle c’est que j’ai mis « Kablages » dans mes bonnes réso­lu­tions de 2015.

Revenons d’abord sur la cam­pagne de kès : les plus anciens d’entre vous s’en sou­vi­en­nent, jusqu’en 1969, des tandems s’affrontaient. Depuis quand ? au moins le début du XXe siè­cle. Rap­pelons ici que la kès été créée en 1832, son cen­te­naire ayant été célébré par la pro­mo 1932.

Ces tandems, d’opportunité pen­dant fort longtemps, puisque les votes étaient nom­i­nat­ifs jusque, me sem­ble-t-il – si un lecteur peut me don­ner la date… – le début des années 1960, étaient inti­t­ulés XTY, où X et Y étaient les ini­tiales des noms des impé­trants. Le lecteur poly­tech­ni­cien l’aura dev­iné, XTY voulait donc dire Xupond Tan­dem Yurand ; Sim­ple, n’est ce pas. com­ment cette tra­di est-elle née ? très prob­a­ble­ment par hasard, comme toutes les autres, d’ailleurs.

Le cama­rade El-Mah­di (07) sug­gère que le T pour­rait être, à l’origine, la mar­que du pro­duit scalaire. Pas con. Ca me plaît bien. A creuser.

Votez toujours pour DTW

Première partie : X63 Hervé Le Bras

Hervé le Bras écrit : « La pre­mière année de la 63, je me suis présen­té avec Jean-Piere Le Roux à la caisse – Note : l’orthographe Kès ne s’est fixée que dans les années 70 – plutôt pour rire de cette insti­tu­tion désuète. C’était le tan­dem LTL. Pour la cam­pagne, j’avais con­tac­té Hara-kiri, alors men­su­el je crois. Avec l’aide du pro­fesseur Choron (qui n’enseignait pas à l’X), et de la rédac­tion d’Hara-kiri, nous avons réal­isé pour notre cam­pagne un 8 pages à en-tête d’Hara-kiri, mal­heureuse­ment bouclé un mois après le vote (une des raisons pour lesquelles nous n’avons pas été élus).

Nous nous sommes con­solés, Le Roux et moi à la Khômiss – Si un 63 peut me trans­met­tre le doc­u­ment… – Plus tard, beau­coup plus tard, j’ai suivi Siné dans la scis­sion d’avec Char­lie et col­laboré épisodique­ment à Siné-heb­do, puis Siné-men­su­el… Mais nous avons gardé des liens avec l’autre groupe… »

Alain Bra­chon con­firme : « J’ai un sou­venir con­fus d’une vis­ite à l’équipe d’Hara-Kiri rue Mon­tholon (En 1962, après une pre­mière inter­dic­tion, la rédac­tion du jour­nal passe de la rue Choron à la rue de Mon­tholon et adopte comme rai­son sociale Les édi­tions du Square. avec le Professeur_Choron en vue du fameux numéro dont par­le Hervé mais dont, hélas, je n’ai con­servé aucun exem­plaire. » – Si un 63 peut me trans­met­tre le doc­u­ment bis…

Deuxième partie : X65 Guy Worms

Je laisse main­tenant la parole, tout en gar­dant la plume, à Guy Worms : « Je for­mais le tan­dem DTW avec mon cama­rade David, mal­heureuse­ment décédé. Notre cocon Merci­er m’avait indiqué con­naître un jeune dessi­na­teur plein de tal­ent, un peu plus âgé que nous, Cabu »

Votez DTW, Ebauche de CabuJe reprends ici la parole pour pré­cis­er aux plus jeunes d’entre nous que la cam­pagne de Kès, comme le point Gam­ma d’ailleurs, dans une école où les Car­vas – les X de l’époque – étaient plus ou moins reclus, con­sis­tait prin­ci­pale­ment à faire entr­er un cer­tain nom­bre de choses – ou de gens – dans l’école : artistes, jeunes filles, auto­mo­biles, et… journaux.

Les tandems, aidés de leurs sup­port­ers, les élec­trons, réus­sis­saient, chaque année, à con­va­in­cre qui Le Figaro, qui Le Monde, de réalis­er une édi­tion spé­ciale dont la manchette, bien évidem­ment, chan­tait leurs louanges. Cette année là, pour DTW, c’était France-Soir.

