BIG DATA : agilité maximale et coûts minimaux
Application à la finance de marché

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°757 Septembre 2020
Par Stéphane RIO (91)

Con­va­in­cre les départe­ments Infor­ma­tique des grandes ban­ques de chang­er de tech­nolo­gie relève sou­vent de la « mis­sion impos­si­ble ». C’est cepen­dant ce défi qu’a relevé Stephane Rio (91) en fon­dant la Fin­tech ICA en 2015. Actuelle­ment, il tra­vaille même en parte­nar­i­at avec ces direc­tions leur per­me­t­tant de s’approcher au plus près des besoins des util­isa­teurs et de résoudre leurs prob­lé­ma­tiques. La solu­tion qu’il pro­pose est en effet un total « Game Chang­er » pour exploiter une quan­tité illim­itée de don­nées au niveau le plus gran­u­laire tout en dimin­u­ant les coûts d’infrastructure et d’exploitation, et cette solu­tion pour­rait aus­si s’appliquer à d’autres industries.

Vous mettez l’analyse et l’exploitation des données au service du monde financier aussi bien sur des problématiques réglementaires, de risque ou de conformité. Dites-nous en plus ?

Aujourd’hui, les con­traintes régle­men­taires et métiers oblig­ent les ban­ques à tra­vailler chaque jour avec des mil­liards de don­nées qui doivent non seule­ment être cer­ti­fiées et stock­ées, mais égale­ment analysées fine­ment, afin de mieux gér­er les risques et de mieux les reporter. Con­crète­ment, pour répon­dre aux nou­velles exi­gences de cal­culs de fonds pro­pres qui vont être implé­men­tées prochaine­ment par la règle­men­ta­tion FRTB (Fun­da­men­tal Review of the Trad­ing Book), une banque doit stock­er tous les jours plus de 100 mil­liards d’indicateurs. Avec FRTB, le régu­la­teur souhaite que chaque banque soit capa­ble non seule­ment de fournir ces don­nées, mais égale­ment d’expliquer les com­posantes des résul­tats four­nis, et c’est là un change­ment rad­i­cal : l’important n’est plus le seul résul­tat, les étapes et les résul­tats inter­mé­di­aires jouent égale­ment un rôle prépondérant. Cet appro­fondisse­ment des chiffres per­met de mieux gér­er au quo­ti­di­en les risques, qui, dans un envi­ron­nement dif­fi­cile de taux très bas, de faibles marges et de crise san­i­taire et économique, néces­si­tent un pilotage de plus en plus fin.

Jusque-là, les seules tech­nolo­gies à dis­po­si­tion des insti­tu­tions finan­cières étaient basées sur la mise en mémoire des don­nées. Or, avec l’explosion de la quan­tité de don­nées, il devient impos­si­ble tant tech­nique­ment qu’économiquement, de con­serv­er ces tech­nolo­gies. C’est ce con­stat qui a été le point de départ de notre réflex­ion et qui nous a menés à repenser totale­ment les par­a­digmes con­nus. Nous avons donc dévelop­pé une solu­tion s’appuyant sur une infra­struc­ture stan­dard (donc peu onéreuse et facile d’accès), “scal­able” à l’infini et très ori­en­tée méti­er : elle apporte aux util­isa­teurs fin­aux un accès intu­itif, facile et instan­ta­né aux don­nées, et ce, sans exper­tise IT spé­ci­fique. Cette solu­tion est donc un vecteur essen­tiel de créa­tion de valeur et de réduc­tion de coûts opéra­tionnels (on réduit, par exem­ple, le coût de l’infrastructure néces­saire d’un fac­teur de 20 à 50).

Pouvez-vous nous donner des exemples de problématiques auxquelles vous répondez ? 

Notre secteur d’application étant les insti­tu­tions finan­cières et notam­ment les ban­ques, nous nous atta­chons à résoudre des enjeux spé­ci­fiques mais majeurs de ce secteur. Ain­si, dans les domaines cri­tiques de la ges­tion et de l’optimisation du cap­i­tal et de la liq­uid­ité, notre solu­tion va per­me­t­tre de com­pren­dre, analyser, opti­miser et allouer ces ressources avec un niveau d’information et de pré­ci­sions qui n’étaient pas disponibles auparavant. 

En amont, les ban­ques doivent accorder une très grande impor­tance à la qual­ité des don­nées et des résul­tats. En effet, pour une banque, tra­vailler sur la base de chiffres erronés peut avoir des con­séquences majeures sur la ges­tion de ses risques, de son cap­i­tal et/ou de sa liq­uid­ité mais aus­si dans la rela­tion avec son régu­la­teur (pénal­ités, répu­ta­tion…). Notre out­il est capa­ble de trac­er pas à pas les étapes du résul­tat final, qui est ain­si décom­posé en élé­ments inter­mé­di­aires, et per­met donc de détecter les erreurs plus facile­ment et d’améliorer forte­ment la cer­ti­fi­ca­tion des don­nées. Notre solu­tion va aus­si don­ner la capac­ité de simuler ou de répon­dre rapi­de­ment à des change­ments de mod­èles régle­men­taires, des proces­sus qui durent habituelle­ment des mois. Aujourd’hui, avec notre out­il, les experts-risques vont pou­voir faire leurs sim­u­la­tions seuls en quelques heures ou en quelques jours. Fin­tech ICA agit ain­si sur les deux leviers clés : d’une part, la créa­tion de valeur en appor­tant plus d’ « intel­li­gence » sur l’analyse et plus de réac­tiv­ité sur l’activité et d’autre part, la réduc­tion des coûts, en dimin­u­ant le poids des infra­struc­tures et la mobil­i­sa­tion des ressources humaines.

