L’aviation civile en France

Dossier : L'aéronautiqueMagazine N°607 Septembre 2005
Par François BERTRAND (74)

L’aéro­nau­tique englobe un grand nom­bre de métiers que l’on peut regrouper en trois grandes catégories :

Airbus A380, partie inférieure de la pointe avant
Air­bus A380, par­tie inférieure de la pointe AV
© LATÉCOÈRE

• les avion­neurs : ils assurent les tâch­es de con­cep­tion générale, d’in­té­gra­tion et de mise au point de l’avion. L’aérostruc­ture est leur méti­er tra­di­tion­nel ; ils dis­posent tous d’outils indus­triels impor­tants dans ce domaine, mais de plus en plus exter­nalisent cette activ­ité vers des parte­naires (la plu­part du temps d’an­ciens avion­neurs qui se sont spé­cial­isés sur ce créneau comme notre société),
• les motoristes,
• les équipemen­tiers ou sys­temiers : ils réalisent les équipements ou sys­tèmes (tels que l’avion­ique, le con­di­tion­nement d’air…) ; ces fonc­tions sont com­plète­ment exter­nal­isées par les avion­neurs qui achè­tent une presta­tion glob­ale : con­cep­tion, pro­duc­tion série et après-vente.

Laté­coère est présent dans le domaine de l’aérostruc­ture (77 % du chiffre d’af­faires du groupe) et des équipements à tra­vers sa fil­iale LAT­elec, n° 2 mon­di­al de câblage embar­qué (23 % du chiffre d’af­faires du groupe).

Le partenariat

L’ac­tiv­ité de l’en­tre­prise a forte­ment évolué depuis quelques années. Il s’ag­it aujour­d’hui de parte­nar­i­at avec les grands con­struc­teurs aéronautiques :

Airbus A380, porte passagers
Air­bus A380, porte pas­sagers © LATÉCOÈRE 

• pour les avions com­mer­ci­aux, avec Air­bus et Boe­ing (avions de plus de 100 places),
• pour les avions régionaux, avec Embraer et Bom­bardier (avions de moins de 100 places),
• pour les avions d’af­faires, avec Das­sault Aviation,
• et aus­si, dans une moin­dre mesure, dans l’aéro­nau­tique mil­i­taire avec Das­sault Avi­a­tion et Air­bus Military.

Le parte­nar­i­at a per­mis d’élargir le domaine de com­pé­tence du groupe qui par­ticipe désor­mais à toute la vie d’un pro­gramme, depuis la phase prélim­i­naire (con­cep­tion inté­grée chez l’avion­neur), la phase d’in­dus­tri­al­i­sa­tion et de pro­duc­tion, et enfin aux activ­ités de sup­port client auprès des com­pag­nies aériennes.

Ce parte­nar­i­at se con­cré­tise par des con­trats à long terme, en source unique. Le développe­ment est réal­isé et financé par l’in­dus­triel, puis payé par l’avion­neur tout au long du pro­gramme au rythme des livraisons. La con­trepar­tie de ce type de rela­tion con­tractuelle est de don­ner une grande vis­i­bil­ité sur le pro­gramme au partenaire.

Un développement international

Dassault Falcon 7X, tronçon de fuselage arrière.
Das­sault Fal­con 7X, tronçon de fuse­lage arrière. © LATÉCOÈRE

À par­tir d’une activ­ité pure­ment française jusqu’en 1990, essen­tielle­ment cen­trée sur Air­bus et Das­sault, la société a entre­pris un élar­gisse­ment de ses activités.

Aujour­d’hui l’en­tre­prise est parte­naire de tous les grands avion­neurs mon­di­aux avec des con­trats sig­ni­fi­cat­ifs sur tous les pro­grammes majeurs lancés récemment :
• l’EMB 170/190 d’Em­braer (en 1999),
• l’A380 d’Air­bus (en 2000),
• le Fal­con 7X de Das­sault (en 2001),
• le B787 de Boe­ing (en 2004).

La crois­sance de l’ac­tiv­ité s’est accom­pa­g­née d’un quadru­ple­ment des effec­tifs sur les dix dernières années :
• 660 salariés en 1995,
• 2 800 salariés aujourd’hui.

Un effort impor­tant a été fait par le groupe pour dévelop­per un out­il indus­triel mod­erne et com­péti­tif, qui désor­mais se répar­tit entre la région toulou­saine (1 900 per­son­nes) et ses fil­iales ” low-cost ” (900 per­son­nes en République tchèque, Brésil et Tunisie).

En par­al­lèle, des coopéra­tions ont été tis­sées en Corée et en Pologne.

Un contexte social unique

Embraer ERJ 170/190, tronçon de fuselage.
Embraer ERJ 170/190, tronçon de fuselage. 
© LATÉCOÈRE

Lorsque la famille Laté­coère déci­da en 1988 de céder sa majorité, le man­age­ment lui pro­posa un RES (Rachat de l’en­tre­prise par les salariés) auquel par­tic­i­pa la qua­si-total­ité des salariés (plus de 90 %).

Aujour­d’hui, le groupe, coté en Bourse, est con­trôlé par un noy­au dur (com­prenant les salariés, la famille, et des investis­seurs financiers).

La par­tic­i­pa­tion des salariés au cap­i­tal est l’un des points forts d’une cul­ture d’en­tre­prise, mar­quée par un passé prestigieux.

Le futur

Notre stratégie de crois­sance passe par une poli­tique d’in­vestisse­ment ambitieuse sur les nou­veaux pro­grammes : ain­si depuis 2001, l’ef­fort de recherche et développe­ment (représen­tant la par­tic­i­pa­tion du groupe au développe­ment de nou­veaux pro­grammes) est de l’or­dre de 35 % du chiffre d’af­faires (soit plus de deux fois supérieur à la moyenne du secteur).

Cette stratégie génère une forte crois­sance organique : le chiffre d’af­faires devrait attein­dre 330 mil­lions d’eu­ros en 2005, soit un dou­ble­ment sur les trois dernières années ; cette crois­sance se pour­suiv­ra en 2006 et au-delà.

L’am­bi­tion du groupe Laté­coère est de devenir le parte­naire incon­tourn­able des grands avion­neurs mon­di­aux dans ses métiers (aérostruc­ture et câblage).

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