Un rafale en vol

La DGA, une reconnaissance internationale

Dossier : Les 50 ans du Corps de l'armementMagazine N°734 Avril 2018
Par Joël BARRE (74)

La DGA assure une maîtrise d’ou­vrage forte et experte, innove et finance la recherche et la tech­nolo­gie. C’est un mod­èle recon­nu et copié. La force de la DGA réside dans ses ingénieurs et cela donne une excel­lence qui s’exporte. 

La Direc­tion générale de l’armement, maîtrise d’ouvrage forte et experte, investit 11 mil­liards d’euros chaque année pour l’équipement des forces. Elle pré­pare les futurs sys­tèmes en « cap­tant » l’innovation et en finançant la R & T (750 M€ par an). Cela irrigue des grands groupes, mais aus­si des PME, des lab­o­ra­toires et des écoles, dont Polytechnique. 

Pour garan­tir à long terme des capac­ités indus­trielles clés pro­pres à assur­er l’autonomie stratégique du pays, la DGA veille à la péren­nité et à la com­péti­tiv­ité du tis­su économique et indus­triel et par­ticipe à la gou­ver­nance de nom­breuses entre­pris­es de défense. 

REPÈRES

Force d’ingénierie, la DGA met en œuvre des compétences très variées, en termes de spécialités et de moyens d’essais avec 50 métiers, 5 000 ingénieurs (sur 9 600 personnes) et 6 millions d’heures d’essais par an, réalisés dans 9 centres d’essais implantés sur 14 sites géographiques.

UN MODÈLE RECONNU ET COPIÉ

Ce mod­èle orig­i­nal qui regroupe au sein d’une même struc­ture les mis­sions de con­duite de pro­grammes, de pré­pa­ra­tion de l’avenir et de développe­ment inter­na­tion­al est perçu par nos parte­naires comme un fac­teur essen­tiel de cohérence des actions de l’État, per­me­t­tant de con­duire une poli­tique d’armement souveraine. 

La DGA a inspiré un cer­tain nom­bre de pays qui ont fait le choix de créer une struc­ture reprenant ses trois mis­sions essen­tielles, qui inter­agis­sent forte­ment entre elles. 

Ain­si, l’agence d’acquisition sud-africaine Arm­scor, qui gère les acqui­si­tions des équipements pour les forces, qual­i­fie les matériels dévelop­pés selon ses direc­tives, investit dans la R & T et veille à la sou­veraineté sud-africaine de l’industrie de défense. 

Elle s’est fait présen­ter l’organisation de la DGA à plusieurs repris­es et s’en est ain­si inspiré pour son mod­èle d’organisation.

LA FORCE DE LA DGA RÉSIDE DANS SES INGÉNIEURS

La DGA est, pour sa part, con­nue et même recon­nue à l’étranger, pour son savoir-faire unique dans la con­duite des pro­grammes com­plex­es. « Notre DGA, avec ses ingénieurs de tal­ent, que je salue, nous est enviée par nos parte­naires » a pré­cisé le Prési­dent Macron lors de ses vœux aux armées. 

UN EXEMPLE POUR L’ESPAGNE

L’Espagne, où le concept interarmées est moins développé qu’en France, considère la DGA comme un modèle à suivre.
Un transfert de la gestion de l’ensemble des programmes d’armement, antérieurement conduits par les armées, vers la DGAM (Direction générale de l’armement et du matériel, chargée des programmes, de la R & D et de la tutelle de l’industrie) a été progressivement opéré, mais de manière encore partielle à ce jour.

Dotée d’une forte cul­ture tech­nique, la diver­sité et la com­plé­men­tar­ité de ses mis­sions lui per­me­t­tent, par ailleurs, de val­oris­er des par­cours pro­fes­sion­nels de haut niveau pour ses per­son­nels. La DGA fonde son action sur ses com­pé­tences en matière d’acquisition et d’innovation dans l’ensemble des dis­ci­plines impliquées dans les sys­tèmes de défense mod­ernes et la con­duite des pro­grammes de haute technologie. 

Elle dis­pose égale­ment de liens étroits avec les forces armées et les états-majors, qui lui per­me­t­tent d’aider à la déf­i­ni­tion du besoin opéra­tionnel, de mieux spé­ci­fi­er les matériels, de les qual­i­fi­er dans des envi­ron­nements représen­tat­ifs, et de maîtris­er leur évo­lu­tion tout au long de leur cycle de vie. 