ICA répond au besoin désormais inévitable d’une compréhension accrue des données
ICA répond au besoin désor­mais inévitable d’une com­préhen­sion accrue des don­nées générées et stock­ées par les insti­tu­tions finan­cières en leur pro­posant la seule solu­tion con­ciliant autonomie des util­isa­teurs fin­aux, vol­umes illim­ités, per­for­mance qua­si temps réel, déploiement à faible coût sur une infra­struc­ture « on-premise » ou sur n’importe quel cloud.

Pour les acteurs du monde financier, quels sont les avantages d’adopter une démarche construite autour de l’exploi- tation des données ?

La vraie ques­tion n’est plus la per­ti­nence de l’exploitation des don­nées (indu­bitable) mais celle de l’accès à la gran­u­lar­ité, l’autonomie des util­isa­teurs et le niveau d’interactivité (temps de réponse). Les straté­gies de Big Data sont aujourd’hui présentes chez tous les acteurs financiers. Mais si cer­tains d’entre eux savent stock­er leurs don­nées, ils ont des dif­fi­cultés impor­tantes à les exploiter effi­cace­ment. Par exem­ple, les « data­lakes », solu­tion de stock­age éprou­vée, per­me­t­tent aux infor­mati­ciens d’écrire des pro­grammes mais les résul­tats sont délivrés en mode “batch” dans des délais très longs. Or, une exploita­tion des don­nées effi­ciente doit per­me­t­tre aux util­isa­teurs fin­aux d’interroger toutes ces don­nées, seuls, de manière intu­itive, dans des délais de réponse d’une à deux sec­on­des. C’est en faisant ce con­stat que nos clients ont décidé de chang­er de tech­nolo­gie et ont choisi notre solution.

Les nouvelles technologies sont au cœur de votre activité. Quelles sont celles qui vous intéressent et comment capitalisez-vous sur cette dimension pour faire évoluer votre offre ? 

La tech­nolo­gie est évidem­ment clé, mais ne s’intéresser qu’à la tech­nolo­gie c’est se tromper de bataille. Il faut bien com­pren­dre les besoins pour faire les bons choix et les bons com­pro­mis, et notre valeur ajoutée c’est d’avoir jumelé exper­tise tech­nologique et métier.

Aujourd’hui, nous sommes dans un envi­ron­nement où les tech­nolo­gies du Big Data devi­en­nent mûres mais où il n’existe pas de solu­tion uni­verselle : il y a autant de « bonnes » tech­nolo­gies que de types d’utilisations. C’est pourquoi nous nous sommes spé­cial­isés dans les insti­tu­tions finan­cières : notre par­faite maîtrise de l’aspect méti­er nous a per­mis de faire les bons choix et recruter les experts des tech­nolo­gies adap­tées les plus per­for­mantes. Chez Fin­tech ICA, nous sommes les seuls dans cette indus­trie à maîtris­er ces deux aspects, et c’est ce qui fait notre suc­cès. Nous appor­tons une manière de tra­vailler véri­ta­ble­ment inno­vante. Ces trans­for­ma­tions pro­fondes sont ren­dues tech­nique­ment pos­si­bles dans des temps records et avec un ROI de moins d’un an car notre solu­tion a été conçue ‑en parte­nar­i­at avec de grandes ban­ques telles que la Société Générale- pour s’intégrer très facile­ment dans l’architecture de leur Sys­tème d’Informations (une instal­la­tion se fait en quelques jours, et après quelques semaines, les util­isa­teurs peu­vent déjà accéder effi­cace­ment à toutes leurs données).

En parallèle, quels sont les sujets qui mobilisent Fintech ICA actuellement ?

Nous avons déjà implé­men­té notre solu­tion dans des ban­ques de pre­mier rang autour de sujets essen­tielle­ment liés aux risques de marché, de crédit et de liq­uid­ité, et nous réfléchissons actuelle­ment avec elles à l’extension à d’autres usages très sem­blables, comme les prob­lé­ma­tiques rel­a­tives à la « com­pli­ance », et pour lesquelles notre solu­tion per­met de met­tre en place des sig­naux d’alerte effi­cients grâce à l’utilisation des don­nées les plus gran­u­laires.

Par ailleurs, d’autres acteurs financiers (hedge funds, assur­ances, ou asset man­agers) nous ont égale­ment sol­lic­ités pour des prob­lé­ma­tiques très sim­i­laires à celles des ban­ques. Plus générale­ment, ces sujets de manip­u­la­tion en temps réel de Big Data con­cer­nent tout autant d’autres indus­tries. Je serais donc ravi d’échanger avec des per­son­nes ren­con­trant ces prob­lé­ma­tiques sur des domaines fonc­tion­nels que je con­nais moins. 

L’autre sujet qui mobilise Fin­tech ICA est celui de l’hyper crois­sance : aujourd’hui nous avons le luxe d’avoir ce prob­lème à gér­er et non pas celui de décrois­sance liée à la crise san­i­taire. Cette dernière a même mis sur le devant de la scène la néces­sité d’une meilleure ges­tion des risques et d’une réduc­tion des coûts, qui sont les points forts de notre propo­si­tion de valeur. Pour répon­dre à nos besoins de crois­sance, nous recru­tons actuelle­ment pour notre R&D à Paris sur des tech­nolo­gies de Big Data (développeurs scala, développeurs web data engi­neer, devops, prod­uct man­age­ment…), et pour notre développe­ment com­mer­cial, à Lon­dres, et dès 2021, en Asie et à New-York. J’en prof­ite d’ailleurs pour faire un petit appel à can­di­da­ture à mes cama­rades tant aux nou­veaux diplômés qu’à des pro­fils seniors experts de la data et/ou des marchés financiers, des assur­ances, ou de la ges­tion d’actifs…


Pour en savoir plus : https://www.the-ica.com/

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