DVD Le sonde d'une nuit d'été, Mendelssohn

Felix Mendelssohn-Bartholdy : le songe d’une nuit d’été, Symphonie n°1

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°732 Février 2018Par : l'orchestre symphonique de Londres, Sir John Eliot GardinerRédacteur : Marc DARMON (83)Editeur : Un Blu-ray audio et vidéo LSO Live

Tous les grands musi­ciens n’ont pas eu une enfance mal­heu­reuse et une vie tour­men­tée. Felix Men­dels­sohn est né dans une famille aisée et extrê­me­ment édu­quée, il y est né incroya­ble­ment doué. Avant l’âge de qua­torze ans, il avait com­po­sé une dou­zaine de sym­pho­nies pour cordes très recom­man­dables, et à dix-sept ans, il avait déjà com­po­sé deux de ses chefs‑d’œuvre, l’Octuor pour cordes et l’Ouver­ture pour Le Songe d’une nuit d’été.

La Musique de scène (com­po­sée plus de quinze ans après l’ouverture) pour la pièce de Sha­kes­peare (1595) est une par­ti­tion de Men­dels­sohn pleine d’inventivité. Géné­ra­le­ment jouée en concert comme suite de mor­ceaux iso­lés, elle est là inter­pré­tée de façon bien plus originale. 

Des acteurs sha­kes­pea­riens déclament les vers du dra­ma­turge éli­sa­bé­thain autour des mor­ceaux, per­met­tant de com­prendre le contexte pour lequel la musique a été com­po­sée, et tout s’éclaire : le scher­zo pour sou­te­nir les elfes, la célèbre Marche nup­tiale qui accom­pagne Thé­sée à l’autel, les hen­nis­se­ments de Bot­tom trans­for­mé en âne… 

La soi­rée mou­ve­men­tée de Puck, de Tita­nia la reine des fées (Fai­ry Queen), d’Obéron le roi des elfes, avait été déjà mise en musique par Pur­cell, et le sera bien­tôt par Weber, puis plus tard par Ambroise Tho­mas et Britten. 

La dic­tion idéale des acteurs et la direc­tion fine, sub­tile mais constam­ment pas­sion­nante de Gar­di­ner font de ce concert un évé­ne­ment. Le disque qui en a été tiré a été un évé­ne­ment de l’année 2017. 

Mais quelle joie de décou­vrir, par hasard et bien caché, en bonus du Blu-ray audio de cet enre­gis­tre­ment, la vidéo de ce concert, par­fai­te­ment filmé. 

Après une ouver­ture où la prise de son magni­fique fait hon­neur aux bois et à des cordes dyna­miques et chaudes, chaque mor­ceau se suc­cède avec cha­cun son carac­tère, et grâce aux textes entre eux (et par­fois en sur­ex­po­si­tion avec la musique, comme pour les repré­sen­ta­tions de 1843), avec un effet dra­ma­tique saisissant. 

En com­plé­ment de pro­gramme, le film de la vaillante Pre­mière Sym­pho­nie que Gar­di­ner a enre­gis­trée dans la même salle un autre soir. Cette sym­pho­nie, com­po­sée à 14 ans (1824), après les 12 sym­pho­nies pour cordes, montre une grande maî­trise, même si elle est bien moins célèbre et jouée que les quatre sui­vantes Lob­ge­sang, Écos­saise, Ita­lienne et Réfor­ma­tion.

Lorsque Men­dels­sohn la diri­gea à Londres en 1829, il trou­va le menuet qu’il avait com­po­sé en 1824 « ennuyeux ». Aus­si joua-t-il à la place le scher­zo réor­ches­tré de son Octuor.

Gar­di­ner ne sachant tran­cher nous pro­pose les deux et donc joue cinq mou­ve­ments, fai­sant se suc­cé­der le scher­zo de 1829 au menuet de 1824. Il a bien raison ! 

D’a­près l’Edu­thèque – Phi­lar­mo­nie de Paris

La Querelle d'Obéron et Titania (détail), par Joseph Noel Paton, 1849 © Scottish National Gallery
La Que­relle d’O­bé­ron et Tita­nia (détail), par Joseph Noel Paton, 1849 © Scot­tish Natio­nal Gallery

Obéron, Titania et Puck dansant avec les fées, par William Blake, vers 1786 © Tate Britain, Londres
Obé­ron, Tita­nia et Puck dan­sant avec les fées, par William Blake, vers 1786 © Tate Bri­tain, Londres

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