Système de distribution d’hydrogène autonome pour des besoins de mobilité.

Produire l’hydrogène vert au plus proche des utilisateurs finaux

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°795 Mai 2024
Par Sébastien LE POLLÈS

Sébas­tien Le Pol­lès, Pré­sident de Gen-Hy, nous pré­sente son entre­prise et son posi­tion­ne­ment for­te­ment dif­fé­ren­ciant sur le mar­ché. Seule entre­prise à fabri­quer en France des élec­tro­ly­seurs à mem­brane d’échange d’anions, Gen-Hy ambi­tionne de ren­for­cer le maillage natio­nal de la filière de l’hydrogène en ins­tal­lant ses équi­pe­ments au plus proche des uti­li­sa­teurs finaux, essen­tiel­le­ment les acteurs de l’industrie et de la mobi­li­té lourde. Explications.

Dans la filière de l’hydrogène, quel est le positionnement de l’entreprise ?

Gen-Hy est un concep­teur et un fabri­cant d’électrolyseurs à mem­brane d’échange d’anions (AEM). Sur le mar­ché en très fort déve­lop­pe­ment de la pro­duc­tion d’hydrogène, nous avons opté pour un posi­tion­ne­ment ver­ti­cal. Aujourd’hui, nous sommes ain­si la seule socié­té au monde qui fabrique l’intégralité des com­po­sants et des sous-com­po­sants néces­saires à la fabri­ca­tion de nos électrolyseurs. 

En paral­lèle, nous avons aus­si déve­lop­pé et bre­ve­té nos propres mem­branes AEM, nos élec­trodes et nos dépôts cata­ly­tiques sans aucun maté­riau rare. Cela nous per­met de maî­tri­ser tous les maillons de notre chaîne de valeur et de béné­fi­cier d’une réelle indé­pen­dance sur le mar­ché qui nous donne la pos­si­bi­li­té d’assurer et de garan­tir la four­ni­ture de nos équi­pe­ments à nos clients dans la durée. Au-delà, nos élec­tro­ly­seurs AEM se démarquent aus­si sur le mar­ché par un ren­de­ment de 85 % et une capa­ci­té avé­rée à pro­duire jusqu’à quatre tonnes d’hydrogène par jour. 

Vous êtes donc la seule entreprise à produire en France des membranes à échange d’anions (AEM). Dites-nous en plus.

Aujourd’hui, nous capi­ta­li­sons sur plus de 14 années de R&D autour du déve­lop­pe­ment de nos mem­branes. Nous nous sommes d’abord inté­res­sés aux mem­branes échan­geuses de pro­tons (PEM) avant de déve­lop­per et de pro­duire nos mem­branes AEM. Les mem­branes AEM dis­po­nibles sur le mar­ché sont géné­ra­le­ment à base de poly­mère. Les mem­branes que nous avons déve­lop­pées sont à base de céra­mique et ont ain­si deux prin­ci­pales carac­té­ris­tiques for­te­ment dif­fé­ren­ciantes : une mon­tée en tem­pé­ra­ture plus impor­tante et une plus grande soli­di­té. Nous avons bre­ve­té cette tech­no­lo­gie que nous pro­dui­rons en série dans notre propre usine dès 2025.

Construction en cours d’une usine destinée à la production en série des électrolyseurs Gen-Hy. L’usine sera située à Allenjoie dans le Doubs. Lancement de la production en 2025.
Construc­tion en cours d’une usine des­ti­née à la pro­duc­tion en série des élec­tro­ly­seurs Gen-Hy. L’usine sera située à Allen­joie dans le Doubs. Lan­ce­ment de la pro­duc­tion en 2025.

Sur ce marché en pleine expansion, vous avez fait le choix de produire des électrolyseurs au plus proche des consommateurs de façon à créer un maillage local. Pourquoi ce choix ? Quels sont dans cette continuité vos axes stratégiques ?

Nous pro­po­sons à nos clients, essen­tiel­le­ment des acteurs de l’industrie lourde et chi­mique (acier, engrais, inox…) et de la mobi­li­té lourde, la pos­si­bi­li­té de pro­duire sur place leur hydro­gène au lieu de devoir trans­por­ter et de sto­cker l’hydrogène dont ils ont besoin. 

Ce modèle per­met, par ailleurs, de réduire les risques liés au trans­port et au sto­ckage de l’hydrogène, alors que l’organisation du réseau élec­trique en France et la dis­po­ni­bi­li­té de l’énergie élec­trique offrent la pos­si­bi­li­té d’équiper des sites avec nos élec­tro­ly­seurs compacts. 

Pour accom­pa­gner le déploie­ment de l’hydrogène à grande échelle, nous avons déve­lop­pé un modèle de loca­tion de nos sys­tèmes d’électrolyseurs cou­plé à une offre de main­te­nance des ins­tal­la­tions dans la durée. Cette offre clé-en-main évite ain­si aux clients d’avoir à réa­li­ser d’importants inves­tis­se­ments en CAPEX afin de se doter de cette technologie. 

Quelles sont les prochaines étapes pour Gen-Hy ?

Nous avan­çons sur la construc­tion de notre usine à Allen­joie, près de Mont­bé­liard, qui devrait être opé­ra­tion­nelle à par­tir de 2025. Une exten­sion de l’usine est, d’ores et déjà, pré­vue entre 2026 et 2027 avec pour objec­tif de tri­pler la production. 

À ce stade, nous avons éga­le­ment vali­dé deux com­mandes pour ali­men­ter un four indus­triel et une sta­tion-ser­vice. Cela va nous per­mettre de tra­vailler sur nos pre­miers cas d’usage et appli­ca­tions concrètes. 

Afin de passer à l’échelle, quels sont les enjeux auxquels vous êtes confrontés ?

Le prin­ci­pal enjeu est humain. Il s’agit, en effet, de recru­ter les forces vives qui vont accom­pa­gner la réus­site de ce pro­jet. Sur le plan tech­no­lo­gique, nous avons déve­lop­pé une tech­no­lo­gie bre­ve­tée qui a fait ses preuves et l’idée est aujourd’hui de pou­voir indus­tria­li­ser la pro­duc­tion pour répondre à la demande de nos clients et du mar­ché de manière plus globale. 

Nous sommes aus­si actuel­le­ment mobi­li­sés autour d’un Pro­jet Impor­tant d’Intérêt Euro­péen Com­mun (IPCEI) qui doit prendre la forme d’une sub­ven­tion euro­péenne de 100 mil­lions d’euros sur les pro­chains mois. À par­tir de là, nous avons pré­vu de réa­li­ser une seconde levée de fonds et de nouer un par­te­na­riat indus­triel afin de tra­vailler sur nos dépôts catalytiques.

Start-up innovante qui recrute dans le domaine de l'Hydrogène vert

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