INTERNET ET NOUS

Dossier : Libres ProposMagazine N°521 Janvier 1997
Par François VALÉRIAN (83)

Inter­net se joue de nos fron­tières Inter­net remet l’État en cause, parce qu’il se joue de la proxi­mi­té géo­gra­phique. On a assez décrit les iti­né­raires inso­lites de ces paquets d’informations, qui paient leur voyage sur quelques kilo­mètres jusqu’au pro­chain ser­veur, puis se retrouvent à New York ou San Fran­cis­co. C’est la pre­mière fois qu’autant d’hommes peuvent com­mu­ni­quer entre eux sans autre condi­tion que la struc­ture d’un réseau, et sur­tout sans qu’intervienne la dis­tance physique.

Même les Églises, ou toutes les com­mu­nau­tés reli­gieuses, phi­lo­so­phiques, sectes et socié­tés secrètes qui tra­ver­saient les fron­tières des États, com­mu­ni­quaient bien mieux jusqu’à pré­sent à petite dis­tance qu’à grande dis­tance. Que dire d’un État comme le nôtre, et comme tous les États à l’exception du Vati­can et de l’ordre de Malte, qui fonde son pou­voir sur la proxi­mi­té géo­gra­phique, et plus exac­te­ment, si l’on excepte la brève aven­ture des colo­nies, sur ce que les mathé­ma­ti­ciens appel­le­raient un “ espace connexe ”, c’est-à-dire d’un seul tenant. Notre État est aus­si désem­pa­ré face à Inter­net qu’un débu­tant devant le jeu d’échecs et ses pièces qui se meuvent et se menacent selon des règles invisibles.

Aus­si par­lons-nous de la fin de l’État, ou de sa crise que pré­ci­pi­te­raient les nou­velles tech­no­lo­gies. Face aux dis­cours idéa­listes des inven­teurs et pro­mo­teurs de l’Internet, qui parlent d’une démo­cra­tie mon­diale, trans­pa­rente et immé­diate, nous appe­lons à notre res­cousse Mon­tes­quieu et les corps inter­mé­diaires, l’impossibilité de l’état de nature, la tyran­nie d’un seul pro­duite par l’obsession éga­li­taire : Toc­que­ville répond à l’Amérique. Nous oublions seule­ment qu’Internet, pour la rai­son même qu’il échappe à la puis­sance d’État, paraît bien à l’abri de la main­mise d’un seul homme ou d’un parti.

Il n’en reste pas moins que les nou­velles tech­no­lo­gies d’information et de com­mu­ni­ca­tion posent à l’État un pro­blème que ne lui posaient pas celles qu’il faut bien appe­ler les pré­cé­dentes : la radio, la télé­vi­sion. Une infor­ma­tion qui emprunte pour cir­cu­ler des che­mins et détours mul­tiples n’a pas le même sta­tut qu’une infor­ma­tion qui pro­gresse en ondes sphé­riques, se répan­dant sur un ter­ri­toire et lut­tant contre les ondes adverses par tous les moyens du brouillage. Tou­te­fois, si l’on remonte plus loin que la radio, on retrou­ve­ra des moyens d’information se pro­pa­geant par des iti­né­raires com­plexes, et déjouant les arrêts des pou­voirs ter­ri­to­riaux : il s’agit des livres, libelles et jour­naux, plus faciles à contrô­ler, peut-être, qu’Internet, mais pas si faciles quand on se sou­vient de Louis XIV égra­ti­gné par les gazettes de la petite Hol­lande, ou de la flo­rai­son d’écriture dans les cafés de la fin du XVIIIe siècle dont on peut espé­rer que nos “ cyber­ca­fés ” seront les dignes successeurs.

