Barrage Tractebel

Pour un avenir urbain neutre en carbone !

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°767 Septembre 2021
Par Charles-Edouard DELPIERRE

Tractebel con­tribue au quo­ti­di­en à la réal­i­sa­tion de pro­jets ambitieux, répon­dant à de nou­velles exi­gences (bas car­bone, résilience et dura­bil­ité) tout en val­orisant leur util­ité sociale. Fil­iale d’ENGIE, ses équipes œuvrent active­ment à l’ambition net zéro car­bone du groupe. Ren­con­tre avec Charles-Edouard Delpierre, directeur général Urban au sein de Tractebel.

Quel est votre cœur de métier ?

Tractebel, fil­iale d’ENGIE, est une entre­prise de con­seil, ingénierie et ges­tion de pro­jets com­plex­es, inter­venant dans le nucléaire, l’eau, l’énergie et « l’urban » (bâti­ments, trans­ports et ter­ri­toires). Con­crète­ment, nous accom­pa­gnons nos clients dans la con­cep­tion et la réal­i­sa­tion de grands pro­jets. Nous par­tons d’une feuille blanche et réal­isons les études stratégiques et mas­ter plans, avant de pass­er à la con­cep­tion, aux études détail­lées, puis au suivi de chantier et au démar­rage de l’exploitation. Pour cela, nous nous appuyons sur nos ingénieurs et experts de haut niveau dans les domaines de la géolo­gie, de la géotech­nique, du génie civ­il, de la ven­ti­la­tion, de la sécu­rité et de l’environnement. Aujourd’hui, nous avons la chance d’avoir par­mi nous plus de 5 000 ingénieurs tra­vail­lant sur les cinq con­ti­nents. Nous sommes égale­ment recon­nus pour con­cevoir des solu­tions neu­tres en car­bone. D’ailleurs, il s’agit d’un leit­mo­tiv, au cœur de nos projets.

Avez-vous des exemples concrets de projets à nous donner ?

Nous avons étudié plus de 700 bar­rages et plus de 50 cen­trales nucléaires et nous avons la par­tic­u­lar­ité d’intervenir sur les plus grands chantiers d’infrastructures.

Nous pou­vons citer les chantiers d’EPR pour lesquels nous sommes très act­ifs, notam­ment le pro­jet d’EPR actuel d’Hinkley Point C au sein du groupe­ment ICOS, et le Grand Paris Express en Île-de-France, la ligne 16 en par­ti­c­uli­er, avec la société Egis.

Par ailleurs, nous sommes aus­si très présents dans le domaine de l’eau, où les enjeux de ges­tion de la ressource en eau, de con­cil­i­a­tion des dif­férents usages et de sûreté des ouvrages demeurent au cœur des pro­jets hydroélec­triques. Par exem­ple, nous avons le pro­jet d’aménagement à buts mul­ti­ples de Pwalugu sur la Vol­ta Blanche au Ghana, qui com­bine hydroélec­tric­ité, irri­ga­tion et pro­tec­tion con­tre les crues, illus­trant bien ces enjeux. En France, nous inter­venons générale­ment sur des pro­jets de réha­bil­i­ta­tion, d’optimisation de la pro­duc­tion ou d’amélioration de la sécu­rité d’ouvrages exis­tants, comme la réha­bil­i­ta­tion des bar­rages de Bimont situé à Aix-en-Provence, d’Oredon dans les Pyrénées et de Génis­si­at sur le Rhône.

Nous sommes égale­ment très présents à Mona­co, un con­texte urbain et géotech­nique com­plexe, avec par exem­ple l’extension en mer pour le compte de la SAM des Amé­nage­ments du Porti­er et la SAM des Super­struc­tures du Porti­er. Notre mis­sion com­prend les études d’impact envi­ron­nemen­tal et la maîtrise d’œuvre des fon­da­tions, struc­tures et super-struc­tures, le tout dans un con­texte de fortes con­traintes sismiques.

Hors Europe, Tractebel a accom­pa­g­né la ville de Spring­field en Aus­tralie afin qu’elle devi­enne « net-zero emis­sions » d’ici 2038. Par­mi les solu­tions tech­niques envis­agées fig­urent un réseau de froid urbain, la pro­duc­tion locale et renou­ve­lable d’électricité et sa val­ori­sa­tion pour la recharge de véhicules élec­triques et hydrogènes.

