Les déconvenues de Prométhée

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°576 Juin/Juillet 2002Par : Jean-Louis BOBIN (54)Rédacteur : JR

De tout temps, afin d’assurer leur survie et de dévelop­per la société, les hommes ont eu besoin d’énergie. Ils ont d’abord trou­vé les sources de cette énergie dans la nature sous forme de bio­masse et de com­bustibles fos­siles : char­bon, pét­role et gaz naturel, sous forme aus­si de vent et de cours d’eau. Mais les besoins sont énormes et s’accroissent con­tin­uelle­ment alors que les réserves naturelles ne sont pas illim­itées, bien que par­tielle­ment renouvelables.

L’énergie nucléaire, exploitée à son tour pen­dant la sec­onde moitié du XXe siè­cle, a fait naître de grands espoirs et sus­cité d’immenses craintes. On ne l’a util­isée que sous l’une de ses formes, la fis­sion, lorsque, sous l’impact de neu­trons, des noy­aux atom­iques lourds se cassent en deux tout en libérant de l’énergie.

On peut aus­si extraire de l’énergie de réac­tions nucléaires de fusion entre noy­aux légers, proces­sus qui se pour­suiv­ent depuis des mil­liards d’années au coeur des étoiles. Nou­veaux Prométhées, des chercheurs et des ingénieurs ont depuis les années cinquante entre­pris de domes­ti­quer cette forme d’énergie. Ils n’y sont pas encore parvenus.

Mis­sion impos­si­ble ? Sans doute pas. Mis­sion dif­fi­cile ? Cer­taine­ment et beau­coup plus qu’on ne l’avait imag­iné au départ. Le doute a com­mencé à s’insinuer dans les esprits. Pour­tant, en un demi-siè­cle, des pro­grès con­sid­érables ont été accom­plis. L’objectif s’est rap­proché. Pour l’atteindre, il fau­dra que se con­juguent les volon­tés des sci­en­tifiques, des indus­triels et des décideurs politiques.

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