Focus sur la médecine nucléaire : enjeux et perspectives

Dossier : Supplément InnovationMagazine N°746 Juin 2019
Par Vincent SARRAZIN
Par Michel-Laurent GUITHAUX

Entre­tien avec Michel-Lau­rent Gui­thaux, HR South­ern Europe Direc­tor, et Vin­cent Sar­razin, Phar­ma­cien Respon­s­able, au sein de Curi­um. Ils revi­en­nent pour nous sur le posi­tion­nement du groupe dans le domaine de la médecine nucléaire et les spé­ci­ficités de leur activité.

Le groupe Curium a vu le jour en 2017. Dites-nous-en plus.

Le groupe est né du rap­proche­ment des activ­ités d’IBA Mol­e­c­u­lar et de l’activité de médecine nucléaire du groupe phar­ma­ceu­tique améri­cain Mallinck­rodt Nuclear Med­i­cine. Avec un CA de 600 mil­lions d’euros, nous sommes leader en matière de médecine nucléaire et de radio­phar­ma­ceu­tiques. Nous sommes posi­tion­nés sur les 2 grands univers de la médecine nucléaire : le TEP (Tomo­gra­phie par émis­sion de Posi­tons) et le SPECT qui ont pour objec­tif com­mun d’aider aux diag­nos­tics par imagerie des lésions can­céreuses, osseuses, inflam­ma­toires et car­diaques. Plus par­ti­c­ulière­ment, les sites TEP sont des petites unités de pro­duc­tion de pro­duits radio­phar­ma­ceu­tiques situées à prox­im­ité des étab­lisse­ments hos­pi­tal­iers afin de procéder à la fab­ri­ca­tion la nuit et per­me­t­tre une livrai­son rapi­de des pro­duits dès le matin et dans un ray­on de 300 km vu leur durée de vie très lim­itée (quelques heures). Pour les pro­duits SPECT, il s’agit d’une démarche pro­duc­tion dif­férente. La pro­duc­tion est réal­isée dans la nuit et la mat­inée pour une livrai­son quo­ti­di­enne dans le monde entier dans l’après-midi. Nous pro­duisons des généra­teurs de tech­nétium-99 générés par décrois­sance du molyb­dène-99, lui-même pro­duit prin­ci­pale­ment sur notre site de Pet­ten aux Pays-Bas. Ce tech­nétium-99 est util­isé pour le radiomar­quage des traceurs qui vont être injec­tés aux patients. Ces traceurs radiomar­qués se fix­ent sur la lésion ciblée et per­me­t­tent grâce à la cap­ture du ray­on­nement par un sys­tème de détec­tion spé­ci­fique (gam­ma caméra pour les pro­duits SPECT et caméra à posi­tons pour les pro­duits TEP) de visu­alis­er pré­cisé­ment la lésion. Nos pro­duits jouent ain­si un rôle impor­tant dans le diag­nos­tic de mal­adies métaboliques ou can­céreuses. Cette dis­ci­pline est égale­ment appelée Imagerie Moléculaire.

Curium fait principalement du développement. Comment cela se traduit-il ?

Fort de notre impor­tant réseau de sites de fab­ri­ca­tion, nous faisons essen­tielle­ment du développe­ment de solu­tions. Chaque année, nous dévelop­pons un à deux pro­duits nou­veaux, notam­ment sur le marché du TEP, et récem­ment pour les mal­adies qui ont trait au can­cer de la prostate ou la mal­adie de Parkin­son. Sur le marché du SPECT, le Groupe est engagé sur qua­tre pro­jets impor­tants de développe­ment entre les USA et l’Europe. Pour ce qui est de la recherche, nous sommes dans une optique d’acquisition de molécules et d’entreprises pour com­pléter et ren­forcer nos com­pé­tences, notre pro­duit ou notre cat­a­logue de pro­duits. Dans ce cadre, nous dis­posons d’une équipe dédiée à la veille et au busi­ness développement.

Quels sont les autres sujets qui vous mobilisent ?

Pour soutenir notre stratégie de crois­sance qui s’appuie sur les acqui­si­tions, nous tra­vail­lons beau­coup sur l’intégration des entités et des hommes pour dévelop­per les syn­er­gies qui vont garan­tir la péren­nité du groupe. Parce que notre activ­ité est à la croisée de deux domaines très régle­men­tés, la phar­ma­cie et le nucléaire, nous avons égale­ment un enjeu fort de con­for­mité. En out­re, con­traire­ment à l’industrie phar­ma­ceu­tique clas­sique, nous tra­vail­lons en flux ten­dus : nous pro­duisons la nuit les médica­ments qui seront util­isés le lende­main. Au-delà de la règle­men­ta­tion, la médecine nucléaire est aus­si une indus­trie con­trainte par ses proces­sus de fab­ri­ca­tion et d’approvisionnement. Cepen­dant, c’est égale­ment une médecine per­son­nal­isée qui va s’adapter à chaque patient ce qui garan­tit une meilleure effi­cac­ité en ter­mes de diag­nos­tic et de thérapie. Enfin, il s’agit égale­ment de main­tenir et de ren­forcer notre posi­tion de leader sur ce marché de la médecine nucléaire en mis­ant sur plusieurs axes : les pro­duits, les marchés et les géographies.


EN BREF

  • 100 ans d’expériences cumulées en pro­duc­tion de radiopharmaceutiques
  • Plus de 1500 clients, 6000 points de livrai­son et 14 mil­lions de patients traités par an
  • Une présence dans 70 pays, 1 800 collaborateurs
  • 44 sites de pro­duc­tion TEP (Tomo­gra­phie par Émis­sion de Posi­tons) et/ou radiopharmacies
  • 3 sites de pro­duc­tion dédiés au SPECT (Sin­gle Pho­to Emis­sion Com­put­ed Tomography)
  • Un porte­feuille d’une cinquan­taine de pro­duits, un CA de 600 mil­lions d’euros

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