Worms pour­suit : « Nous avions pris ren­dez-vous un dimanche à 10h. Il habitait Vin­cennes. Arrivés à l’heure, nous avons com­pris que nous débar­quions en plein ébats amoureux. (Note : Sa com­pagne de l’époque, Isabelle Monin, fut rédac­trice en chef de La Gueule Ouverte. Ils eurent un fils, Mano Solo. Elle est décédée le 26 décem­bre 2012).

Pas grave – nous avions, il est vrai, ren­dez vous. Nous lui avions expliqué ce qu’était la kès, et il a dess­iné en nous écoutant. » Ce sont les trois dessins ci dessous. « Comme nous trou­vions ces dessins trop peu poly­tech­ni­ciens, Merci­er est retournée le voir, lui a expliqué, à lui l’anar, l’antimili, une par­tie du folk­lore de la boîte Car­va – la courbe de Chéradame, le fana-mili… – et il a dess­iné la bande [supra] »

J’en prof­ite, au pas­sage pour rap­pel­er que DTW a été élu devant CTT (Cramer T Trébuchet) et DTH (Daudey T Hemery). Allez, je n’y résiste pas : A POIL LA KES

Votez DTW ébauche de Cabu Votez DTW ébauche de Cabu

Troisième partie : X74 Julien Ricaud

Cabu, tou­jours lui, a com­men­té la grève de l’uniforme des 74, grève que j’évoque dans mon papi­er A l’X, les jaunes ne brisent pas les grèves, ils les font ! Mer­ci Julien !


La grève des polytechniciens de la promotion 74 vue par Cabu

Quatrième partie : X75 Benedikt Bjarnason. merci à Michel Rostagnat

« Cabu avait aus­si pub­lié en juin 1977 une dou­ble page de Char­lie Heb­do sur l’École Poly­tech­nique : L’élite, on nous la cache. Révéla­tion. Il ne s’agissait pas d’une édi­tion spé­ciale, mais bien du numéro stan­dard de Char­lie Heb­do ven­du en kiosque. Cette dou­ble page était pub­liée à l’occasion du Point Gam­ma 1977, organ­isé par la pro­mo 75.

Je ne sais pas qui avait pris con­tact avec Cabu à cette occa­sion. Joli coup de pub en tous cas pour ce pre­mier Point Gam­ma organ­isé sur le plateau de Saclay ! » – note pour les Djeun’s : led­it plateau est ce que vous con­nais­sez sous le nom de Plâtâl.

J’attire votre atten­tion sur la vignette en bas à gauche : défé­quer sur le bureau d’un pitaine, certes. Le met­tre dans la presse…


Charlie-hebdo Cabu pour le Point Gamma 1977

Et puis ce magis­tral « Coup de Sang ». Dif­fi­cile de faire plus violent


Coup de sang par Cabu

Cinquième partie : X79 Olivier Herz

Il y eut plusieurs conf « mythiques » dans l’histoire récente de l’X :

  • Dali à l'École polytechniquecelles de Dali.
    Je suis très recon­nais­sant aux cama­rades Audouze et Bertaux (61), Bra­chon (63), Bergeot et Gor­net (65) qui m’ont per­mis de com­pren­dre pourquoi la date de la conf de Dali bougeait tout le temps : il y en eut en réal­ité au moins 3, une en 61, une en 63 et la dernière en 67, inti­t­ulée « j’ai retrou­vé l’or du temps et de l’espace ».
    A l’invit de la kès, ces con­fs eurent lieu en GU – le maître n’aimait pas le kaki. Celle de 61 est sur le site de l’INA. Elle a don­né lieu à cet échange remar­quable « On ne peut à la fois être artiste et intel­li­gent ! – Mon­sieur Dali, pensez-vous que vous êtes intel­li­gent ou artiste ? – Je suis intelligent ».
     
  • celle de Fer­di­nand Lop. Date ?
     
  • celle de Tapie en 86 – si un 85 veut bien me con­tac­ter à ce sujet…

    et…

  • celle de Coluche en 1981.

Le Monde, par la plume de Lhome­au, racon­te, pen­dant que Michel Noir inter­roge le ministre :


Coluche à polytechnique - Journal Le MondeColuche à polytechnique. Michel Noir interroge le ministre


Quelques jours plus tard, Char­lie Heb­do pub­lie, sous la plume de Cabu :

Le président Coluche à Polytechnique par Cabu

Plusieurs années après, Cabu se souvient :

Souvenir de Cabu : Coluche à polytechnique

Poster un commentaire