Tous ces exem­ples soulig­nent notre capac­ité à tra­vailler non seule­ment en parte­nar­i­at avec les maîtris­es d’ouvrage publiques, éta­tiques et décen­tral­isées, mais aus­si avec les entre­pris­es de con­struc­tion, d’exploitation, et d’autres maîtres d’œuvre (archi­tectes, urban­istes et bureaux d’études).

Tractebel

Vous avez cité différents exemples d’infrastructure urbaine comme le projet du Grand Paris, quelle est votre vision de la transition énergétique à l’échelle urbaine ?

Suite à la crise san­i­taire, nous avons une dou­ble con­vic­tion : la néces­sité de main­tenir et ren­forcer le lien social et humain, et le besoin d’un lien plus équili­bré entre la nature et la ville.

Ain­si les pro­jets devront encore plus être conçus avec et au ser­vice des per­son­nes et de la planète tout en con­tin­u­ant de s’appuyer sur les dif­férentes formes de parte­nar­i­ats entre le pub­lic et le privé (PPP), con­cept des « 5P ». Ces nou­velles formes de gou­ver­nance émer­gent, et sont au cœur de la vision de sor­tie de crise de nos équipes. De sur­croît, pour met­tre en œuvre cette vision et au-delà de notre rai­son d’être de con­cevoir un avenir neu­tre en car­bone, notre groupe tra­vaille sur trois axes tech­niques majeurs :

  • l’écoconception, notam­ment des ouvrages, struc­tures et fon­da­tions : « moins de matière, plus de matière grise » ;
  • l’analyse des bétons et les pré­con­i­sa­tions tech­niques en matière de bétons dits bas car­bone, en tout cas dont le bilan car­bone dans son ensem­ble per­met de dimin­uer les émis­sions de CO2 ;
  • les approches inté­grées et ten­ant compte du cycle de vie de la matière, depuis la pro­gram­ma­tion, la pré­con­cep­tion, le prédi­men­sion­nement, jusqu’à la con­struc­tion, l’exploitation et les futures repro­gram­ma­tions. Éco­con­cevoir des pro­jets évo­lu­tifs, réu­tilis­er la matière, recy­cler des matériaux.

Justement, comment accompagnez-vous les territoires vers cette transition bas carbone ?

Au-delà de la fil­ière con­struc­tion (entre­pris­es de con­struc­tion, archi­tectes, autres bureaux d’études), nous tra­vail­lons avec les acteurs publics ter­ri­to­ri­aux. Nous savons que les villes con­cen­trent 50 % de la pop­u­la­tion mon­di­ale, 75 % de l’énergie con­som­mée et 80 % des émis­sions de gaz à effet de serre. Et l’urbanisation devrait pour­suiv­re son accéléra­tion. Afin d’étudier ces phénomènes et leurs con­séquences, à la demande d’ENGIE, nous avons réal­isé une étude de prospec­tive urbaine. En définis­sant des ten­dances glob­ales et une typolo­gie de villes, cette étude « Cities 2030 » doit per­me­t­tre aux décideurs ter­ri­to­ri­aux de se pro­jeter dans l’avenir en antic­i­pant les mul­ti­ples défis des villes de demain, en par­ti­c­uli­er la con­trainte climatique.

En com­plé­ment de cette étude, l’outil « 360° CITY SCAN » per­met de car­togra­phi­er la per­for­mance glob­ale d’une ville ou d’un ter­ri­toire en ter­mes d’infrastructures et d’efficacité des ser­vices, et donc de définir ses domaines poten­tiels de développe­ment pour évoluer vers une « ville équili­brée ». Cet out­il de diag­nos­tic à 360° a déjà été util­isé par une soix­an­taine de villes dans le monde, et de toutes tailles ; dont Cham­bour­cy, Caux Val­lée de Seine et Angers en France. Util­isé à Angers, à l’échelle mét­ro­pol­i­taine, cet out­il a servi de sup­port pour con­cevoir le pro­jet inédit de « ter­ri­toire intelligent ».

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