Or nous n’avons d’autre réac­tion face à Inter­net que celle de nos anciens rois : contrô­ler, voire répri­mer. Le juste sou­ci de pro­té­ger l’enfance, le sou­ci com­pré­hen­sible de com­battre la langue anglaise cachent mal notre aga­ce­ment face à une cir­cu­la­tion invi­sible et sans fron­tières. Mais alors qu’il suf­fi­sait autre­fois d’une police et de quelques bûchers, nous ne savons aujourd’hui par où don­ner l’assaut à ce laby­rinthe imma­té­riel. Faut-il s’en prendre aux four­nis­seurs d’accès ? Ils sont faci­le­ment iden­ti­fiables, mais com­ment pour­raient-ils être res­pon­sables d’une mul­ti­tude de sites ? Faut-il tra­quer les sites eux­mêmes, mais com­ment punir aux anti­podes ? Faut-il favo­ri­ser une régu­la­tion par des accords de bonne conduite entre les entre­prises, mais est-on bien sûr que les entre­prises auront les mêmes inté­rêts que la col­lec­ti­vi­té natio­nale française ?

Car on en vient au second sujet de fric­tion entre Inter­net et nous : Inter­net nous échappe, car il vit de plus en plus au rythme de flux éco­no­miques sans frontières.

Internet, ou le commerce vraiment libre

Le temps semble déjà loin­tain où Inter­net n’était uti­li­sé que par des cher­cheurs en quête de col­loques élec­tro­niques au prix qua­si­ment nul. Les entre­prises ont décou­vert les usages qu’elles pou­vaient en faire, et qui res­semblent fort aux usages des médias déjà répan­dus dans le monde économique.

C’est la publi­ci­té, d’abord, qui s’installe sur les sites comme elle s’était ins­tal­lée, au début du siècle der­nier, sur les pre­miers jour­naux de la presse moderne. Avec les pré­cau­tions qu’impose le recours à ce type de média, dues notam­ment à la très faible visi­bi­li­té sur le public tou­ché, les annon­ceurs choi­sissent, les uns après les autres, d’être pré­sents sur les sites les mieux sus­cep­tibles de leur atti­rer des clients.

Comme au XIXe siècle dans la presse écrite, le déve­lop­pe­ment de la publi­ci­té s’accompagne du déve­lop­pe­ment de la vente, éven­tuel­le­ment sou­te­nue par du mar­ke­ting direct et appe­lée plus pré­ci­sé­ment, quand il s’agit d’Internet, com­merce électronique.

Les esti­ma­tions sont très diverses sur la place exacte que le com­merce élec­tro­nique est appe­lé à prendre dans le com­merce mon­dial. Toutes convergent cepen­dant sur une crois­sance très rapide : le com­merce élec­tro­nique mon­dial, qui repré­sente aujourd’hui sept cents mil­lions de dol­lars, pèse­rait en 2000 deux cents mil­liards de dol­lars selon le cabi­net IDC, mille mil­liards de dol­lars selon IBM.

Or la France, qui béné­fi­ciait dans ce domaine de l’avantage du Mini­tel, risque d’être peu à peu confron­tée à un retard. Les six mil­liards de francs annuels du com­merce élec­tro­nique sur le Mini­tel sont en crois­sance nulle depuis plu­sieurs années, sans doute du fait du coût des ser­vices et d’une inter­ac­ti­vi­té res­treinte. Par ailleurs, le com­merce élec­tro­nique ne sau­rait se déve­lop­per sans paie­ment élec­tro­nique des tran­sac­tions : le prin­ci­pal avan­tage de com­mer­cer sur un réseau élec­tro­nique est de pou­voir tout y régler en quelques mani­pu­la­tions d’écran, la décou­verte du pro­duit, la com­mande et le paiement.

Mal­heu­reu­se­ment dans ce domaine, les construc­teurs et pra­ti­ciens d’Internet d’une part, les auto­ri­tés régle­men­taires d’autre part, se ren­voient la balle sans pro­gres­ser. Le pro­to­cole SET (Secure Elec­tro­nic Tran­sac­tions), éla­bo­ré aux États- Unis par Visa et Mas­ter­card, et que les pro­fes­sion­nels fran­çais d’Internet vou­draient voir se déve­lop­per en France, ne convainc pas la Banque de France qui conti­nue de lui oppo­ser la sûre­té jugée plus grande des cartes à puces.

