Des Polytechniciens au Japon au siècle dernier

Dossier : ExpressionsMagazine N°527 Septembre 1997Par : Pierre KREITMANN (32)

L’an­née 1997 est l’an­née de l’ami­tié entre la France et le Japon. C’est une bonne occa­sion pour rap­pel­er la part que les poly­tech­ni­ciens ont prise, au siè­cle dernier, à la mod­erni­sa­tion du Japon, et en par­ti­c­uli­er de son armée de terre.

Jusqu’en 1854, le Japon vivait dans un isole­ment qua­si total par rap­port au reste du monde. Il avait à sa tête un empereur (Mika­do), rési­dant à Kyoto, n’ayant aucun pouvoir.

Le gou­verne­ment était assuré par un “Shogun” (chef de gou­verne­ment ayant les pleins pou­voirs), rési­dant à Edo (actuel Tokyo). La société était du type féodal.

Cet isole­ment a été boulever­sé par l’ar­rivée, en 1854, d’une escadre améri­caine com­mandée par l’ami­ral Per­ry. Les deman­des d’ou­ver­ture qu’il for­mu­lait ont déclenché une crise entre les ten­ants de l’ou­ver­ture et ceux de “Son­nô-jôi” (dévo­tion à l’empereur, expul­sion des étrangers). Le Shogun, à cette époque, se rend compte de la néces­sité de dis­pos­er d’une armée plus effi­cace, plus “mod­erne”. Le représen­tant de la France au Japon, Léon Roches, sait le per­suad­er de s’adress­er, dans ce but, à la France.

A polytechnique en 1871-1872
La salle de Louis Kre­it­mann à l’X en 1871–1872. ARCHIVES DE LA FAMILLE KREITMANN

La pre­mière mis­sion mil­i­taire française au Japon arrive à Yoko­hama le 13 jan­vi­er 1867. Elle com­prend six officiers, dont deux poly­tech­ni­ciens, les lieu­tenants Brunet, pro­mo 1859, artilleur, et Jour­dan, pro­mo 1861, sapeur. De graves désor­dres étant sur­venus en 1868, le Mika­do décide de repren­dre la total­ité des pou­voirs et de sup­primer le sys­tème shogu­nal. Ce change­ment de régime est désigné sous le nom de “Restau­ra­tion de Mei­ji”. La mis­sion mil­i­taire française, créa­tion du shogu­nat, est ren­voyée en France. Elle quitte le Japon en octo­bre 1868.

En 1872, le gou­verne­ment “Mei­ji” décide la créa­tion d’une armée pop­u­laire et institue le ser­vice mil­i­taire uni­versel. Mais les cadres lui font cru­elle­ment défaut. Pour les for­mer, il fait de nou­veau appel à la France. L’acte con­sti­tu­tif de cette deux­ième mis­sion mil­i­taire française est signé à Paris le 9 mars 1872. La mis­sion, com­posée de six officiers et dix sous-officiers et hommes de troupe, quitte Mar­seille le 31 mars 1872 et débar­que à Yoko­hama le 17 mai 1872. Elle fonc­tion­nera pen­dant huit ans.

Sept poly­tech­ni­ciens en fer­ont par­tie : le lieu­tenant-colonel Munier, pro­mo 1843, chef de la mis­sion — le cap­i­taine Jour­dan, pro­mo 1861, sapeur, déjà mem­bre de la pre­mière mis­sion — le cap­i­taine Orcel, pro­mo 1863, artilleur — le cap­i­taine Vieil­lard, pro­mo 1864, sapeur — le lieu­tenant Kre­it­mann, pro­mo 1870, sapeur — le lieu­tenant Chal­vet, pro­mo 1870, artilleur — le lieu­tenant Galopin, pro­mo 1871, sapeur.

À leur arrivée à Yoko­hama, les Français sont accueil­lis par le cap­i­taine Dubous­quet, mem­bre de la pre­mière mis­sion, qui avait démis­sion­né de l’ar­mée pour pou­voir épouser une Japon­aise, et qui avait été embauché comme con­seiller tech­nique par le gou­verne­ment japon­ais. Ils retrou­vent égale­ment qua­tre anciens sous-officiers de la pre­mière mis­sion, qui avaient choisi de rester au Japon.

