Le HPC pour innover rapidement et plus efficacement

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°771 Janvier 2022
Par Guillaume TRAINAR

Le HPC est la solu­tion tech­nique pour résoudre les prob­lèmes néces­si­tant une forte puis­sance de cal­cul. Aupar­a­vant réservée aux grands acteurs, le recours au HPC devient plus large, avec des solu­tions encore plus adap­tées pour une adop­tion plus rapi­de de la tech­nolo­gie. Entre­tien avec Guil­laume Trainar, directeur com­mer­cial Europe du Sud de Rescale.

Quels enjeux techniques et technologiques le HPC permet de relever ?

Le HPC est la solu­tion tech­nique pour résoudre les prob­lèmes requérant une forte puis­sance de cal­cul. Toutes les indus­tries sont con­cernées, aéro­nau­tique, auto­mo­bile, indus­trie, sci­ences de la vie, énergie…

Selon une étude de For­rester de 2021, les util­isa­teurs con­fir­ment que le HPC leur per­met de résoudre dif­férents prob­lèmes, plutôt qu’un cas en par­ti­c­uli­er. Le HPC est util­isé durant toute la phase de déf­i­ni­tion et mise au point d’un nou­veau pro­duit (design, pro­to­ty­page, mise en production).

Avec l’utilisation des jumeaux numériques, la sim­u­la­tion devient une étape clé dans le développe­ment de solu­tions inno­vantes. Avec la finesse d’information recher­chée, la taille des mod­èles aug­mente par voie de con­séquence, les besoins de HPC gran­dis­sent eux aussi.

Le déploiement de systèmes HPC nécessite des infrastructures particulières. Quels sont les enjeux à ce niveau ?

Ini­tiale­ment, le HPC était réservé aux grandes entre­pris­es et aux grands groupes capa­bles d’acquérir des machines avec des puis­sances de cal­cul et de stock­age colos­sales. C’est un pro­jet com­plexe, de part l‘importance de l’investissement financier et des com­pé­tences tech­niques requises.

Les util­isa­teurs de solu­tions HPC con­sid­èrent donc les fac­teurs suiv­ants dans leur proces­sus d’acquisition : le rap­port coût/performance de la solu­tion ; l’efficience du sys­tème, l’augmentation de pro­duc­tiv­ité des ressources de R&D, la pré­dictibil­ité des résul­tats et le suivi des coûts et la sécu­rité des données.

Et il existe aujourd’hui cinq types d’architectures :

  • 100 % sur site (On-Prem) qui est la solu­tion historique ;
  • le cloud privé qui con­stitue une tran­si­tion du “On-Prem” man­agé par un tiers ;
  • le débor­de­ment dans le cloud (Cloud Burst­ing) : enrichisse­ment et flex­i­bil­i­sa­tion des moyens de cal­culs lors des pics d’activité ;
  • le HPC sur cloud pub­lic : les équipes IT dévelop­pent et por­tent leurs out­ils sur les solu­tions cloud publiques ;
  • le HPC à la demande : ou l’utilisation d’une plate­forme comme couche d’abstraction pour ren­dre la sim­u­la­tion numérique directe­ment con­som­ma­ble par les util­isa­teurs finaux.

Il y a aussi un enjeu de démocratisation du HPC qui se pose. Comment appréhendez-vous cette dimension et que préconisez-vous dans ce cadre ?

En effet ! Le HPC n’est plus aujourd’hui réservé aux multi­na­tionales avec d’importants bud­gets IT. Avec le pas­sage “à la demande”, de nou­velles start-up peu­vent utilis­er les mêmes moyens que des sociétés bien établies tout en lis­sant leurs dépens­es en fonc­tion de l’avancement du pro­jet. Cela leur per­met d’accélérer l’innovation.

Le HPC est une solu­tion tech­nique pour résoudre des prob­lèmes com­plex­es. Bien sou­vent, les util­isa­teurs ne savent pas com­ment cela fonc­tionne et cherchent une solu­tion pour résoudre leurs prob­lèmes et défis tech­nologiques. Avec la démoc­ra­ti­sa­tion du marché, les solu­tions de HPC ou les ser­vices de HPC à la demande se focalisent sur la réal­i­sa­tion de tâch­es et moins sur la per­for­mance tech­nique pure, ce qui a été longtemps le cas de ce marché.

Les plate­formes “clé en main” per­me­t­tent aux équipes IT de déléguer la com­plex­ité du HPC tout en gar­dant le con­trôle de l’information et des coûts. L’utilisation d’une plate­forme résout aus­si des prob­lé­ma­tiques struc­turelles. L’architecture est flex­i­ble et élas­tique. Elle s’adapte au besoin de cal­cul en temps réel.

