Démonstration de Wargaming lors du Salon de l’électronique et du divertissement, CEE 2017, à Kiev, Ukraine.

Du Retex orienté réponse aux risques au Retex orienté réponse à l’incertain

Dossier : ExpressionsMagazine N°788 Octobre 2023
Par Romaric SERVAJEAN-HILST (D15)
Par Jean-Marie KOWALSKI

Le Retex (ou « retour d’expérience ») est un dis­posi­tif util­isé au sein des mon­des mil­i­taire et économique dans une optique d’amélioration con­tin­ue des opéra­tions. Cette démarche tournée vers l’avenir à par­tir d’apprentissages tirés de l’expérience directe du ter­rain vient trou­ver ses lim­ites dans un con­texte de plus en plus incer­tain et mou­vant. Il doit être revu pour pass­er d’un Retex ori­en­té vers la ges­tion des risques à un Retex qui intè­gre un appren­tis­sage de la ges­tion de l’incertain.

Du « brouil­lard de la guerre » ren­du célèbre par Clause­witz, on retient le manque d’informations qui oblige à plan­i­fi­er l’action en accep­tant une cer­taine zone d’ombre qui trou­ble la per­cep­tion que l’on a d’une sit­u­a­tion. Ce qui est vrai à l’échelle poli­tique et stratégique l’est aus­si au niveau tac­tique, celui du com­bat, où vien­nent s’agréger d’autres élé­ments. Dans ce con­texte de haute incer­ti­tude à tous les niveaux, plan­i­fi­er appa­raît comme une néces­sité, quand bien même le plan serait la pre­mière vic­time du com­bat, tant il est vrai qu’à la guerre il est impos­si­ble de tout prévoir.

Le Retex

Pour dis­siper une par­tie de ce brouil­lard, nos armées s’appuient par­ti­c­ulière­ment sur des dis­posi­tifs de Retex. Le Retex con­siste à éval­uer de manière col­lec­tive le déroule­ment et les résul­tats d’un pro­jet – une opéra­tion, un entraîne­ment ou par­fois même une expéri­ence passée plus loin­taine. Il s’agit de tir­er des appren­tis­sages de cette relec­ture de l’expérience ter­minée, afin d’intégrer des amélio­ra­tions dans les expéri­ences à venir. Le but prin­ci­pal du Retex est de tir­er des leçons de ce qui a été fait, afin d’améliorer les pro­jets futurs et éviter les erreurs passées. En boucle courte sur un théâtre d’opérations, il per­met d’adapter rapi­de­ment des équipes, des équipements, des tac­tiques à la réal­ité du con­texte et de l’adversaire. En boucle longue, il doit par­ticiper à l’amélioration des doc­trines, des équipements, de l’organisation… Il ne s’agit pas d’évaluer les per­son­nes ni même la réus­site du pro­jet, mais bien d’identifier des axes d’amélioration et de capitaliser.


Retex et innovation : l’US Navy et la bataille du Jutland

Com­ment tir­er les leçons d’une bataille à laque­lle on n’a pas par­ticipé et pré­par­er l’avenir ? La marine améri­caine, pas plus que la marine française, n’a pris part à la bataille du Jut­land (31 mai‑1er juin 1916), le plus grand affron­te­ment naval de la Grande Guerre, qui don­na l’occasion de noir­cir de nom­breuses pages de rap­ports et d’analyses, notam­ment chez les sta­giaires de l’École de guerre navale en France. C’est pour­tant à un tout autre exer­ci­ce que se livrent les officiers du Naval War Col­lege aux USA dès sep­tem­bre 1916, en déplaçant des maque­ttes sur des cartes et en rejouant la bataille dans un wargame des­tiné à en tir­er les leçons. Dès décem­bre 1916 l’amiral Sims, à l’origine de ces travaux, put ain­si ren­dre compte de ses con­clu­sions au Con­grès : les com­mu­ni­ca­tions sans fil, le ren­seigne­ment, les sous-marins, les aéronefs… étaient selon lui promis à devenir les élé­ments clefs des straté­gies navales de l’avenir.


