OWKIN, mettre l’intelligence artificielle au service de la médecine

Dossier : Dossier FFEMagazine N°733 Mars 2018
Par Gilles WAINRIB (03)

Comment Owkin a vu le jour ?

Suite à Poly­tech­nique, j’ai fait une thèse en mathé­ma­tiques appli­quées à la bio­lo­gie en France puis un post­doc à Stan­ford. De retour en France, j’ai tra­vaillé en tant qu’enseignant-chercheur au sein de l’université Paris 13 puis à l’École Nor­male Supé­rieure au dépar­te­ment informatique. 

Pen­dant de nom­breuses années, j’ai tra­vaillé avec des méde­cins en bio­lo­gie afin de pou­voir appli­quer la tech­no­lo­gie du machine lear­ning à la méde­cine et la biologie. 

Avec Tho­mas Clo­zel, ancien chef de cli­nique en onco­lo­gie à l’hôpital Hen­ri Mon­dor à Cré­teil, nous nous sommes très vite ren­du compte des belles oppor­tu­ni­tés de déve­lop­pe­ment offertes par ces tech­no­lo­gies pour mieux com­prendre l’effet des trai­te­ments, mais aus­si pour contri­buer à la recherche médi­cale dans un contexte de forte accu­mu­la­tion de don­nées médicales. 

Aujourd’hui, quel est le positionnement d’Owkin ?

Nous col­la­bo­rons avec des par­te­naires aca­dé­miques et hos­pi­ta­liers autour du trai­te­ment de la don­née des patients (ana­lyse d’images, de texte, don­nées molé­cu­laires, etc.). Cette démarche a pour but d’accélérer les pro­ces­sus de recherche pour décou­vrir de nou­veaux traitements. 

En paral­lèle, nous tra­vaillons aus­si avec l’industrie phar­ma­ceu­tique en capi­ta­li­sant sur l’intelligence arti­fi­cielle pour opti­mi­ser le déve­lop­pe­ment des médi­ca­ments et des essais cliniques. 

Concrètement, dans quelle mesure l’intelligence artificielle peut-elle être mise au service du monde de la santé ?

Il y a deux grandes caté­go­ries d’application :

  • Les appli­ca­tions en pra­tique cli­nique au niveau des soins pour avoir des diag­nos­tics plus per­for­mants, des ana­lyses d’images de radio­lo­gie plus fines ;
    pour appor­ter une aide à la déci­sion aux médecins ;
    mieux pré­dire les effets des trai­te­ments afin de per­mettre aux méde­cins de pres­crire un trai­te­ment plus effi­cace selon le pro­fil du patient ; 
  • Les appli­ca­tions à la recherche médi­cale, le seg­ment sur lequel Owkin est posi­tion­né. Nous vou­lons déployer le machine lear­ning et l’intelligence arti­fi­cielle pour opti­mi­ser les pro­ces­sus de recherche médi­cale : concep­tion de nou­velles molé­cules, essais cli­niques, déve­lop­pe­ment de médicaments… 

Comment cela se traduit-il ?

Nous accom­pa­gnons les entre­prises phar­ma­ceu­tiques grâce à notre pla­te­forme tech­no­lo­gique pour opti­mi­ser le suc­cès des essais cli­niques en déve­lop­pant des modèles pré­dic­tifs autour de la réponse au traitement. 

Cela per­met de mieux cibler le recru­te­ment et la stra­ti­fi­ca­tion des patients pour les essais cli­niques. Dans le cadre de par­te­na­riats avec le grand centre de lutte contre le can­cer Léon Bérard à Lyon, nous tra­vaillons sur cer­taines patho­lo­gies n’ayant pas de trai­te­ment effi­cace en déve­lop­pant de nou­veaux modèles de pré­dic­tion pour l’évolution des maladies. 

À par­tir d’images d’anatomopathologie, nous déve­lop­pons aus­si des algo­rithmes de deep lear­ning pour décou­vrir de nou­velles sous-caté­go­ries de cer­tains types de cancers. 

Quels sont les enjeux ?

Aujourd’hui, le prin­ci­pal défi est de mettre ces nou­velles tech­no­lo­gies au ser­vice de la décou­verte médi­cale afin de pou­voir pro­po­ser de nou­veaux trai­te­ments, notam­ment pour les patho­lo­gies pour les­quelles il y a très peu d’alternatives thérapeutiques. 

Pour cela, nous devons ren­for­cer nos équipes, plus par­ti­cu­liè­re­ment celle dédiée à la R&D à Paris, car l’enjeu est avant tout celui de l’intelligence humaine et de l’intelligence col­lec­tive de notre équipe. 

EN BREF

  • Création en 2016 par Thomas Clozel et Gilles Wainrib
  • Une équipe de 20 personnes : 5 collaborateurs à New York et une équipe dédiée à la R&D de 15 personnes à Paris
  • Deux levées de fonds : une levée en amorçage de 2 millions de dollars et une levée de série A de 11 millions de dollars

Nous recru­tons des pro­fils scien­ti­fiques, mais aus­si des pro­fils com­mer­ciaux pour déve­lop­per notre acti­vi­té. Nous déve­lop­pons aus­si nos par­te­na­riats avec le monde de la recherche aca­dé­mique et hos­pi­ta­lier pour pou­voir ain­si valo­ri­ser les don­nées dont ils disposent. 

Enfin, nous tra­vaillons aus­si sur l’optimisation de notre pla­te­forme logi­cielle que nous met­tons à dis­po­si­tion du monde hos­pi­ta­lier et phar­ma­ceu­tique pour déli­vrer direc­te­ment ces outils et inno­va­tions aux chercheurs.

Poster un commentaire