Nourouddine Abdoulhoussen1, président et fondateur de l’Association Nationale « Laissez-Les Servir »

« Laissez-les servir » et l’ANDSA multiplient les actions citoyennes

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°763 Mars 2021
Par Nourouddine ABDOULHOUSSEN

Le cap­i­taine de réserve Nouroud­dine Abdoul­houssen, prési­dent et fon­da­teur de l’Association Nationale « Lais­sez-Les Servir » bien con­nue des Poly­tech­ni­ciens, hôte notam­ment de la « Nuit du Bien Com­mun », nous explique son cheminement.

Mon Capitaine, pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

Per­me­t­tez-moi tout tout d’abord de remerci­er les nom­breux dona­teurs de l’X et de l’AX de l’Association Nationale « Lais­sez-Les Servir », sans lesquels rien de durable ne pour­rait être con­stru­it. Mon par­cours est sim­ple : jeune immi­grant d’origine indi­enne, j’ai eu la chance et l’opportunité d’aller dans les ban­lieues parce que ma famille y vivait. Et là, j’ai décou­vert le monde du bas des escaliers. J’ai ren­con­tré Steven, jeune ado sans repères, vio­lent, frap­pant ses pro­fesseurs, n’ayant pas de pro­jet de vie, fréquen­tant des caïds au bas des escaliers. J’ai ren­con­tré Sarah, 9 ans, déjà dés­co­lar­isée ; Meh­di l’enfant de la DDASS, gosse sans espoir viv­otant aux fron­tières de la petite crim­i­nal­ité… et je me suis demandé : « Qu’est-ce qui fait la dif­férence entre eux et moi ? Est-ce le fait que j’ai eu la chance de faire un par­cours con­traig­nant certes mais ô com­bi­en con­struc­teur via le ser­vice militaire ? » 

Est-ce également votre appartenance à l’Armée française ?

Oui, j’en suis intime­ment con­va­in­cu. J’ai très vite rejoint l’Armée française, qui m’a per­mis de m’approprier les valeurs bimil­lé­naires de la France tout en for­ti­fi­ant mon épigénèse et mon ontogénèse cul­turelles. Or, ce dont j’ai pu béné­fici­er d’une manière presque naturelle – à tra­vers la con­scrip­tion oblig­a­toire – a dis­paru en 1995. C’est pourquoi j’ai voulu créer en 2007 ce sys­tème d’accompagnement citoyen pour les enfants des ban­lieues, l’Association Nationale « Lais­sez-Les Servir ».

Comment fonctionne votre association ?

Créée et inspirée des valeurs sociales de l’Armée française et de la richesse de l’héritage patri­o­tique com­mun, l’Association Nationale « Lais­sez-Les Servir » est l’une des rares struc­tures apoli­tiques et acon­fes­sion­nelles à faire du savoir-vivre auprès des jeunes des quartiers dif­fi­ciles en met­tant en œuvre les con­cepts de con­trainte éman­ci­patrice et d’autonomie encadrée. Ain­si, par exem­ple, nous imposons le port d’un uni­forme afin de gom­mer les différences. 

Pouvez-vous nous donner un exemple de parcours citoyen ?

Par exem­ple, ce Noël, les stocks de sang français étaient tombés à un plus bas his­torique. Nous avons été con­tac­tés par le prési­dent de trois gross­es asso­ci­a­tions de don du sang, le Cap­i­taine de Fré­gate ® Besanger, qui pré­side égale­ment l’ANDSA, l’Association Nationale des Don­neurs de Sang aux Armées. Pen­dant la Covid, l’ANDSA a dis­tribué des matériels médi­caux aux SSA et CTSA et organ­isé plusieurs cam­pagnes de don du sang aux armées, en encour­ageant notam­ment les pri­mo-don­neurs. L’ANDSA nous a pro­posé de nous ren­dre en bus au CTSA de Cla­mart et nous avons tout de suite accepté. 

Comment avez-vous été accueillis ?

Très chaleureuse­ment. Ce fut une aven­ture humaine inou­bli­able. Ce jour-là, nos jeunes des quartiers sont devenus citoyens par « le sang don­né pour le sang ver­sé » de nos sol­dats en OPEX. À l’issue de cette séance de don du sang, qui a duré toute une mat­inée, les médecins et infir­mières du CTSA sont sor­tis avec nous dans la cour de l’hôpital, devant le mât du dra­peau, et nous avons enton­né tous ensem­ble La Mar­seil­laise. Ce fut vrai­ment très beau.

Allez-vous renouveler l’opération ?

Oui, bien enten­du je suis favor­able à recon­duire cette action et mobilis­er d’autres jeunes pri­mo-don­neurs, avec l’ANDSA et le CTSA.

Quelles autres actions citoyennes menez-vous en ce moment ?

L’ANLLS con­duit plusieurs opéra­tions en met­tant en place la logis­tique, la pré­pa­ra­tion et la cui­sine des pro­duits puis la dis­tri­b­u­tion de repas sol­idaires. Par ailleurs, lors des céré­monies de citoyen­neté et de remise des cartes d’électeurs, l’ANDSA ren­con­tre les jeunes de 18 ans nou­velle­ment inscrit sur les listes élec­torales, et leur présente à cette occa­sion le don du sang aux Armées.

Facebook/anlls

Poster un commentaire