La disparue de Spandau

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°635 Mai 2008Par : Jean Le Cercle (pseudonyme de Philippe Armand X69)Rédacteur : Jacques Duquesne (69)

Jean Le Cercle est né en 1948 à Ber­lin. Il se sou­vient que son père lui a lon­gue­ment racon­té ses tours de garde à la pri­son de Span­dau où, jeune offi­cier, il assu­rait la garde des condam­nés de Nurem­berg. Il se sou­vient aus­si com­ment la lec­ture d’une annonce de recherche dans une rubrique nécro­lo­gique va ins­pi­rer ce pre­mier roman La dis­pa­rue de Span­dau.

Le héros de ce roman s’appelle lui aus­si Jean. Fils sans his­toire d’une bonne famille mili­taire, il est en fin de car­rière à la fois sen­ti­men­tale et pro­fes­sion­nelle. Lui aus­si lit les rubriques nécro­lo­giques, « sans doute pour se délec­ter d’être tou­jours vivant… Quelque chose de trouble me revint sans que je puisse en iden­ti­fier la source : des paroles sur­prises, ou pire, des silences lourds dans mon enfance »… Jean va alors décou­vrir qu’il est en fait le fils d’un atta­ché mili­taire cana­dien, Gerhardt, et d’une auxi­liaire belge de l’armée anglaise, Renée, qui se sont ren­con­trés dans le Ber­lin occu­pé de l’après-guerre, au cours d’une mis­sion com­man­di­tée par l’Intelligence Ser­vice. À tra­vers la lec­ture d’un docu­ment tes­ta­ment de Gerhardt, il com­prend que cette mis­sion consis­tait à « retour­ner » le cri­mi­nel nazi Rudolf Hess, empri­son­né dans la for­te­resse ber­li­noise de Span­dau. Hess dis­po­sait d’informations sur les réserves d’or sto­ckées par les Nazis et sur un mys­té­rieux groupe « Le Cercle de Thu­lé », sur­vi­vant des folies du Troi­sième Reich. Les quelques objets retrou­vés par Jean, avec le tes­ta­ment de Gerhardt, semblent inté­res­ser au plus haut point des membres encore actifs du « Cercle de Thu­lé » qui sont prêts à tout pour les récu­pé­rer. Il semble en effet que la mis­sion confiée à Gerhardt et Renée ait réus­si, mais que Gerhardt ait aus­si décou­vert et mis de côté une par­tie du tré­sor nazi que ces objets per­met­traient de retrou­ver… Jean va à son tour par­tir sur les traces de ce tré­sor, de son père et de sa mère dis­pa­rue, à tra­vers une aven­ture phy­sique et inté­rieure où se mêlent le meilleur et le pire des hommes et des femmes qu’il va ren­con­trer ou dont il décou­vri­ra le pas­sé, jusqu’à la fin, quand « le bon grain et l’ivraie condam­nés dans les Écri­tures seront enfin sépa­rés ». Y survivra-t-il ?

Pas­sion­né de voyages (il a pas­sé la moi­tié de sa car­rière aux quatre coins du monde pour un grand groupe pétro­lier fran­çais), Phi­lippe aime à rap­por­ter ses sou­ve­nirs sous la forme de chro­niques humo­ris­tiques et dis­tan­ciées sur les gens, la vie et les pay­sages de ren­contre, mais il a aus­si pla­cé une par­tie de l’intrigue dans un beau vil­lage côtier de la Bre­tagne Nord, non loin du cap Fré­hel, auquel il est très atta­ché, avec sa femme et ses quatre enfants. Phi­lippe est aus­si pas­sion­né de lec­ture, et s’il avoue avoir choi­si son pseu­do­nyme par réfé­rence au maître du genre, ce sont sur­tout ici, force oblige, les auteurs du Sturm und Drang qui accom­pagnent son héros.

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