Les drones volants entre conquête de l’air et robotisation

Dossier : Les dronesMagazine N°718 Octobre 2016
Par Bruno LASSALLE

La con­quête de l’air se pour­suit avec les drones. D’abord à usage mil­i­taire avec une com­plex­ité et des coûts dis­suasifs, ils devi­en­nent récem­ment acces­si­bles à de nom­breux util­isa­teurs, pour un usage indus­triel et ludique. De nom­breuses inno­va­tions tech­niques et régle­men­taires restent à dévelop­per pour démul­ti­pli­er les util­i­sa­tions. Ce sera alors des robots volants. 

La con­quête de l’air est sans doute l’une des plus belles fiertés de l’humanité.

Les drones, en s’affranchissant de la néces­sité d’embarquer l’homme mais en demeu­rant sous son con­trôle, per­me­t­tent de pour­suiv­re cette belle aven­ture en tirant le meilleur par­ti des avancées tech­nologiques, com­plé­tant ain­si l’action des aéronefs pilotés. 

Ces sys­tèmes aériens pilotés à dis­tance pour lesquels l’acronyme Remote­ly Pilot­ed Air­craft Sys­tems (RPAS) se généralise sont car­ac­térisés par l’association de trois élé­ments : un seg­ment aérien com­posé d’une ou plusieurs plate­formes volantes pou­vant être équipées de cap­teurs ou effecteurs, un seg­ment sol com­por­tant au moins une sta­tion opérée par l’homme ; enfin, plus dis­crètes mais essen­tielles, des liaisons de com­mande et de con­trôle reliant les deux segments. 

“ Ces drones apportent de nombreux usages et services générateurs de nouvelles professions ”

Les pre­miers drones, à usage mil­i­taire, per­me­t­taient de men­er des mis­sions aéri­ennes dan­gereuses sans ris­quer de vies humaines. Leurs coûts et leur com­plex­ité ont longtemps dis­suadé les util­i­sa­tions civiles. 

Récem­ment, l’effet croisé de pro­grès divers sim­pli­fie leur pilotage et leur exploita­tion tan­dis que la minia­tur­i­sa­tion facilite leur spé­cial­i­sa­tion et entraîne une baisse rad­i­cale des coûts plaçant ain­si le con­cept à la portée de nom­breux utilisateurs. 

Aujourd’hui, une demande en forte expan­sion émane de l’ensemble de la société civile élar­gis­sant leur domaine d’utilisation. Out­re l’aspect ludique qui provoque l’engouement du grand pub­lic, de vastes pos­si­bil­ités d’emploi s’ouvrent du fait de l’aptitude des RPAS à évoluer aisé­ment dans des espaces peu acces­si­bles ou dan­gereux pour col­lecter économique­ment des don­nées facile­ment exploitables. 

Plus tard, sous réserve d’évolutions tech­niques et admin­is­tra­tives, des sys­tèmes aujourd’hui expéri­men­taux pour­ront trans­porter des marchan­dis­es ou pro­duire des effets variés. 

Ces drones provo­quent l’évolution de métiers, mod­i­fi­ant par endroits le quo­ti­di­en de l’homme et appor­tant de nom­breux usages et ser­vices généra­teurs de nou­velles pro­fes­sions. L’impact économique de ce secteur créa­teur de marchés promet­teurs est déjà sen­si­ble et sera vraisem­blable­ment fort. 

Le développe­ment des RPAS n’en est qu’à ses débuts. Les lim­i­ta­tions tech­niques actuelles s’amoindriront alors que la capac­ité de « voir et éviter », de con­stituer des essaims ou de coopér­er avec des sys­tèmes ter­restres se développera. 

Les freins seront alors essen­tielle­ment con­sti­tués par les exi­gences de la régle­men­ta­tion con­di­tion­nant la cir­cu­la­tion des drones dans l’espace aérien et par le degré d’autonomie que l’homme acceptera de con­céder à ses machines. 

Lorsque ces lim­i­ta­tions régle­men­taires inspirées par des raisons de sécu­rité, juridiques et éthiques seront lev­ées dans des lim­ites qui restent à établir, elles nous fer­ont pro­gres­sive­ment entr­er dans l’ère de la robotique. 

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