UNE EXCELLENCE QUI S’EXPORTE

Le haut niveau d’expertise démon­tré par la DGA con­tribue ain­si à la répu­ta­tion de crédi­bil­ité et d’excellence de l’État français dans le man­age­ment de pro­grammes d’armement majeurs et complexes. 

“ La DGA est résolument ouverte vers l’international ”

Cette excel­lente répu­ta­tion explique la demande crois­sante, de la part des pays acquéreurs d’équipements de défense, d’un accom­pa­g­ne­ment éta­tique français. Les prospects et con­trats récents s’accompagnent désor­mais sou­vent d’une demande de sou­tien impor­tant du client par le ministère. 

Cet accom­pa­g­ne­ment est même sou­vent une con­di­tion sine qua non pour plusieurs clients majeurs qui ne dis­posent pas en interne de la struc­ture ou de l’expertise néces­saires pour traiter tous les aspects. Ces clients recherchent notam­ment un sou­tien tech­nique, opéra­tionnel ou pro­gram­ma­tique dans le cadre de la mise en œuvre de leurs pro­grammes d’armement de grande ampleur. 

Ils témoignent leur intérêt pour une forme d’assistance à maîtrise d’ouvrage capa­ble de leur garan­tir un excel­lent niveau de prestation. 

Cette inter­ven­tion de la DGA peut cou­vrir tout le spec­tre des com­pé­tences sol­lic­itées sur les pro­grammes nationaux : partage d’expérience éta­tique sur la con­duite de pro­gramme, aide à la déf­i­ni­tion du besoin, réal­i­sa­tion d’essais et cam­pagnes de qual­i­fi­ca­tion des matériels dans des cen­tres de la DGA, et assur­ance offi­cielle de la qualité. 

LA FORCE DE L’ENGAGEMENT GOUVERNEMENTAL

Dans ce con­texte, un parte­nar­i­at éta­tique avec un sou­tien accru du min­istère des Armées et plus spé­ci­fique­ment de la DGA (accom­pa­g­ne­ment du pro­gramme d’armement) et des états-majors (notam­ment la for­ma­tion opéra­tionnelle asso­ciée aux nou­veaux matériels) s’est révélé être un fort fac­teur d’attractivité des offres nationales à l’export, dans un con­texte très con­cur­ren­tiel (offres à bas prix de nou­veaux entrants notamment). 

À titre d’exemple, la coopéra­tion pro­posée dans le cadre de la rela­tion inter­gou­verne­men­tale impli­quant la DGA a con­sti­tué l’un des atouts forts de l’offre française retenue par l’Australie pour ses futurs sous-marins. 


Le Rafale, exporté en Inde, Égypte et Qatar.

Ain­si, au-delà des per­for­mances de notre indus­trie de défense et de la qual­ité de nos matériels, l’engagement gou­verne­men­tal fort a per­mis d’obtenir des con­trats d’exportation de sys­tèmes d’armes emblé­ma­tiques. Ces con­trats con­cer­nent notam­ment les pre­mières ventes à l’export du Rafale, dont 96 appareils ont été ven­dus à l’Égypte, au Qatar et à l’Inde depuis 2015. 

Ce sou­tien aux expor­ta­tions est essen­tiel à l’industrie française d’armement, qui emploie de l’ordre de 200 000 salariés, réalise près de 30 % de son chiffre d’affaires à l’export et con­tribue pos­i­tive­ment à la bal­ance com­mer­ciale de notre pays, pour rester com­péti­tive et gag­n­er des marchés. 

Enfin, dans une péri­ode où l’Europe de la défense prend une nou­velle dimen­sion, la France se doit de jouer un rôle moteur. La DGA, forte des nom­breux parte­nar­i­ats et coopéra­tions qu’elle a étab­lis, prend toute sa part dans le ren­force­ment d’une coopéra­tion européenne pour la recherche et le développe­ment de tech­nolo­gies, pour le développe­ment de capac­ités et pour une con­sol­i­da­tion indus­trielle dans le domaine de la défense. 

La DGA est donc résol­u­ment ouverte vers l’international, où son effi­cac­ité et ses com­pé­tences tech­niques et man­agéri­ales sont con­nues et appréciées.

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