Nous nous heur­tons là aus­si à des obs­tacles qui sont sans doute plus psy­cho­lo­giques que tech­niques. Nous qui croyions avoir libé­ra­li­sé le com­merce au moins à l’intérieur des fron­tières de l’Union euro­péenne, nous voi­là confron­tés, pour la pre­mière fois, au vrai com­merce sans aucune fron­tière : il n’y est plus ques­tion de main­te­nir ou sup­pri­mer les doua­niers, l’idée même de douane est désor­mais vide de sens. Cette nou­velle forme de com­merce nous ren­voie donc à la perte de pré­ro­ga­tives de notre État, ou même du pays en géné­ral en tant qu’espace clos de frontières.

Notre pré­oc­cu­pa­tion à cet égard est d’autant plus forte que le com­merce d’Internet lui-même, c’est-àdire le com­merce des logi­ciels et des ser­vices liés à Inter­net, est lar­ge­ment l’affaire des inté­rêts nord-amé­ri­cains : échap­pe­rons-nous à un duo­pole entre Micro­soft et Sili­con Gra­phics dans le domaine du logi­ciel ? Ver­rons-nous un jour des socié­tés euro­péennes, sinon fran­çaises, riva­li­ser avec Com­pu­serve ? Aurons-nous des outils de recherche fran­çais et per­for­mants aux côtés de Net­search, Web Craw­ler, Yahoo, Lycos ou Alta Vista ?

Cette der­nière inquié­tude est très légi­time, quand on sait, par exemple, la déter­mi­na­tion qu’a mise Micro­soft, dans ces dix der­nières années et donc bien avant l’engouement pour Inter­net, à acqué­rir les droits élec­tro­niques d’un grand nombre d’oeuvres d’art euro­péennes. D’un point de vue davan­tage tech­nique et ration­nel, la France est en “ défi­cit d’octets ” par rap­port au reste du monde : elle a reçu en 1994 de la prin­ci­pale artère d’Internet, le réseau nord-amé­ri­cain NSF­Net, 1,4 mil­liard de paquets, soit envi­ron 300 mil­liards d’octets de plus, qu’elle n’y a mis en cir­cu­la­tion, ce qui repré­sente un défi­cit de 20 %.

Les signes se mul­ti­plient, et le constat s’impose à nous peu à peu : une lame de fond se pré­pare, qui risque de nous empor­ter si nous n’y pre­nons garde. Du degré de notre adhé­sion au mul­ti­mé­dia dépen­dront nos emplois de demain.

Ne nous y mépre­nons pas : il ne s’agit pas d’affirmer ici que les nou­velles tech­no­lo­gies de com­mu­ni­ca­tion seront néces­sai­re­ment, et quoi qu’il advienne, créa­trices d’emplois. Elles peuvent très bien en détruire, et en détruisent effec­ti­ve­ment aujourd’hui, ou, ce qui revient à peu près au même, per­mettent la sub­sti­tu­tion d’emplois à l’échelle mon­diale au pro­fit des plus bas salaires dans une spé­cia­li­té don­née. Disons seule­ment que le com­merce et l’industrie auront de plus en plus recours à ces tech­niques, qu’elles auront une influence cer­taine et impor­tante sur l’emploi, dans le sens à la fois de la des­truc­tion et de la créa­tion, et qu’il vaut mieux être de ce mou­ve­ment que ne pas en être, car ne pas en être, c’est à coup sûr pâtir des des­truc­tions d’emplois sans être à même d’en créer.

Grands travaux d’État, ou politique d’incitation ?

La France peut-elle s’engager sérieu­se­ment dans ce mou­ve­ment, et n’est-il pas trop tard ? Elle le peut sans doute, et il n’est pas encore trop tard, mais à la condi­tion d’avoir bien pris la mesure du phé­no­mène, et de ce qu’il convient de faire pour l’influencer.