Dès sa descente du bateau à Yoko­hama, la mis­sion est dirigée sur Yed­do (rebap­tisée “Tokyo” en 1868, mais jusqu’en 1876 le nom de Yed­do était le plus sou­vent util­isé). Elle est instal­lée dans une des plus belles habi­ta­tions de Yed­do, le palais du prince Kamenon Kami.

Ce prince, régent du roy­aume en 1869, fut assas­s­iné en plein jour, à la porte de son palais, mal­gré la défense héroïque de son escorte, pour avoir trop favorisé les Européens. Sa tête fut envoyée dans un sac au Mika­do. Situé à prox­im­ité immé­di­ate du “Siro” (palais impér­i­al), le quarti­er général de la mis­sion prend le nom de “Kam­mon Sama Yas­ki”. (Yas­ki = mai­son). Le per­son­nel est logé soit dans les bâti­ments de Kam­mon Sama Yas­ki, soit, pour cer­tains officiers, dans des yask­is situés à proximité.

Japon, Ichigawa, 1877, 1er pont de bateaux sur le Tonegawa
Japon, Ichi­gawa, 1877, 1er pont de bateaux sur le Tonegawa
ARCHIVES DE LA FAMILLE KREITMANN

En se met­tant à l’œu­vre, la mis­sion con­state com­bi­en le recrute­ment des cadres de la nou­velle armée est déli­cat. Il est dif­fi­cile d’u­tilis­er les anciens cadres, les “samouraïs”, tou­jours imbus des idées des anci­ennes armées féo­dales. Il faut puis­er dans le con­tin­gent. Il faut tout créer de toutes pièces.

Le tra­vail est mené “tam­bour battant” :

— fin 1872, des “bureaux de la Guerre” sont créés, une loi de recrute­ment est adoptée ;
— au print­emps 1873, le Mika­do vient assis­ter aux manœu­vres de deux batail­lons d’infanterie ;
— en jan­vi­er 1874, arrivent les pre­mières recrues, qui font un ser­vice de trois ans. La mis­sion crée les écoles mil­i­taires néces­saires à la for­ma­tion des cadres : école d’of­ficiers (Shikan Gakko) — école d’of­ficiers du génie (Tschin­tais) — école de sous-officiers (Kiododan) — école mil­i­taire pour 400 élèves et école du génie (Itchi­gayo = Ovari) — école de tir et de gym­nas­tique (Toya­ma) — école des enfants de troupe (Yon­nen Gakko) — école de remonte (Sak­oura­da) — école de cav­a­lerie (Gum­ba Kiok­ou) ;
— au print­emps 1874, la mis­sion a ter­miné l’in­struc­tion de deux rég­i­ments d’in­fan­terie de la garde, 10 batail­lons d’in­fan­terie de ligne, 2 bat­ter­ies d’ar­tillerie de cam­pagne, 4 bat­ter­ies d’ar­tillerie de mon­tagne, 3 escadrons de cav­a­lerie et 2 com­pag­nies du génie ;
— à l’au­tomne 1874, après les grandes manœu­vres exé­cutées dans un camp mil­i­taire situé à une quar­an­taine de km au sud-est de Tokyo, les cadres japon­ais ain­si for­més sont envoyés dans les corps de troupe pour met­tre en appli­ca­tion les enseigne­ments reçus de leurs instruc­teurs français ;
— d’an­née en année, de nou­veaux instruc­teurs sont for­més et envoyés dans les corps de troupe. On a comp­té que, de 1872 à 1880, env­i­ron 100 000 mil­i­taires de tous grades et de toutes armes ont été for­més, directe­ment ou indi­recte­ment, aux méth­odes mil­i­taires françaises.

D’autres tâch­es atten­dent les Français. De nom­breux bâti­ments mil­i­taires sont con­stru­its. Des plans de casernes sont étab­lis par les officiers du génie dans les ate­liers de la mis­sion et envoyés en province, où ils sont util­isés pour la con­struc­tion des casernes. Le cap­i­taine Jour­dan par­court le pays pour déter­min­er les points de la côte à for­ti­fi­er et à armer. Le cap­i­taine Orcel réalise des arse­naux d’ar­tillerie, avec ate­liers de fab­ri­ca­tion de fusils et de canons, pyrotech­nie, cartoucheries.

