Éditorial

Dossier : Énergie et environnementMagazine N°597 Septembre 2004
Par Jean-Marc JANCOVICI (81)

Pour­rions-nous vivre sans manger ? Ques­tion incon­grue en apparence, cette inter­ro­ga­tion rejoint pour­tant plus qu’il n’y paraît le sujet du présent numéro. L’al­i­men­ta­tion, en effet, a entre autres fonc­tions de per­me­t­tre un apport énergé­tique à notre corps. Cet apport, indis­pens­able, il nous faut le gér­er avec soin : trop peu, c’est la famine, de trop mau­vaise qual­ité, c’est la mal­nu­tri­tion, et trop, c’est l’obésité.

Nos sociétés pour­raient-elles vivre sans énergie ? Pas plus que nous ne pour­rions vivre sans manger : ne serait-ce que pour fab­ri­quer l’ex­em­plaire de la revue que vous avez entre les mains — même si quelques mau­vais­es langues diront que l’on aurait très bien pu s’en pass­er ! — il a fal­lu con­som­mer divers­es éner­gies. Mais tout comme pour notre pro­pre ali­men­ta­tion, il n’est pas sans intérêt de se deman­der s’il n’y a pas un opti­mum à la quan­tité d’én­ergie que la société doit con­som­mer : trop peu, c’est la régres­sion, mais trop, et c’est ” l’obésité énergé­tique “, à savoir divers dan­gers de long terme, qui nous guet­tent. Si l’op­ti­mum en ce qui con­cerne l’ap­port énergé­tique qui tran­site par notre ali­men­ta­tion peut être con­nu en ordre de grandeur, où et com­ment situer celui qui con­cerne nos activ­ités ” mod­ernes ” ? Com­bi­en d’én­ergie devons-nous con­som­mer, pour en faire quoi, et quels risques con­nus accep­tons-nous pour cela ?

Nous avons une mod­este mais dou­ble ambi­tion en vous pro­posant ces articles :

  • qu’ils vous aident à ” déblay­er le ter­rain “, en pré­cisant cer­taines notions, cad­rant cer­tains sujets, afin d’ou­vrir le débat bien plus que de le refermer,
  • que vous ter­miniez leur lec­ture avec plus de ques­tions qu’en commençant.


Ce n’est en effet qu’au prix d’une réflex­ion per­son­nelle — et donc de mul­ti­ples ques­tions — que se for­gent les con­clu­sions solides, celles aux­quelles il est facile d’ad­hér­er puisque l’on a été par­tie prenante dans leur élab­o­ra­tion. Et des con­clu­sions solides, dans ce domaine qui nous posera de red­outa­bles défis au cours du siè­cle qui com­mence, il en fau­dra à cha­cun, pour que la col­lec­tiv­ité puisse décider au mieux de ” l’op­ti­mum énergé­tique ” qui doit être le nôtre.

Comme les précé­dents numéros de X‑Environnement, celui-ci est une œuvre col­lec­tive. Il doit bien évidem­ment beau­coup aux sig­nataires des arti­cles (dont cer­tains sont aus­si mem­bres du groupe), et que je remer­cie vive­ment, mais il doit aus­si aux autres mem­bres qui ont pris en charge une par­tie de la ” chas­se aux auteurs “, activ­ité chronophage et par­fois ingrate (Jean Coif­fard, Richard Lavergne, Franck Le Gall). Je les en remer­cie égale­ment, et sur ce, je souhaite une très bonne lec­ture à tous. 

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Groupe X‑Environnement : www.x‑environnement.org — l’ensem­ble du présent numéro peut s’y retrouver.

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