Edwige Besse Barci (2000)

Dossier : Femmes de polytechniqueMagazine N°Edwige Besse Barci (2000) Par Solveig GODELUCK

Qu’il était lourd, ce dra­peau ! Edwige Besse Bar­ci n’est pas peu fière d’avoir descen­du les Champs-Élysées en por­tant les couleurs de Poly­tech­nique, le 14 Juil­let et le 8 Mai. Priv­ilège du major d’entrée. Mine de rien, c’est le genre de grat­i­fi­ca­tions morales qui pèsent dans la bal­ance lorsqu’on doit choisir entre deux écoles.

Et juste­ment, en 2000, le cœur de la jeune Niçoise bal­ançait entre la rue d’Ulm et le cam­pus de l’X. Finale­ment, elle a choisi la for­ma­tion qui lui ouvri­rait le plus de pos­si­bil­ités : « À Poly­tech­nique, vous êtes sélec­tion­née en fonc­tion de com­pé­tences sco­laires qui n’ont rien à voir avec votre méti­er futur. On apprend à s’adapter à tous les sujets, on priv­ilégie les têtes bien faites », appré­cie-t-elle. A con­trario, elle a craint de se fer­mer des portes en entrant à Nor­male sup, cur­sus idéal pour devenir enseignant ou chercheur. Rien de plus naturel pour elle a pri­ori que de se tourn­er vers cette car­rière, celle de ses deux par­ents. Mais elle s’est fait une rai­son : « J’étais attirée par la recherche, mais je ne voulais pas devenir hyper­spé­cial­iste. On risque de tra­vailler toute sa vie sur un seul sujet », raconte-t-elle.

Une passion pour la recherche

Qu’à cela ne tienne, Edwige a prof­ité de son pas­sage à l’X pour s’adonner à cette pas­sion pour la recherche. Elle a passé trois mois pas­sion­nants aux États-Unis, à la NASA, à tra­vailler sur des bases de don­nées pour mod­élis­er l’effet d’El Nino dans l’océan Indi­en. Avant de con­stater benoîte­ment qu’elle « aime bien la France » et préfér­erait y vivre. Plus tard, alors à l’École des ponts et chaussées, Edwige a passé un an à l’université de Munich, con­stru­isant cette fois des mod­èles de ges­tion du traf­ic routi­er. Com­ment amé­nag­er les rocades autoroutières afin de réduire les embouteil­lages et d’inciter les gens à emprunter des itinéraires alter­nat­ifs ? « C’est un peu comme la géné­tique : on crée des familles avec des préférences, on les croise, on recom­mence afin de par­venir au meilleur choix. »

Le goût des transports

En tout cas, cet inter­mède lui a apparem­ment don­né le goût des trans­ports. Edwige Besse Bar­ci est détachée de la fonc­tion publique d’État depuis 2009, auprès du con­seil région­al Rhône-Alpes, à Lyon. Dev­enue ingénieur des ponts, des eaux et des forêts, elle gère les TER : horaires, achat du matériel roulant, rela­tions avec la SNCF, etc. « J’ai l’impression de faire des choses utiles, d’être au ser­vice des usagers », explique la jeune femme, qui appré­cie beau­coup d’être proche du ter­rain. Aupar­a­vant, affec­tée au trans­port de marchan­dis­es en Île-deFrance, elle voy­ait assez peu le résul­tat de son action. Ce n’est plus le cas main­tenant, même si d’autres prob­lèmes se posent : par exem­ple lorsqu’il faut courir à l’autre bout de la région pour un « comité de ligne » qui se ter­min­era à 23 heures, alors qu’elle a deux petits enfants à la mai­son. Pas de quoi décourager Edwige.

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