60e bulletin de la Sabix sur LOUIS-BERNARD GUYTON DE MORVEAU (1737-1816)

Louis-Bernard GUYTON de MORVEAU (1737−1816)

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°729 Novembre 2017Par : SABIXRédacteur : Pierre COUVEINHES (70)Editeur : SABIX, Bibliothèque de l’École polytechnique - 91128 Palaiseau Cedex

Le 60e bul­le­tin de la SABIX, paru en jan­vier der­nier, fait revivre un per­son­nage hors du com­mun : à la fois ensei­gnant et cher­cheur, indus­triel et consul­tant d’entreprise, et admi­nis­tra­teur public, Louis-Ber­nard Guy­ton de Mor­veau s’est illus­tré dans la plu­part des domaines de pré­di­lec­tion des polytechniciens. 

Sans avoir eu de car­rière mili­taire stric­to sen­su, il a exer­cé les fonc­tions d’un ingé­nieur de l’armement avant l’heure en créant puis déve­lop­pant l’aérostation mili­taire, et en orga­ni­sant la pro­duc­tion d’armement.

En outre, il a mené une acti­vi­té poli­tique brève mais intense. Élu en 1791 à l’Assemblée légis­la­tive puis en 1792 à la Conven­tion natio­nale, Guy­ton entre en 1793 au Comi­té de salut public, mais n’est pas élu aux élec­tions légis­la­tives de 1798. Son vote pour la mort du roi lui sera vive­ment repro­ché sous la Res­tau­ra­tion, ce qui explique peut-être que son nom soit quelque peu tom­bé dans l’oubli aujourd’hui mal­gré la grande renom­mée dont il a joui de son vivant. 

Les acti­vi­tés de recherche et d’enseignement de Guy­ton de Mor­veau se sont dérou­lées sur une longue période allant du règne de Louis XV à la Res­tau­ra­tion. Après avoir fait construire un labo­ra­toire à l’Académie de Dijon, il convainc les États de Bour­gogne de finan­cer des cours de chi­mie publics et gratuits. 

Ceux-ci, qu’il assure lui-même de 1776 à 1789, ren­contrent un suc­cès consi­dé­rable. En 1795, il entre à l’École poly­tech­nique comme « ins­ti­tu­teur de chi­mie », fonc­tion qu’il exer­ce­ra jusqu’en 1811. Tout en cher­chant à faire pro­gres­ser la science, Guy­ton n’oublie jamais les appli­ca­tions au pro­fit des entre­prises et de la société. 

Il devient lui-même entre­pre­neur quand un sec­teur nou­veau lui paraît méri­ter d’être déve­lop­pé. Ain­si, beau­coup voient en lui l’inventeur des liants hydrau­liques arti­fi­ciels. Son exemple mérite d’être médi­té à une époque où cer­tains pensent que la coopé­ra­tion entre labo­ra­toires et entre­prises est une idée récente… 

Enfin, Guy­ton est direc­teur de l’École poly­tech­nique pen­dant une période clé allant de 1798 à 1804, où il uti­lise sa répu­ta­tion et son entre­gent pour défendre l’établissement et ses élèves vis-à-vis de l’ extérieur. 

Ses fonc­tions prennent fin avec la mili­ta­ri­sa­tion déci­dée par Napo­léon en 1804, qui conduit au rem­pla­ce­ment d’un direc­teur choi­si par­mi les membres du Conseil des « ins­ti­tu­teurs » par un res­pon­sable nom­mé direc­te­ment par le gouvernement. 

Ce pas­sion­nant bul­le­tin, coor­don­né par Patrice Bret, se ter­mine par une pré­sen­ta­tion des archives qui lui ont ser­vi de base, ain­si que par de courtes bio­gra­phies de poly­tech­ni­ciens de la famille de Louis- Ber­nard Guy­ton de Morveau.

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