Le choc des économies

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°630 Décembre 2007Par : Raoul Chabot (54) et Laurent ChabotRédacteur : Hubert Lévy-Lambert (53)

Ce livre a été écrit à quatre mains par Raoul Cha­bot (54), ancien ban­quier et direc­teur finan­cier d’un groupe mul­ti­na­tio­nal, et son fils Laurent, ENA, ban­quier, spé­cia­liste de com­merce extérieur.
RLC se demandent com­ment expli­quer que, contrai­re­ment à la théo­rie éco­no­mique, le déve­lop­pe­ment des échanges inter­na­tio­naux et la spé­cia­li­sa­tion qui en résulte ne béné­fi­cient pas à tous par­tout et toujours.

En s’appuyant sur des longues séries éco­no­miques inter­na­tio­nales, RLC essaient d’abord d’analyser les dif­fé­rents modèles natio­naux, consi­dé­rés comme la résul­tante de quatre com­po­santes : créa­tion de richesse, répar­ti­tion de cette richesse, finan­ce­ment de la crois­sance, ges­tion de l’environnement finan­cier. Chaque modèle donne lieu à une sorte de bench­mar­king des­ti­né à en faire res­sor­tir les points forts et les points faibles, comme les grandes entre­prises le font pour étu­dier la concurrence.

Couverture du livre : Le choc des économiesL’analyse des dif­fé­rents modèles éco­no­miques de créa­tion de richesse porte sur les prin­ci­paux pays déve­lop­pés de l’OCDE ain­si que sur le « BRIC » (Bré­sil, Rus­sie, Inde, Chine). Elle conduit RLC à défi­nir un tri­angle magique sur lequel reposent les per­for­mances des entre­prises et dont les som­mets sont l’innovation, la capa­ci­té d’adaptation et l’environnement financier.

D’après les indi­ca­teurs pon­dé­rés mis au point par RLC, les entre­prises d’Irlande, des États-Unis et de Corée sont les meilleures. Les fran­çaises font assez bonne figure dans ce clas­se­ment sur 2 de ces 3 cri­tères glo­baux : 5e sur 12 en matière d’innovation et en matière d’adaptation ; mais elles sont 9e sur 12 en matière financière.

Dans une deuxième par­tie, RLC visent à géné­ra­li­ser leurs consta­ta­tions des entre­prises aux nations, grâce à un amé­na­ge­ment des 3 cri­tères ci-des­sus aux­quels ils ajoutent un 4e cri­tère démo­gra­phique. Sauf sur ce der­nier cri­tère, le résul­tat est hélas catas­tro­phique, en rai­son notam­ment de la dif­fé­rence de com­por­te­ment qu’ont le sec­teur expo­sé et le sec­teur abri­té face au chan­ge­ment et de l’hypertrophie du sec­teur public.

France SA, comme la dénomme Yann Duchesne, arrive bon der­nier en matière de capa­ci­té d’adaptation et dans les der­niers en matière d’innovation et d’environnement finan­cier. Le car­ré magique des plus per­for­mants est consti­tué de l’Irlande, les États-Unis, la Corée, le Royaume-Uni et les pays nor­diques. La France ferme la marche avec le Japon, l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie.

De longs déve­lop­pe­ments sont ensuite consa­crés aux finances publiques, où la France est clas­sée dans les der­niers, un peu avant les USA bons der­niers, et à la poli­tique moné­taire, avec de sévères cri­tiques, hélas cou­rantes en France, à l’égard des moda­li­tés de fonc­tion­ne­ment de la BCE.

Bien que sou­vent aride, la lec­ture du livre de RLC est recom­man­dée à ceux qui veulent com­prendre les méca­nismes qui assurent la réus­site ou l’échec de chaque modèle natio­nal et qui veulent se faire une idée sur ce qu’il fau­drait pour que notre pays reprenne une meilleure place dans le concert des nations développées.

Poster un commentaire