Un dispositif de gestion des risques

Pour­tant, le Retex tel qu’il se pra­tique per­met-il de répon­dre à l’incertitude des com­bats ? Com­ment per­met-il de se pré­par­er à ce qui n’est pas entière­ment mod­élis­able ? Aujourd’hui comme hier, tout ne peut pas être prévu, et l’accroissement du vol­ume d’informations disponibles ne dimin­ue para­doxale­ment pas l’incertitude. Les sit­u­a­tions, les actions et les réac­tions de l’ennemi restent en par­tie imprévis­i­bles. L’ennemi lui-même pour­ra être autre que celui que l’on attendait. La pre­mière final­ité du Retex est en effet la maîtrise des risques. Il est sys­té­ma­tique­ment mis en place à la suite de tout inci­dent ou de tout inci­dent évité, afin d’améliorer les procé­dures. Ain­si, dans les envi­ron­nements nor­més tels que la con­duite nau­tique ou le pilotage des aéronefs, ces événe­ments font l’objet d’un exa­m­en minu­tieux. Il s’agit de faire ressor­tir dans un pre­mier temps les caus­es de dys­fonc­tion­nement. Puis les experts de la sécu­rité vali­dent cette analyse et émet­tent des recom­man­da­tions pour les éviter. Les fac­teurs ayant per­mis d’éviter des risques font l’objet d’une même atten­tion, avec un objec­tif de fia­bil­ité. Cela se matéri­alise par des rap­ports d’enquête qui visent dans leurs pré­con­i­sa­tions à maîtris­er les risques qui se sont réal­isés dans la sit­u­a­tion décrite.

Des limites structurelles

Plus large­ment, les occa­sions de ren­dre compte et de rédi­ger des rap­ports sont légion dans les sit­u­a­tions pro­fes­sion­nelles mil­i­taires. Il y a pour­tant dans ces écrits une part de risque per­son­nel pour leurs auteurs, car ils peu­vent les amen­er à trop expos­er les sit­u­a­tions prob­lé­ma­tiques aux­quelles ils ont été con­fron­tés, celles aux­quelles ils n’ont pas trou­vé de solu­tion ou du moins pas de solu­tion com­plète­ment sat­is­faisante. « On n’a pas for­cé­ment envie de racon­ter ses boulettes. Il arrive alors, quand elle se voit parce que l’erreur a eu lieu mais quand on l’a évitée, qu’on est encore moins porté à proclamer sur les toits qu’on a fait des boulettes qui auraient pu être graves. » Cap­i­taine de vais­seau G. – cité par Gaulti­er Le Bris (2014). Les Retex, tels qu’ils sont conçus aujourd’hui, per­me­t­tent de répon­dre à un monde assez linéaire. Mais cette forme de Retex per­met-elle de répon­dre à l’incertitude des futurs con­flits ? Per­met-elle de for­mer des chefs créat­ifs, inno­vants, qui savent se plac­er dans la posi­tion d’affronter des sit­u­a­tions qui n’existent peut-être pas encore ?

Le Retex face à l’incertitude

Pour y répon­dre, il faut bien dis­tinguer le risque de l’incertain. Et pour cela repren­dre les travaux cen­te­naires de l’économiste Franck Knight. Le risque, c’est quand on sait à peu près ce qui peut arriv­er dans l’avenir et qu’on peut mesur­er les chances que cela se pro­duise. Sur le fonde­ment de l’expérience récente sur un ter­rain nou­veau, il est pos­si­ble d’estimer les points d’amélioration et les solu­tions qui ont fonc­tion­né, pour aug­menter les chances de suc­cès pour faire face à une sit­u­a­tion sim­i­laire dans les prochaines opéra­tions. L’incertitude, c’est quand on ne sait pas ce qui va se pass­er dans l’avenir. Les cas pos­si­bles sont incon­nus. Der­rière la porte qui va être ouverte, il n’est pas pos­si­ble de savoir s’il y a des gens dans une pièce, ou des ani­maux, ni même si c’est une pièce. Le Retex est aujourd’hui conçu pour répon­dre à une sit­u­a­tion risquée où l’on peut prévoir l’avenir sur la base d’expériences passées. En boucle courte, cela peut fonc­tion­ner. Le Retex s’intéresse aux déci­sions pris­es et aux dis­posi­tifs mobil­isés pour répon­dre à des cir­con­stances spé­ci­fiques. Cela entraîne une réflex­ion : à cir­con­stance équiv­a­lente (risque avéré), des déci­sions et dis­posi­tifs équiv­a­lents seront les plus effi­caces. En boucle longue, il ne s’agit plus de répon­dre à des sit­u­a­tions risquées mais à des sit­u­a­tions incer­taines. Quand il n’y a plus de cir­con­stances équiv­a­lentes – sit­u­a­tion d’incertitude –, le Retex se révèle inopérant.