Dans ce contexte, quel est votre positionnement et quelle est la valeur ajoutée de votre plateforme ?

La sim­u­la­tion numérique repose prin­ci­pale­ment sur deux piliers : la puis­sance de cal­cul et les logi­ciels de sim­u­la­tion. Il existe des solu­tions inté­grées poussées prin­ci­pale­ment par les édi­teurs de logi­ciels et cela “enferme” les clients dans un monde mono­lithique et qua­si monop­o­lis­tique qui freine l’innovation et n’est pas des plus compétitifs.

Rescale prend le par­ti d’être une plate­forme ouverte qui n’a pas d’adhérence aux acteurs du matériel ou du logi­ciel. Nous sommes agnos­tiques et nous pou­vons ain­si offrir plus de 800 logi­ciels dif­férents sur des infra­struc­tures cloud et site. Nos clients migrent en douceur vers le cloud, sans avoir à gér­er eux-mêmes la migra­tion et le portage de proces­sus qui datent par­fois de plusieurs dizaines d’années.

Une plate­forme numérique inté­grée offre des avan­tages uniques par rap­port aux solu­tions internes. En plus de l’élasticité, un autre atout majeur est de pou­voir choisir son infra­struc­ture avant de lancer sa sim­u­la­tion en fonc­tion de critères pro­pres (coût, per­for­mance, effi­cience). Ain­si, avec une con­trainte tem­porelle forte, on priv­ilégiera les matériels les plus vélo­ces alors que dans un cadre plus prospec­tif, l’architecture la moins onéreuse sera priv­ilégiée pour explor­er le plus de pistes pos­si­bles à moin­dre coût.

Les solu­tions “à la demande” ou en mode “SaaS” sont main­tenant incon­tourn­ables pour les appli­ca­tions métiers (suite bureau­tique, ERP, CRM). C’est un mod­èle qui a fait ses preuves. Rescale met son exper­tise au ser­vice des cen­tres de R&D, bureau d’étude pour offrir la sim­u­la­tion numérique en mode “SaaS”. Ces 2 dernières années, les clients de Rescale ont con­tin­ué à opér­er mal­gré la pandémie. Les util­isa­teurs con­tin­u­aient à tra­vailler depuis chez eux et util­i­saient leur HPC depuis leur nav­i­ga­teur web. C’est un moyen pour les employeurs de fidélis­er leurs tal­ents et de rester pro­duc­tifs en dehors des locaux de l’entreprise.

Quel regard portez-vous sur le développement du HPC à moyen et long termes ?

Le développe­ment du numérique soutenu par l’adoption de solu­tions cloud est une ten­dance de fond. Nos études mon­trent que 73 % des util­isa­teurs de HPC pensent que toutes leurs tâch­es se fer­ont dans le cloud d’ici 5 ans. Beau­coup de sys­tèmes “On-Prem” arrivent en fin de vie et ne sont pas renou­velés pour favoris­er la tran­si­tion vers le cloud et rester com­péti­tif dans un marché haute­ment con­cur­ren­tiel. Le marché est actuelle­ment tiré par les “grands” util­isa­teurs (aéro­nau­tique, auto­mo­bile, énergie, sci­ences de la vie) et avec la démoc­ra­ti­sa­tion, les start-up peu­vent main­tenant utilis­er des solu­tions aus­si per­for­mantes tout en restant dans leurs capac­ités d’investissement. Le HPC se démoc­ra­tise et les solu­tions pen­sées pour les util­isa­teurs fin­aux se démar­quent car elles favorisent une adop­tion rapi­de de la tech­nolo­gie. D’ailleurs, sur ce marché, notre solu­tion se dif­féren­cie parce qu’elle per­met une accéléra­tion des temps de cal­cul pour arriv­er aux résul­tats : un “Time-to-Result” réduit, une sim­pli­fi­ca­tion des proces­sus de soumis­sion de cal­culs et ges­tion col­lab­o­ra­tive des infor­ma­tions et une ges­tion de la sécu­rité et de la con­fi­den­tial­ité des don­nées dans le respect des stan­dards les plus exigeants (RGPD, ITAR, SOC 2…).


En bref

Rescale per­met aux entre­pris­es d’accélérer leur inno­va­tion et d’être plus effi­caces en sim­pli­fi­ant, en opti­misant et en automa­ti­sant les cal­culs inten­sifs de la R&D. De l’aérospatiale aux sci­ences de la vie, Rescale offre aux chercheurs, sci­en­tifiques et ingénieurs une solu­tion de bout en bout pour opti­miser les per­for­mances de toute appli­ca­tion et automa­tis­er les flux de tra­vail com­plex­es. Rescale est le leader du HPC « as a Ser­vice », avec plus de 2 000 entre­pris­es clientes dans le monde.

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