L’ex­cel­lence du tra­vail des mis­sions appa­raît lors de la “Révolte des samouraïs” de 1877. Cette année-là, des nos­tal­giques du passé rassem­blent une armée féo­dale de 40 000 hommes dans la prin­ci­pauté de Sat­suma, à l’ex­trémité sud de l’île de Kyushu, la plus occi­den­tale des grandes îles japon­ais­es. L’ar­mée pop­u­laire du Mika­do, encadrée par les officiers et sous-officiers japon­ais for­més à la mis­sion (y com­pris ceux en cours de for­ma­tion, qui sont envoyés en ren­fort) vient à bout de la rébel­lion, après des com­bats sanglants.

Mais les officiers français ne se con­tentent pas du seul aspect mil­i­taire de leur présence au Japon. Ce sont des spec­ta­teurs atten­tifs de la civil­i­sa­tion japon­aise encore très peu con­nue en Europe.

Atten­tifs mais par­fois très sur­pris, par exem­ple sur la façon dont le gou­verne­ment impose de nou­velles règles : jusqu’en 1876, les samouraïs étaient les seuls à avoir droit au port du sabre. Un édit étend à tous les Japon­ais l’au­tori­sa­tion de porter le sabre.

Quelques mois plus tard, un nou­v­el édit inter­dit le port du sabre. Il est exé­cuté sans dif­fi­culté. Pour obtenir l’a­ban­don de la coif­fure nationale, un édit affran­chit d’im­pôts tous les coif­feurs qui ne coif­fer­ont plus à la japon­aise. Un autre édit décide qu’à par­tir du 1er juil­let 1876 tous les fonc­tion­naires devront porter le cos­tume européen. Les con­trôleurs des bil­lets de la ligne de chemin de fer de Yed­do à Yoko­hama, récem­ment ouverte, por­tent une tunique et une cas­quette comme en Europe.

La police est très bien organ­isée et effi­cace. Chaque quarti­er de Tokyo dis­pose d’une “mai­son de police”. Les agents sont habil­lés à l’améri­caine : képi à écus­son bleu, tuniques à revers jaunes et un bâton. Mais on ren­con­tre des policiers en train d’en­cadr­er un con­voi de forçats liés par des cordes et habil­lés en rouge.

Autres sujets d’é­ton­nement, les incendies et les trem­ble­ments de terre. À Tokyo, en hiv­er, il y a des incendies chaque jour, et même plusieurs fois par jour. En févri­er 1877, il y en a eu 14 en vingt-qua­tre heures. Comme les maisons sont en bois, les dégâts sont con­sid­érables. En octo­bre 1876, un incendie a brûlé 1 500 maisons. Les pom­piers tra­vail­lent avec une témérité extra­or­di­naire. À la lim­ite du feu, chaque com­pag­nie plante son éten­dard, espèce de grand man­nequin, et ne recule que lorsque l’in­cendie l’a brûlé aux trois quarts. Les trem­ble­ments de terre sont presque aus­si fréquents que les incendies, mais ils sont en général de peu d’am­pli­tude, et per­son­ne n’y fait attention.

Les officiers français n’éprou­vent aucune dif­fi­culté ni aucune appréhen­sion à par­ticiper à la vie des Japonais.

En juil­let 1876, plusieurs d’en­tre eux se ren­dent à une fête tra­di­tion­nelle à Tokyo, la “fête de nuit sur la rivière” :

“Tous les ans, on inau­gure la sai­son des prom­e­nades sur l’eau par une fête noc­turne où tout bon habi­tant de Yed­do est tenu de se ren­dre ; on frète une jonque japon­aise sur laque­lle on installe un tabero (repas) plus ou moins cham­pêtre, et qu’on décore de fleurs, de lanternes, de joueuses de chamis­sen (instru­ment de musique à cordes), de geishas. On se rend dans cet équipage sur la grande riv­ière qui est plus large que le Rhin au niveau de Stras­bourg. Ces mil­liers de bateaux et de lanternes mul­ti­col­ores for­ment un coup d’œil féerique. Toutes les maisons qui bor­dent la riv­ière sont illu­minées, on tire des feux d’ar­ti­fices sur tous les ponts, sans compter les innom­brables fusées que l’on se tire d’un bateau à l’autre. Nous avions frété une assez grande bar­que avec trois bate­liers. Nous avons embar­qué sur un des innom­brables canaux qui sil­lon­nent la ville et nous avons mis beau­coup plus d’une heure pour arriv­er sur le théâtre de la fête.”

