Le TGV, une idée d’avenir déjà trentenaire

Dossier : LES TRENTE ANS DU TGVMagazine N°671 Janvier 2012
Par Jean-Pierre PRONOST (63)

Il y a un peu plus de trente ans, un nou­veau ser­vice de trans­port fer­ro­viaire s’inaugurait entre Paris et le sud-est de la France, grâce à la construc­tion d’une ligne spé­cia­li­sée dans le tra­fic des voya­geurs entre la sor­tie de Paris et les abords de Lyon.

Les pre­mières idées avaient com­men­cé à ger­mer à la SNCF avant la fin des années 1960, et la construc­tion d’un pro­to­type TGV 001 a per­mis de conduire pen­dant plu­sieurs années les recherches et essais néces­saires à la maî­trise en sécu­ri­té et en confort d’une exploi­ta­tion fer­ro­viaire à des vitesses com­prises entre 250 et 300 km/h.

Le savoir-faire des ingé­nieurs de la SNCF et des indus­triels et four­nis­seurs en charge de réa­li­ser les maté­riels rou­lants, consti­tuants de l’infrastructure et sys­tèmes de signa­li­sa­tion et d’exploitation, a per­mis de faire de cette pre­mière réa­li­sa­tion un suc­cès tech­nique, com­mer­cial et financier.

Des per­for­mances proches de l’avion sur des par­cours de deux heures à trois ou quatre heures, acces­sibles au plus grand nombre, avec le confort du train, ont vite sus­ci­té l’attrait des grandes métro­poles, et les pro­jets de lignes à grande vitesse se sont mul­ti­pliés en France et à l’étranger.

La France est en bonne place dans la concur­rence mon­diale qui se déve­loppe autour de la grande vitesse fer­ro­viaire. Nos options tech­niques et com­mer­ciales ont per­mis des suc­cès à notre ingé­nie­rie et notre indus­trie natio­nale, mais la com­pé­ti­tion se déve­loppe, non seule­ment en Europe, mais aus­si en Asie, en Amé­rique et dans cer­tains pays émer­gents qui se trouvent confron­tés à une demande de trans­port en forte croissance.

De nouvelles politiques

Les six articles réunis dans ce dos­sier consa­cré au déve­lop­pe­ment de la grande vitesse et à ses pers­pec­tives d’avenir per­met­tront au lec­teur de mesu­rer les acquis tech­niques de l’ensemble du sys­tème fer­ro­viaire – infra­struc­ture, maté­riel rou­lant, sys­tèmes de contrôle-com­man­de­si­gna­li­sa­tion, exploi­ta­tion – mais aus­si les poli­tiques com­mer­ciales des exploi­tants fer­ro­viaires. Ils ont été écrits par des acteurs qui ont assu­mé ou assument actuel­le­ment des res­pon­sa­bi­li­tés impor­tantes dans la construc­tion et main­te­nant l’exploitation du sys­tème fran­çais de la grande vitesse. Leurs points de vue de ges­tion­naire du réseau, d’opérateur ou d’industriels révèlent bien enten­du des nuances, voire des dif­fé­rences, qui enri­chi­ront, je l’espère, la réflexion du lecteur.

L’ouverture à la concur­rence des trans­ports de voya­geurs dans la Com­mu­nau­té euro­péenne, les mon­tages de par­te­na­riats public-pri­vé pour per­mettre le finan­ce­ment de nou­veaux pro­jets font main­te­nant par­tie du pay­sage dans lequel la grande vitesse fer­ro­viaire fran­chi­ra une nou­velle période de trente ans… et plus.

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