Le syndrome de Chronos

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°532 Février 1998Par : Denis ETTIGHOFFER et Gérard BLANC (68)

À un moment de l’histoire où nom­breux sont ceux qui s’interrogent sur le bien-fondé de la réduc­tion du temps de tra­vail, Le syn­drome de Chronos mon­tre les rav­ages d’un con­flit qui oppose le temps des hommes et le temps des machines, et pose un diag­nos­tic cri­tique sur notre con­som­ma­tion du temps.

Les auteurs analy­sent de façon pré­cise les déséquili­bres engen­drés par les nou­velles tech­nolo­gies de l’information et de la com­mu­ni­ca­tion (NTIC) : zap­ping men­tal, déstruc­tura­tion des espaces de tra­vail, pres­sion du temps réel, sol­lic­i­ta­tions per­ma­nentes, con­fu­sion entre temps privé et temps pro­fes­sion­nel, etc.

Ces phénomènes ampli­fient les per­tur­ba­tions du monde du tra­vail, déjà désem­paré par la pres­sion pro­duc­tiviste et les restruc­tura­tions per­ma­nentes. Les nou­veaux temps mod­ernes sont à l’origine d’une médi­cal­i­sa­tion crois­sante de la vie active, con­séquence du stress et des “ télénévros­es ”. Un mal tra­vailler et un mal vivre qui coû­tent très cher à la col­lec­tiv­ité et aux entreprises.

Fondé sur trois ans de recherch­es doc­u­men­taires et d’entretiens, cet ouvrage pro­pose des recom­man­da­tions aux pou­voirs publics et aux entre­pris­es pour faire face au syn­drome de Chronos : réduc­tion de l’intensité du tra­vail con­tre l’allongement de la vie active, réno­va­tion du rôle de la médecine du tra­vail, et poli­tique des revenus adap­tée à la muta­tion actuelle de l’économie du tra­vail et du capital.

En défini­tive, Le syn­drome de Chronos plaide pour une écolo­gie du temps, un temps qui, selon les auteurs, n’a pas de prix… comme la vie.

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