Une autre fête tra­di­tion­nelle est la “fête des fleurs” que chaque quarti­er célèbre à son tour. Les officiers français se mêlent à la foule, en dis­tribuant des jou­ets d’un sou aux petits garçons, et des “kan­zachis” (épin­gles à cheveux) aux petites filles, qui nous remer­cient par leurs gra­cieuses petites révérences accom­pa­g­nées de sourires et d’ali­gatos (mer­cis !). Nous avons même jeté des sapèques dans les troncs des tem­ples, au grand ébahisse­ment de cette bonne pop­u­la­tion japonaise.

À un moment, trois petites mous­més à qui nous venons de don­ner des “kan­zachis”, nous deman­dent si nous ne voudri­ons pas leur faire le plaisir de les accom­pa­g­n­er chez elles. Tableau ! Si pareille propo­si­tion nous était faite ailleurs qu’au Japon, on se voil­erait la face. Ici rien de plus naturel, parce que rien n’est plus inno­cent. Nous nous sommes lais­sés con­duire dans une bou­tique de libraire, où nous avons trou­vé la mère de l’une de nos petites ; la bonne vieille se met en un clin d’œil au courant de l’aven­ture, nous remer­cie de tout le plaisir que nous avions fait à ses enfants, nous offre du thé, du café même, du tabac, etc.

Pen­dant que nous par­lions, accroupis sur nos nattes, le père, un vieux à barbe grise, ren­tre, tout ébahi, de voir des étrangers chez lui à onze heures du soir. On lui explique l’aven­ture, on lui mon­tre nos cadeaux, et voilà un heureux de plus. On échange des cig­a­rettes. Nous écrivons nos noms en katakana (car­ac­tères d’écri­t­ure usuels) et nous nous quit­tons après minu­it forts sat­is­faits les uns des autres.

Il y a aus­si des céré­monies offi­cielles. En juin 1876, tous les officiers de la mis­sion ou assim­ilés, en tout qua­torze, sont invités à un dîn­er de gala chez le min­istre de la Guerre japon­ais. Il y a autant de Japon­ais de tous grades. Ce dîn­er est décrit comme suit :

“La fête a lieu dans une petite rési­dence d’été de l’im­péra­trice située à l’ex­trémité de Tokyo, au bord de la mer sur la route de Yoko­hama. Elle s’ap­pelle Shi­ba No Riok­ou et pos­sède un jardin mag­nifique. La mai­son est toute japon­aise, sans portes ni fenêtres. Le mobili­er européen n’est représen­té que par des chais­es et des fau­teuils, qui sont mar­qués du “mon” (armoiries) du Mika­do, et par un mag­nifique ser­vice de table, égale­ment aux armes du Mika­do, que les Japon­ais ont fait venir de France (mai­son Pépin à Vierzon).

La table est ornée d’im­menses bou­quets de fleurs arti­fi­cielles japon­ais­es arrangés sur de grands dres­soirs d’ar­gent. À la fin du dîn­er, les officiers japon­ais démolis­sent ces bou­quets pour nous en pass­er les fleurs à la bou­ton­nière ; j’ai attrapé comme cela une rose qui m’a été offerte par un colonel de cav­a­lerie, et que je garde comme sou­venir. Le menu est imprimé en français. La musique mil­i­taire, en grande tenue, joue dans une salle voisine.”

Les officiers français prof­i­tent de leurs con­gés d’un mois entre deux ses­sions pour faire plus ample con­nais­sance avec le Japon. Leurs excur­sions les mènent, soit dans la région d’Hakoné et du Fusi Yama, soit dans celle de Kobé, Osa­ka, Kyoto, soit à Nikko. Ils se mêlent en toute quié­tude aux foules japon­ais­es, et en décou­vrent les mœurs.

Exemple :
“J’ai décou­vert les “Oïous” ou “bains japon­ais” ; j’ai tou­jours pen­sé que la pudeur était une affaire d’é­d­u­ca­tion et non un sen­ti­ment inné ; il me sem­ble que les mœurs japon­ais­es en offrent une preuve incon­testable ; voilà des gens aus­si civil­isés que nous, mais d’une autre manière, qui se plon­gent dans la piscine com­mune “in nat­u­ral­ibus”, habil­lés comme nos pre­miers par­ents, avec un pêle-mêle d’âges et de sex­es qui en Europe nous paraî­trait mon­strueux ; vous entrez dans ces étab­lisse­ments sans que per­son­ne fasse atten­tion à vous, les femmes aus­si bien que les hommes ; j’ai même vu des femmes venir près de nous pour nous con­sid­ér­er à leur aise, et l’une d’elles tra­vers­er la rue com­plète­ment nue pour ren­tr­er chez elle.”