L’Internet n’est pas un chan­tier pour grands tra­vaux. Il suf­fit de quelques mil­liers de francs à n’importe qui pour com­mu­ni­quer avec la terre entière, – douze mille francs pour com­mu­ni­quer avec aisance, c’est-à-dire avec un ordi­na­teur mul­ti­mé­dia. Or cela même qui contra­rie nos incli­na­tions d’héritiers de Col­bert peut se révé­ler notre meilleur atout face à des monstres de finance et de tech­no­lo­gie. Après tout, quand on débat­tait encore en France (et faut-il en par­ler au pas­sé ?) de la néces­si­té de finan­cer un réseau natio­nal d’infrastructures à fibre optique, les réseaux pri­vés de don­nées s’interconnectaient, en France et en Europe, à un rythme sou­te­nu, et sans pla­ni­fi­ca­tion d’une quel­conque ins­tance gouvernementale.

Mais pré­ci­sé­ment si Inter­net, réseau décen­tra­li­sé et bon mar­ché, est plus que jamais ouvert à tous, pour­quoi ne pas tous nous y engouf­frer, et pro­fi­ter de ce que ce mode d’information, pour la pre­mière fois dans l’histoire de l’information, sera avant tout ce qu’en feront ses utilisateurs ?

Il y a là matière à un pari, mais de ces paris qui sont dignes d’un État, d’un gou­ver­ne­ment. Il s’agit d’inciter les Fran­çais à se lan­cer dans l’aventure du mul­ti­mé­dia, à en être des acteurs à part entière. Il s’agit de les y inci­ter par des pro­grammes moins coû­teux que ne le seraient d’inutiles infra­struc­tures natio­nales nou­velles de communication.

Or le pre­mier obs­tacle est le prix. Douze mille francs, ce n’est rien par rap­port à ce que coûte de fon­der un jour­nal, une radio, une chaîne de télé­vi­sion, mais c’est encore beau­coup pour la plu­part des Fran­çais, déjà équi­pés de Mini­tel. Pour­quoi ne pas ima­gi­ner, dans ces condi­tions, une “ prime à la casse ” infor­ma­tique, et adap­ter à ce sec­teur ce qui a bien réus­si dans l’automobile ? Si l’équipement des Fran­çais en mul­ti­mé­dia reste faible, il n’en est pas de même de l’équipement en micro-ordi­na­teurs de base, Macin­tosh et autres PC. La reprise par les construc­teurs de maté­riels ayant plus de cinq ans d’âge (état avan­cé d’obsolescence en infor­ma­tique), à l’occasion d’un achat de maté­riel mul­ti­mé­dia, pour­rait faire l’objet d’une aide à déter­mi­ner, de deux ou trois mille francs.

Plus inci­ta­tive encore, et plus démo­cra­tique, mais sûre­ment plus coû­teuse pour l’État, la baisse de la TVA sur le maté­riel mul­ti­mé­dia devrait aus­si être au moins étu­diée. Elle aide­rait ceux qui ne dis­posent pas encore de maté­riel informatique.

En plus du volet com­mer­cial, mais aus­si en amont de ce der­nier, le volet édu­ca­tif est déter­mi­nant. Qui ne mesure la dis­tance qui sépare déjà, dans leurs connais­sances de l’informatique, les moins de vingt­cinq ans des plus de vingt-cinq ans ? Un seuil a été fran­chi, avec suc­cès, dans les dix der­nières années. De même un seuil doit être désor­mais fran­chi pour l’apprentissage du mul­ti­mé­dia. Il faut apprendre le mul­ti­mé­dia à tous les enfants de France comme on déci­da de leur apprendre à lire et à comp­ter il y a cent ans.

Lais­ser des enfants de dix ans navi­guer sur Inter­net sans autre guide que de ren­contre n’est pas la bonne solu­tion, ne fût-ce qu’en rai­son de la domi­na­tion de la langue anglaise sur le réseau mon­dial. Mais pour­quoi ne pas conce­voir et réa­li­ser, au lieu d’un Inter­net, un Intra­net à l’échelle de l’Éducation natio­nale fran­çaise, c’est-à-dire un réseau qui se limite aux seuls besoins édu­ca­tifs, dans un cer­tain nombre de domaines et de champs d’usages définis ?