Sully

Une des illus­tra­tions les plus con­nues de ce phénomène a fait l’objet d’un film grand pub­lic. En 2009, un avion décolle de La Guardia, ren­con­tre en phase de décol­lage une nuée d’oiseaux et perd l’usage de ses deux moteurs. Trop loin de l’aéroport de départ et des aéro­ports de sec­ours, sans la pos­si­bil­ité de faire libér­er une autoroute à portée dans les temps, le pilote et son copi­lote impro­visent une solu­tion et vont se pos­er sur l’Hudson. Le film qui est tiré de cette expéri­ence retrace les inves­ti­ga­tions qui sont con­duites. Ils n’ont pas suivi ce qu’ils auraient dû faire en se référant aux procé­dures et aux règles tirées de sit­u­a­tions sim­i­laires : rien n’était prévu dans la check-list du manuel d’urgence pour une dou­ble panne moteur à basse alti­tude suiv­ie d’un amer­ris­sage. Petit à petit, le spec­ta­teur décou­vre qu’aucune de ses règles n’aurait été opérante, à cause du fac­teur humain qui n’était pas pris en compte. La sit­u­a­tion était en effet com­plète­ment nou­velle. C’est par leurs déci­sions, en s’appuyant sur leurs com­pé­tences, face à la sit­u­a­tion, qu’ils ont trou­vé une solution.

Repenser le Retex

C’est ce type d’approche qui per­met de répon­dre à l’incertain. Il ne s’agit plus d’aller puis­er une réponse dans un cat­a­logue, mais de réa­gir face à une sit­u­a­tion nou­velle. Le Retex doit évoluer dans ce sens. Il doit sor­tir d’une approche focal­isée sur la nor­mal­i­sa­tion et la régle­men­ta­tion, pour entr­er dans une approche tournée vers la déci­sion, la recon­fig­u­ra­tion et l’adaptation. Pour cela, il est néces­saire de repenser le Retex tel qu’il se fait aujourd’hui. Car au com­bat le bon plan est celui qui per­met à celui qui l’applique de se recon­fig­ur­er. En effet, le Retex aujourd’hui per­met de con­stituer un cat­a­logue de solu­tions, des gammes dans lesquelles pour­ront puis­er les acteurs du ter­rain. Cela per­met de dévelop­per une « mémoire procé­du­rale » (Auré­gan et Tel­li­er, 2018), néces­saire pour dimin­uer les risques mais non suff­isante pour affron­ter l’incertain. Pour affron­ter l’incertain, il faut pren­dre con­science des lim­ites de l’exercice con­sis­tant à ratio­nalis­er et à mod­élis­er une réal­ité aléa­toire par nature.

