« Les biotechnologies, un vrai gisement d’emplois »

Dossier : X-Biotech : façonner le vivantMagazine N°679 Novembre 2012
Par Marc-Olivier BÉVIERRE (X85)

Les bio­tech­no­lo­gies, selon Marc-Oli­vier Bévierre, pré­sident du groupe X‑Biotech, regroupent de mul­tiples dis­ci­plines. L’environnement, avec les pro­cé­dés d’agriculture durable ; la pro­duc­tion de bio­car­bu­rants ou encore le domaine de la san­té. Ce qu’on appe­lait autre­fois les « sciences de la vie » sont pas­sées de l’empirisme à l’industrie. Hier, domaine des méde­cins ou bio­lo­gistes, ces sciences du vivant font de plus en plus appel aux com­pé­tences de l’ingénieur.

Par­ti­ci­per aux frais
De façon très prag­ma­tique, le groupe X‑Biotech ne per­çoit pas de coti­sa­tion, ne réunit pas d’assemblée géné­rale, n’organise pas de dîners coû­teux. Les confé­ren­ciers sont béné­voles. Une par­ti­ci­pa­tion aux frais de dix à vingt euros est deman­dée aux par­ti­ci­pants, tan­dis que les confé­rences sont gra­tuites pour les jeunes X.

Le pre­mier rôle du groupe X‑Biotech, selon son pré­sident, est de faire décou­vrir aux jeunes ingé­nieurs cette indus­trie d’avenir, véri­table gise­ment d’emplois.

Se faire connaître

Le groupe X‑Biotech, qui s’est renom­mé X‑Mines-Bio­tech il y a deux ans, veut s’ouvrir bien au-delà des trois cent cin­quante poly­tech­ni­ciens qui consti­tuent le noyau de base. Cette liste d’adhérents, qui ne paient pas de coti­sa­tion, est com­plé­tée par une liste de dif­fu­sion qui compte plus de huit cents noms, uti­li­sée pour infor­mer sur les « évé­ne­ments » orga­ni­sés par le groupe.

Il s’agit d’abord de se faire connaître. Le pré­sident donne de sa per­sonne en publiant ou sus­ci­tant de nom­breux articles dans des revues d’ingénieurs1.

« La liste de dif­fu­sion est une bonne chose, estime Marc-Oli­vier Bévierre, mais rien ne vaut le bou­cheà- oreille. Très sou­vent, de jeunes X viennent me voir pour me deman­der des conseils d’orientation, ou pour avoir des contacts dans le secteur. »

Conférences et manifestation annuelle

Les confé­rences sont ouvertes de façon très large. Elles se déroulent en géné­ral à l’École des mines et accueillent en moyenne une cin­quan­taine de per­sonnes sur un sujet déter­mi­né. Une fois par an, une mani­fes­ta­tion plus large encore est orga­ni­sée en par­te­na­riat avec le groupe HEC-Santé.

Marc-Olivier BEVIERRE (85)

X‑Biotech
x‑biotech.polytechnique.org

Pré­sident : Marc-Oli­vier Bévierre (85)
Secré­taire : Anne Wal­ra­fen (95)
Tré­so­rier : Fran­çois Gau­de­met (96)
Des étoiles à l’endoscopie
Une des récentes ren­contres a été orga­ni­sée avec Sacha Loi­seau (89), doc­teur en astro­phy­sique, créa­teur de Mau­na Kéa Technologies.
Il a eu l’idée d’utiliser les tech­no­lo­gies de l’astronomie au béné­fice de l’ingénierie médi­cale et a ain­si créé et com­mer­cia­li­sé le plus petit micro­scope du monde, uti­li­sé en endoscopie.
Marc-Oli­vier Bévierre (85), 47 ans, a com­men­cé sa car­rière par une thèse de chi­mie orga­nique dans les labo­ra­toires de l’École. Cher­cheur à Bâle pour Ciba-Gei­gy (aujourd’hui Novar­tis), il se spé­cia­lise en chi­mie médi­ci­nale. Après un MBA à l’Insead, il s’oriente vers le mar­ke­ting et les ventes et l’orientation stra­té­gique pour le compte de divers groupes pharmaceutiques.

Depuis 2008, il est direc­teur asso­cié chez Cep­ton, un cabi­net de conseil en stra­té­gie spé­cia­li­sé dans les indus­tries de san­té. Marié, 3 enfants, c’est un adepte de la mon­tagne et de la randonnée.

Attirer les jeunes

Car le pre­mier objec­tif est bien d’attirer des jeunes.

« Nous inter­ve­nons à l’École des mines et sur le cam­pus de Palai­seau, pré­cise Marc-Oli­vier Bévierre.

« À Palai­seau, nous par­ti­ci­pons, bien sûr, à X‑Forum, dans la sec­tion « Recherche » (en chi­mie ou bio­lo­gie). Mais, sur­tout, nous orga­ni­sons, une fois par an, une pré­sen­ta­tion des mar­chés des indus­tries de san­té pour les élèves de troi­sième année qui ont choi­si la majeure bio, à la demande de leur pro­fes­seur. Des visites de start-ups de bio­tech­no­lo­gies sont éga­le­ment orga­ni­sées dans le cadre des pro­grammes de for­ma­tion de l’École.

« À l’École des mines, une cen­taine de futurs ingé­nieurs (dont des poly­tech­ni­ciens qui ont choi­si cette option) ont béné­fi­cié l’année der­nière d’un cycle de huit demi-jour­nées consa­crées cha­cune à « un métie­rune entre­prise » dans le sec­teur de la san­té ou des bio­tech­no­lo­gies en général. »

Un projet de table ronde

« Les jeunes sont nom­breux par­mi nos adhé­rents (plus de la moi­tié viennent des pro­mos 1995 à 2010). Nous accueillons aus­si beau­coup d’étudiants pré­pa­rant des thèses, mais aus­si de jeunes entre­pre­neurs. « Nous sommes en très bonne rela­tion avec les ensei­gnants, aus­si bien à Palai­seau qu’à l’École des mines, et nous pré­pa­rons une table ronde pour une soi­rée thé­ma­tique qui devrait confir­mer encore l’intérêt des bio­tech­no­lo­gies pour les ingé­nieurs de demain. »

Pro­pos recueillis par Jean-Marc Cha­ba­nas (58)

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1. Voir par exemple le dos­sier paru dans La Jaune et la Rouge n° 642 de février 2009.

Modèle moléculaire
Modèle molé­cu­laire.
© CELLECTIS S.A.

Des métiers pour l’ingénieur
« Hier, domaine pri­vi­lé­gié des méde­cins, bio­lo­gistes et phar­ma­ciens, les sciences du vivant font aujourd’hui lar­ge­ment appel à de nou­velles com­pé­tences, en par­ti­cu­lier des com­pé­tences d’ingénieur. Il serait dom­mage que les poly­tech­ni­ciens, encore trop peu pré­sents dans les sciences de la vie, res­tent à l’écart de cette révo­lu­tion indus­trielle majeure. »

Extrait de l’éditorial du numé­ro de février 2009.

Commentaire

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Fred Gaumerépondre
13 novembre 2012 à 5 h 23 min

Bra­vo a X‑Biotech
Bra­vo a X‑Biotech

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