Il convien­dra alors de défi­nir ces domaines et ces usages, afin de doser, notam­ment, les aspects ludiques et les aspects péda­go­giques. Il est clair que tout ne peut pas, que tout ne doit pas faire l’objet d’un trai­te­ment mul­ti­mé­dia. Pour­quoi ne pas choi­sir une ou plu­sieurs dis­ci­plines pilotes ? L’Histoire et la Géo­gra­phie se prê­te­raient sans doute par­ti­cu­liè­re­ment bien à une telle expérience.

Un enjeu majeur pour notre pays

L’appui de l’État à la com­mer­cia­li­sa­tion de maté­riel mul­ti­mé­dia pour­rait repré­sen­ter une dépense annuelle d’un ordre de gran­deur de cent mil­lions de francs. Pour l’Éducation natio­nale, on est davan­tage dans l’ordre du mil­liard, si la mesure est res­treinte à une classe d’âge don­née : la qua­trième, ou la troi­sième. Le pre­mier type d’effort relève d’une déci­sion poli­tique nor­male dans le contexte bud­gé­taire actuel. L’effort édu­ca­tif repré­sente, par contre, un vrai choix poli­tique et sup­pose que des marges de manoeuvre bud­gé­taires consé­quentes aient été dégagées.

Enfin l’État lui-même doit don­ner l’exemple de l’accès au nou­vel âge du mul­ti­mé­dia. L’État souffre actuel­le­ment de défi­ciences graves dans son propre accès à l’information. Alors que l’acquisition d’information par l’État, sur­tout d’information poli­tique, avait connu des pro­grès paral­lèles à ceux du pou­voir exer­cé par l’État sur les citoyens (avec, sans doute, une apo­gée au milieu de ce siècle), la crise dans la capa­ci­té de l’État à acqué­rir et trai­ter les infor­ma­tions per­ti­nentes, sur­tout éco­no­miques, semble accom­pa­gner aujourd’hui le recul du pou­voir d’État.

Com­bien serait plus avi­sée, pour­tant, notre poli­tique de pri­va­ti­sa­tion, si le minis­tère des Finances avait le même accès que toutes les grandes banques aux bases de don­nées inter­na­tio­nales sur les entre­prises et inves­tis­seurs poten­tiels du monde entier ! L’État dis­pose, dans le domaine de la com­mu­ni­ca­tion, des deux leviers puis­sants que sont France Télé­com et La Poste. Le pre­mier cherche à se déve­lop­per dans le mul­ti­mé­dia. La seconde aurait plu­tôt à en souf­frir, dans son acti­vi­té tra­di­tion­nelle de cour­rier, mais cherche en même temps à se déve­lop­per à la fois dans la mon­naie et le cour­rier élec­tro­niques, en par­ti­cu­lier le cour­rier com­mer­cial. La mise en com­mun des efforts de ces éta­blis­se­ments publics devrait per­mettre à l’État d’accéder, pour un prix de mar­ché mais en bonne intel­li­gence avec ses four­nis­seurs, à un cer­tain nombre de ser­vices élec­tro­niques précieux.

Il y a là pour l’État, et pour notre pays, bien plus qu’un enjeu de cir­cons­tance, – un enjeu de sur­vie. C’est le moment de mon­trer que notre pays est capable de se pen­ser et d’agir autre­ment qu’enfermé dans une géo­gra­phie, enser­ré dans des fron­tières qui n’en font qu’une petite sur­face bleu­tée sur les map­pe­mondes. C’est le moment de déve­lop­per, à l’échelle du monde, l’action éco­no­mique et la pen­sée fran­çaises, et c’est en même temps la pre­mière fois dans notre his­toire, peut-être aus­si la der­nière, que nous en avons à ce point l’opportunité : pro­fi­ter d’un coût rela­ti­ve­ment faible d’investissement pour nous répandre dans le monde, construire une France qui pèse réel­le­ment sur les réseaux vir­tuels de l’Internet.

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