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L’intelligence artificielle au cœur des enjeux de la cybersécurité

Dossier : Dossier FFEMagazine N°735 Mai 2018
Par Christophe SALOMON (94)
Par Olivier LIGNEUL

Quelques mots sur la DSI du groupe EDF ?

La fil­ière SI du groupe EDF compte 5000 per­son­nes et gère plus de 250000 identités. 

À sa tête, la DSI Groupe ori­ente l’entreprise EDF SA et ses fil­iales sur de nom­breux sujets stratégiques (comme l’intelligence arti­fi­cielle ou la trans­for­ma­tion numérique), veille à l’efficacité et au juste niveau des dépens­es IT, et con­duit en pro­pre des mis­sions « régali­ennes » comme la cybersécurité. 

Dans cette optique, quels sont vos principaux défis ?

Le groupe EDF s’est résol­u­ment engagé dans une véri­ta­ble trans­for­ma­tion numérique, depuis plusieurs années. À la DSI Groupe, nous met­tons en place et pilo­tons la feuille de route asso­ciée, et nous assurons de la juste adéqua­tion des moyens. Nous y tra­vail­lons avec les dif­férents métiers du groupe sur 3 axes. 

Le pre­mier porte sur les métiers « cœur » (pro­duc­tion d’énergie, dis­tri­b­u­tion, com­merce…), et vise à opti­miser ces métiers en tirant le meilleur par­ti des tech­nolo­gies actuelles (réal­ité aug­men­tée, jumeaux numériques de nos cen­trales, data analytics,…). 

Le deux­ième axe porte sur les métiers « cor­po­rate » (finances, achat, compt­abil­ité…) et vise à intro­duire de nou­veaux usages, et à repenser les proces­sus internes. 

Enfin, notre troisième axe cou­vre le volet des infra­struc­tures IT. Nous visons dans un pre­mier lieu à dis­pos­er d’une infra­struc­ture per­for­mante, fiable, résiliente. 

C’est un tra­vail con­sid­érable du fait de l’explosion de la com­plex­ité et des usages et des tech­nolo­gies, asso­ciée à la men­ace tou­jours crois­sante en matière de sécu­rité, et à une régle­men­ta­tion de plus en plus con­traig­nante, notam­ment quant à la ges­tion des don­nées personnelles. 

Dans le même temps, nous cher­chons à rester au meilleur niveau, et à béné­fici­er des tech­nolo­gies émer­gentes comme l’intelligence arti­fi­cielle ou la blockchain, et à tir­er le meilleur par­ti du pat­ri­moine con­sid­érable que nous pos­sé­dons en don­nées numériques. 

Quels sont les moyens et les technologies sur lesquels vous vous concentrez pour faire face à ces challenges ?
Quelle est la place de l’intelligence artificielle dans ce cadre ?

Prenons l’exemple de la cyber­sécu­rité. Nous devons réduire le risque d’exposition à des agres­sions qui vis­eraient à per­turber l’utilisation de nos sys­tèmes, ou à cor­rompre nos don­nées en ali­men­tant, par exem­ple, nos moteurs avec des infor­ma­tions erronées pour tromper le proces­sus de prise de décisions. 

Il est donc essen­tiel de pro­téger nos don­nées et proces­sus vis-à-vis de l’extérieur, en iden­ti­fi­ant ce que nous pou­vons expos­er à notre écosys­tème et ce que nous voulons con­serv­er en interne en fonc­tion du niveau de criticité. 

Au niveau de la DSI, il s’agit d’un axe de gou­ver­nance fort, mais dont la com­plex­ité est liée à la volumétrie : nous sommes con­fron­tés à des mil­liards d’événements liés à la sécu­rité ou au réseau chaque année, sachant que quelques-uns sont réelle­ment prob­lé­ma­tiques et que tout l’enjeu est de ne pas les laiss­er pass­er, ce qui est la ver­sion numérique de l’aiguille dans la botte de foin… 

Ain­si, face au niveau de sophis­ti­ca­tion et aux vol­umes des événe­ments et des men­aces, l’intervention humaine n’est plus suff­isante. Il y a un besoin d’algorithmes plus intel­li­gents pour pou­voir détecter des com­porte­ments anor­maux qui sont dif­fi­ciles à iden­ti­fi­er sans ce type d’outils.

L’utilisation de l’intelligence arti­fi­cielle vient donc s’inscrire dans cette démarche. En col­lec­tant de plus en plus de don­nées, l’objectif est de détecter tout com­porte­ment anor­mal du sys­tème, même le plus infime, alors que dans le même temps, et prob­a­ble­ment avec des tech­nolo­gies ana­logues, les attaquants cherchent eux-mêmes à simuler des com­porte­ments nor­maux d’utilisateurs.

C’est une véri­ta­ble course, qui n’aura prob­a­ble­ment pas de fin, et c’est ce qui con­tribue à ren­dre ces métiers passionnants !
 

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