Jalons

Voi­ci un recueil de poèmes et de des­sins qui révèle la face intime de notre cama­rade René Cou­lomb. Ayant fait toute sa car­rière dans le sec­teur de l’eau (direc­tion géné­rale de Suez-Lyon­naise des Eaux, fon­da­tion du Conseil mon­dial de l’eau), il est connu de notre maga­zine par son ouvrage Le Conseil mon­dial de l’eau (2011 et 2012, recen­sion dans le numé­ro 678) et son article « Un des prin­ci­paux défis du XXI^e siècle » dans le dos­sier « De l’eau pour tous » (numé­ro 683).

Il offre ici un flo­ri­lège très per­son­nel et ori­gi­nal de poèmes jalon­nant une qua­ran­taine d’années, illus­trés par des des­sins lar­ge­ment abs­traits qui en évoquent l’esprit et l’atmosphère, et dont le jaillis­se­ment en volutes très tra­vaillées rap­pelle sou­vent l’inspiration de Joan Miró. Les poèmes, appa­ren­tés à la poé­sie gra­phique par leur savante uti­li­sa­tion de l’espace, révèlent une pré­di­lec­tion par­ti­cu­lière, presque jubi­la­toire, pour un usage ludique de la langue, à l’aide d’homonymies, jeux de mots, rimes, alli­té­ra­tions et asso­nances. Cette vir­tuo­si­té est mobi­li­sée au ser­vice de thèmes des plus variés tels que : per­cep­tion d’une réa­li­té confuse et obs­cu­ré­ment attrayante échap­pant à la pen­sée logique ; cruau­té d’un abat­toir écla­bous­sé de cou­leurs ; regret que les « folles visions » ne soient taries par l’approche scien­ti­fique (« Éva­nouis­se­ment / De ma folle vision. […] Épa­nouis­se­ment / De la sphère fer­mée, gelée dans le ciment », une belle méta­phore) ; dua­lisme corps-esprit ; éro­tisme, amour et ten­dresse ; mys­tère de la mort ; soli­tude ; pré­émi­nence de l’essence de la reli­gion par rap­port aux rites ; rôle des sou­ve­nirs et rêves dans la construc­tion de l’identité. La belle mise au jour d’un talent caché. 

---

Articles similaires :

L’instabilité moné­taire Ren­dez-vous au bord d’une ombre 2033, après le chaos, une lueur d’espoir La France dans le noir La Loi du désordre