Des nouvelles formes de Retex pour se préparer à l’incertain

Alors, un tra­vail sup­plé­men­taire peut être fait pour enrichir le Retex et dévelop­per une mémoire de juge­ment qui com­plète la mémoire procé­du­rale. Il s’agit pour cha­cun de dévelop­per sa capac­ité indi­vidu­elle et col­lec­tive à inter­préter le con­texte, les par­ties prenantes, les ressources et les solu­tions disponibles. Une com­préhen­sion riche de la sit­u­a­tion per­met d’identifier quelles com­bi­naisons nou­velles sont per­ti­nentes par rap­port à celle-ci. Nom­breuses sont les unités dans les armées qui pos­sè­dent une démarche effi­cace pour se pré­par­er à affron­ter l’incertain. Il en est ain­si par exem­ple du per­son­nel nav­i­gant de l’armée de l’air (cf. encadré) ou des com­man­dos des armées. Si les exem­ples sont nom­breux dans ce domaine, il faudrait généralis­er ces approches en enrichissant sys­té­ma­tique­ment les démarch­es de Retex. Un moyen de procéder à cette trans­for­ma­tion pour­rait se faire dans la manière d’utiliser cer­tains exer­ci­ces, plus spé­ci­fique­ment les wargames.


Retex et incertain : les navigants de l’armée de l’air

Les équipages nav­i­gants de l’armée de l’air sont un exem­ple de la manière dont sont gérés les Retex sur chaque mis­sion, à tra­vers leurs proces­sus de brief­ing-debrief­ing qui per­me­t­tent de dévelop­per cette capac­ité. Le debrief­ing con­siste à col­lec­tive­ment recon­stituer le vol, en insis­tant sur les dys­fonc­tion­nements et les solu­tions qui auraient pu être apportées. C’est une approche qui mêle réflex­iv­ité et social­i­sa­tion (Bar­baroux et Godé, 2016). Et, même si elle com­porte égale­ment des risques per­son­nels pour celle ou celui à l’origine du dys­fonc­tion­nement, cela se trou­ve com­pen­sé par la con­science col­lec­tive du besoin d’amélioration con­tin­ue de tous, grâce à tous, et quels que soient la sénior­ité ou le grade. L’échange col­lec­tif et quo­ti­di­en prend le pas sur la con­sti­tu­tion d’une base de don­nées. Le Retex fait par­tie de la mis­sion et est au même titre con­sid­éré comme une occa­sion d’apprentissage et d’expérimentation. Et cet exer­ci­ce formel, qui demande de dévelop­per l’humilité et la réflex­iv­ité de cha­cun, est com­plété par les échanges informels favorisés par le bar d’escadron. Ce lieu de social­i­sa­tion par­ticipe aus­si au développe­ment d’une sécu­rité per­son­nelle quant au partage des dysfonctionnements. 


Le wargame

Le wargame est large­ment con­sid­éré comme un moyen de pré­par­er le mil­i­taire à répon­dre à l’incertain, en le met­tant dans des sit­u­a­tions impré­dictibles pour lui où il va devoir faire face à la sur­prise et aux échecs. Le wargame pour autant porte en lui les mêmes ger­mes de ges­tion du risque, car l’objectif pre­mier est de les iden­ti­fi­er et de les traiter dans le cadre d’une « règle de jeu » / d’un mod­èle par essence fini – et non pas de l’incertain – et la réal­ité du com­bat vient le démon­tr­er. Ain­si, la bataille de Mid­way avait été simulée au sein des armées japon­ais­es à l’occasion d’un wargame qui avait duré qua­tre jours. Mais cela n’avait pas été suff­isant pour expos­er toutes les pos­si­bil­ités : présence proche de navires améri­cains, pos­si­bil­ité que l’aviation enne­mie soit supérieure (Per­la, 1990). En revanche, par rap­port aux Retex d’opérations, le wargame présente l’avantage d’une bien moin­dre expo­si­tion per­son­nelle aux risques de faire remon­ter ses mau­vais­es déci­sions ou faib­less­es indi­vidu­elles. Il appa­raît ain­si comme une source d’innovation tactique.

“La seule chose qui ne soit pas incertaine, ce sont la volonté et la force d’action.”

