L’ingénierie doit être encore plus performante

Dossier : L’industrie nucléaire après FukushimaMagazine N°686 Juin/Juillet 2013
Par Thomas BRANCHE (X99)

Qu’il s’agisse de main­te­nance et pro­lon­ga­tion des instal­la­tions, de mise en ser­vice de nou­velles instal­la­tions, ou de déman­tèle­ment, la fil­ière nucléaire fait face à des défis indus­triels sans précé­dent. On pense sou­vent à l’ingénierie via le prisme de la con­cep­tion. Son rôle est tout aus­si cru­cial en phase de con­struc­tion ou de mise en ser­vice. Car l’enjeu est bien sou­vent de réu­nir con­cep­tion et réal­ité sur le terrain.

REPÈRES
Les besoins en ingénierie nucléaire ne sont pas nés avec les con­séquences de l’accident. Mais Fukushi­ma est venu mod­i­fi­er l’activité des sociétés d’ingénierie. Tout d’abord, en aug­men­tant le vol­ume d’activités sur les instal­la­tions en ser­vice, tout en décalant une par­tie des pro­jets nou­veaux. Ensuite, en val­i­dant et ren­forçant les démarch­es de maîtrise des risques nucléaires.

Valeur ajoutée et partenariats

Face à l’ampleur des enjeux, les indus­triels atten­dent de la valeur ajoutée. Les sociétés d’ingénierie doivent donc men­er un tra­vail de fond au sein de leurs com­pé­tences nucléaires pour pro­pos­er des solu­tions et des méthodologies.

Cer­taines sont capa­bles d’amener de bonnes pra­tiques issues d’autres secteurs indus­triels, comme l’aéronautique ou l’automobile.

Ces dif­férents sujets sup­posent aus­si des parte­nar­i­ats dans la durée avec les clients indus­triels. Il faut ain­si arriv­er ensem­ble à une matu­rité suff­isante pour pou­voir réalis­er des presta­tions d’ingénierie plus glob­al­isées et mas­si­fiées. D’où l’importance des réflex­ions des clients quant à leur stratégie en matière de sous-trai­tance intellectuelle.

La maîtrise des risques nucléaires

L’ingénierie nucléaire doit dis­pos­er d’un vivi­er de compétences

La maîtrise des risques nucléaires exige au sein des sociétés d’ingénierie nucléaire l’existence d’un vivi­er de com­pé­tences, l’établissement de for­ma­tions spé­ci­fiques ain­si que des organ­i­sa­tions pro­jets adap­tées. L’accident de Fukushi­ma se traduit selon deux axes pour ces sociétés : le besoin de répon­dre aux nou­velles exi­gences tech­niques et la mod­i­fi­ca­tion des règles en ter­mes de recours à la sous­trai­tance par les exploitants.

Pour y répon­dre, a été créée en avril 2013 une direc­tion de la maîtrise des risques. L’objectif est d’une part de répon­dre au ren­force­ment des exi­gences de sûreté et de radio­pro­tec­tion et d’autre part d’accompagner le développe­ment des activ­ités d’exploitation déléguée et d’assainissementdémantèlement.

Le développement des compétences

C’est l’enjeu majeur. Les sociétés d’ingénierie sont capa­bles d’y con­tribuer en con­stru­isant des par­cours var­iés pour leurs col­lab­o­ra­teurs, en France ou à l’étranger. Ces passerelles per­me­t­tent de faire cir­culer les savoir-faire à tra­vers les fil­ières et les métiers. Cela s’accompagne néces­saire­ment de par­cours de formations.

Évo­quons en dernier lieu une pre­mière phase spé­ci­fique aux pays nou­veaux entrants. Ces pays ont besoin d’être accom­pa­g­nés dès les limbes de leur pro­jet afin de con­stru­ire leurs opéra­teurs nucléaires, leur cadre régle­men­taire, d’écrire et dépouiller les appels d’offres tech­nologiques qu’ils lanceront, et enfin de qual­i­fi­er les sites potentiels.

Assys­tem est une société d’ingénierie et de con­seil en ingénierie, qui accom­pa­gne dans le nucléaire les réal­i­sa­tions depuis la con­cep­tion jusqu’à la mise en service.

Commentaire

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Benoitrépondre
1 juillet 2013 à 8 h 39 min

Au delà de la con­cep­tion, se

Au delà de la con­cep­tion, se pose la ques­tion de la main­te­nance. L’ingénierie de con­cep­tion, sans ingénierie de main­te­nance n’est pas per­ti­nente, surtout sur des sujets aus­si com­plex­es et où l’ex­ploita­tion de l’in­stal­la­tion est fondamentale.


Savoir entretenir et répar­er au fil de la vie de l’ou­vrage se déter­mine dès la con­cep­tion, juste­ment grâce à la syn­thèse entre ingénierie de main­te­nance et ingénierie de conception.

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