À la fin de leur séjour, ils prof­i­tent de leur voy­age de retour pour pren­dre con­tact avec d’autres pays, d’autres civil­i­sa­tions. Cer­tains choi­sis­sent les États-Unis (tra­ver­sée du Paci­fique de Yoko­hama à San Fran­cis­co en seize jours, du con­ti­nent améri­cain en train, de l’At­lan­tique à par­tir de New York en huit jours). D’autres expéri­mentent le voy­age par la Russie (bateau de Yoko­hama à Vladi­vo­s­tock, puis le Transsibérien).

Le général Kreitmann, commandant l’École polytechnique
Le général Kre­it­mann, com­man­dant l’École polytechnique.
ARCHIVES DE LA FAMILLE KREITMANN

La troisième mis­sion mil­i­taire française arrive au Japon le 17 décem­bre 1884, qua­tre ans après la fin de la mis­sion précé­dente. Elle est beau­coup plus mod­este. Son effec­tif n’est que de cinq per­son­nes dont trois officiers et dur­era trois ans. À cette époque, l’in­flu­ence alle­mande a sup­plan­té l’in­flu­ence française dans l’e­sprit des dirigeants japon­ais, et les Alle­mands devi­en­nent leurs con­seillers mil­i­taires priv­ilégiés, au détri­ment de l’in­flu­ence française.

Plusieurs des poly­tech­ni­ciens ayant servi dans les mis­sions mil­i­taires français­es ont eu des car­rières mil­i­taires bril­lantes : Jules Brunet, après avoir été attaché mil­i­taire à l’am­bas­sade de France à Vienne, puis con­seiller mil­i­taire à Rome, ter­mine sa car­rière mil­i­taire avec le grade de général de divi­sion — Albert Jour­dan ter­mine sa car­rière comme inspecteur général du génie, et part à la retraite avec le grade de général de brigade — Louis Kre­it­mann com­mande l’É­cole poly­tech­nique de 1908 à 1911 avec le grade de général de brigade — Jean-Marie Orcel atteint égale­ment le grade de général de brigade — Antoine Vieil­lard celui de général de division.

L’his­toire des mis­sions mil­i­taires française au Japon a fait l’ob­jet d’un livre en japon­ais, écrit en 1983 par un Japon­ais, Shi­no­hara Hiroshi, inti­t­ulé His­toire de la fon­da­tion de l’ar­mée de Terre japon­aise — Influ­ence des mis­sions mil­i­taires françaises.

Il n’a pas encore été traduit en français. En France, aucun ouvrage con­sacré aux mis­sions mil­i­taires français­es au Japon n’a encore été pub­lié. Il existe pour­tant, out­re les doc­u­ments offi­ciels, de nom­breux témoignages con­servés dans les archives famil­iales des descen­dants des par­tic­i­pants à ces missions.

Seules les archives de Louis Kre­it­mann ont été pub­liées à compte d’au­teur par moi-même, son petit-fils : Deux ans au Japon, 1876–1878, tome 1 et Deux ans au Japon, 1876–1878, tome 2. Les réc­its fig­u­rant dans cet arti­cle sont extraits de ces livres.

Des exem­plaires de ces ouvrages sont déposés à la bib­lio­thèque de La Jaune et la Rouge et à la bib­lio­thèque de l’É­cole polytechnique.

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fred­er­ic Lecutrépondre
23 décembre 2011 à 0 h 11 min

Mis­sions mil­i­taires fran­cais­es au Japon
Cet arti­cle est tres inter­es­sant. Je suis Fran­cais et vis au Etats Unis depuis 19 ans. L’une de mes activites y est l’en­seigne­ment des Arts Mar­ti­aux tra­di­tionels Japon­ais. Par­mi eux, les arts du Sabre — Kendo, Iaido.
Je serais tres inter­esse par plus d’in­for­ma­tions detaillees sur les actions fran­cais­es au Japon au 19eme siecle, et en par­ti­c­uli­er sur les faits et gestes de Jules Brunet.
Auriez vous des sug­ges­tions a ce sujet ?
Mal­heureuse­ment je lis pas le Japon­ais, mais je con­nais plusieurs per­son­nes qui le lisent. 

Mer­ci d’a­vance de l’aide que vous pour­riez m’apporter.

Sin­ceres salutations

Fred­er­ic Lecut

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