Les modalités de prise de décision

Il s’agirait là aus­si d’enrichir les objec­tifs du wargam­ing. Mobil­isé pour explor­er des futurs con­cepts, des futures appli­ca­tions, des futures sit­u­a­tions, il doit l’être aus­si pour for­mer les décideurs à la déci­sion dans l’imprévisible (relatif) auquel ils sont soumis en phase d’instruction. Cela passe tout sim­ple­ment en y expéri­men­tant un Retex nou­veau : tourné non pas unique­ment vers l’analyse du ter­rain, mais aus­si vers l’analyse de la déci­sion et l’auto-analyse du décideur. Il s’agira de dévelop­per une réflex­iv­ité cen­trée sur l’humain et non pas prin­ci­pale­ment sur les mis­sions et les moyens alloués. Dans le debrief du wargame, le Retex ira au-delà de l’analyse des faib­less­es et des scé­nar­ios pos­si­bles. Il portera égale­ment sur les modal­ités de pris­es de déci­sion. L’objectif est de for­mer le mil­i­taire à réa­gir dans l’incertain, en con­sci­en­ti­sant la manière dont cha­cun est allé chercher dans le réser­voir des pos­si­bles, en face de quelles sit­u­a­tions, des solu­tions qui n’existaient pas encore – sans se souci­er de l’impact d’une mau­vaise éval­u­a­tion ou d’une mau­vaise déci­sion. C’est la capac­ité à décider dans l’incertain qui est ain­si dévelop­pée, car ancrée par la réflexivité. 

Le Retex de demain

Dans un sec­ond temps, une approche sim­i­laire du Retex en opéra­tions pour­ra être déployée avec une focal­i­sa­tion accrue sur les modal­ités de réso­lu­tion des dysfonc­tionnements. Elle per­me­t­trait de mieux pré­par­er les armées à l’incertain, tout en recueil­lant égale­ment plus de Retex – car le risque de soulign­er des dysfonc­tionnements serait dimin­ué. Le Retex d’aujourd’hui per­met de con­stru­ire un réser­voir des solu­tions mul­ti­ples. Le Retex de demain devra aus­si per­me­t­tre de savoir les mobilis­er face à l’incertain. Il s’agira d’enrichir à la fois « les cerveaux et les cœurs » en gar­dant en tête que la seule chose qui ne soit pas incer­taine, ce sont la volon­té et la force d’action.


Pour aller plus loin

  • Auré­gan P., Tel­li­er A. (2018). « Utilis­er des règles sim­ples pour décider vite et bien : pour une approche sim­plexe du man­age­ment stratégique », Revue inter­na­tionale de psy­choso­ci­olo­gie et de ges­tion des com­porte­ments organ­i­sa­tion­nels, XXIV, n° 58, p. 111–138.
  • Bar­baroux P., Godé C. (2016). « Le brief­ing-débrief­ing : une procé­dure pour lever les bar­rières pesant sur l’apprentissage organ­i­sa­tion­nel ? », Annales des Mines, Gér­er et com­pren­dre, n° 124.
  • East­wood C. (réal­isa­teur) (2016), Sul­ly, USA, Flash­light Fils et Mal­pa­so Productions.
  • Gaulti­er Le Bris S. (2014). « Impro­vi­sa­tion vs (méta) règles : effets sur la fia­bil­ité d’une organ­i­sa­tion haute­ment fiable ; le cas d’une équipe passerelle dans la Marine nationale » [Thèse de doc­tor­at, Rennes 1]. https://theses.fr/2014REN1G003.
  • Knight F. H., Risk, uncer­tain­ty and prof­it, Houghton Mif­flin (1921).
  • Nation­al Trans­porta­tion Safe­ty Board, « Air­craft acci­dent report : Loss of thrust in both engines after encoun­ter­ing a flock of birds and sub­se­quent ditch­ing on the Hud­son Riv­er, US Air­ways Flight 1549, Air­bus A320-214, N106US, Wee­hawken, New Jer­sey », Jan­u­ary 15, 2009.
  • Per­la P., The Art of Wargam­ing, Naval Insti­tute Press, Annapo­lis, 1990, 366 p.
  • Sil­berzhan P., « Le défi du décideur face à l’incertitude », La Jaune et la Rouge n° 758, octo­bre 2020.

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