Une "salle" à l'école polytechnique

La Solidarité apès l’école

Dossier : La Tradition et les Traditions de l'X des origines à nos joursMagazine N°331 Juin 1978Par : DUNABLAT (37)
N° 331 Juin 1978
Faute avouée est à demi par­don­née : nous sommes assez con­tents de ce qu’a été notre vie de pro­mo depuis la sor­tie de l’É­cole. Et dans ce numéro con­sacré aux tra­di­tions il nous a paru légitime de faire fig­ur­er l’une des plus estimables d’en­tre elles, le main­tien de cette « cama­raderie poly­tech­ni­ci­enne », telle­ment glo­ri­fiée mais pas tou­jours effec­tive, et qui devrait trou­ver dans chaque pro­mo­tion un milieu nourrici­er idéal.

Faute avouée est à demi par­don­née : nous sommes assez con­tents de ce qu’a été notre vie de pro­mo depuis la sor­tie de l’École.

Et dans ce numéro con­sacré aux tra­di­tions il nous a paru légitime de faire fig­ur­er l’une des plus estimables d’en­tre elles, le main­tien de cette « cama­raderie poly­tech­ni­ci­enne », telle­ment glo­ri­fiée mais pas tou­jours effec­tive, et qui devrait trou­ver dans chaque pro­mo­tion un milieu nourrici­er idéal.

Loin de nous l’in­ten­tion de nous tress­er des couronnes et de nous pro­pos­er comme mod­èle. Tout au plus espérons-nous don­ner quelques idées à ceux qui, d’aven­ture, en manqueraient.

Et cela en dis­ant, tout sim­ple­ment, ce que nous avons fait, et con­tin­uons à faire.

Depuis la fin de la dernière guerre, un mag­nan de pro­mo réu­nit très régulière­ment, tous les ans, un nom­bre de cocons qui s’est tou­jours situé, jusque dans les années récentes, entre 75 et 90.

Ce mag­nan, qui se tient à midi, et, dans toute la mesure du pos­si­ble, dans les locaux de l’É­cole, se pro­longe, le soir même, par un dîn­er avec les épous­es, en ville. Le cadre de ces nou­velles agapes varie d’une année à l’autre.

A l’oc­ca­sion des anniver­saires quin­quen­naux, ces man­i­fes­ta­tions se cors­ent notablement :

  • Au mag­nan du midi, tou­jours célébré à l’É­cole, sont invités nos anciens et nos con­scrits. Le mag­nan de 1977, à Palaiseau, rassem­blait ain­si 170 con­vives. Sont égale­ment con­viées les per­son­nal­ités encore en vie du Car­va d’avant-guerre.
  • Le soir, sont invités à par­ticiper, out­re les Cama­rades des 3 pro­mos et leurs épous­es, leurs enfants directs ou par alliance — et, depuis peu, les petits-enfants. Les veuves ne sont pas oubliées.

Le nom­bre des présents s’élève par­fois jusqu’à 500. La soirée débute par un spec­ta­cle de deux heures env­i­ron, entière­ment assuré par les cama­rades eux-mêmes.

Comme dans un « Grand Echiquier » de la meilleure veine, se pro­duisent là, out­re un tal­entueux meneur de jeu, des chanteurs à voix, des chan­son­niers, des comé­di­ens, des musi­ciens clas­siques, une chorale, un orchestre de jazz, et même, en 1977, un corps de bal­let évolu­ant dans la tenue ad hoc (ces danseuses étoiles étaient, en 1972, de gra­cieuses majorettes)

La soirée se pro­longe par un souper, et l’on coconne et danse fort avant dans la nuit.

L’ensem­ble du spec­ta­cle est enreg­istré, et des dis­ques, ou cas­settes, sont mis, dans les mois qui suiv­ent, à la dis­po­si­tion des camarades.

Dans ce sché­ma général vien­nent s’in­té­gr­er des man­i­fes­ta­tions par­ti­c­ulières, vari­ables selon les années.
C’est ain­si qu’en 1977 :

  • un week-end en Corse a été organ­isé à l’in­ten­tion des ménages
  • un arbre sym­bol­ique a été plan­té à Palaiseau (le pre­mier d’une vaste forêt, si les autres pro­mos suiv­ent cet exemple) .
  • un spec­ta­cle audio­vi­suel sur le Car­va des années 37–39 est venu com­pléter nos dégage­ments scéniques
  • nous avons comp­té par­mi nos hôtes les pre­miers ménages poly­tech­ni­ciens (après avoir fêté, en 1972, les pre­mières polytechniciennes)

Si quelques lecteurs con­sid­èrent comme un peu puériles toutes ces réjouis­sances, nous les invi­tons à venir juger sur place l’at­mo­sphère chaleureuse qu’elles savent créer. Cha­cune de ces retrou­vailles est un bain de jeunesse, où ray­onne, non seule­ment l’ami­tié, mais aus­si la joie.

La sol­i­dar­ité de la pro­mo ne s’ar­rête d’ailleurs pas là. Elle se man­i­feste aus­si dans l’ad­ver­sité. Car il arrive, bien sûr, que le mal­heur nous atteigne : cama­rades en dif­fi­culté, veuves désem­parées, familles dému­nies. Dans ces « mau­vais­es pass­es », la pro­mo, sol­lic­itée, réag­it comme un seul homme, avec effi­cac­ité et générosité.

C’est tout. Mais ce n’est sans doute pas si mal. Et si d’autres font mieux que nous, nous serons les pre­miers à nous en réjouir.

Puis­sent en tout cas les mânes de Cham­ber­geot sus­citer une saine ému­la­tion entre les promos.

La même salle 35 ans plus tard
La même salle à 35 ans d’intervalle 

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