La box domotique Tydom de Delta Dore

DELTA DORE : la maison connectée made in France

Dossier : Dossier FFEMagazine N°730 Décembre 2017
Par Pascal PORTELLI (90)

Comment définissez-vous le concept de maison connectée ?

Chez Del­ta Dore, nous défi­nis­sons la mai­son connec­tée comme la capa­ci­té d’améliorer le confort de vie grâce au pilo­tage des objets connec­tés. Les Anglo-saxons uti­lisent un terme sans doute plus par­lant, le « Smart Home ». Nous met­tons de plus en plus l’intelligence dans la mai­son et plus lar­ge­ment dans les bâtiments. 

L’intelligence consiste à mettre en rela­tion les dif­fé­rents objets de la mai­son pour en aug­men­ter le confort et la sécu­ri­té. Par exemple, un cap­teur d’ensoleillement et un ther­mo­mètre peuvent déclen­cher auto­ma­ti­que­ment la fer­me­ture de volets rou­lants ou de brise-soleils, voire de fenêtres ou l’allumage d’éclairages.

La télé­com­mande ouvrant le por­tail peut en même temps ouvrir la porte de garage, éteindre l’alarme et allu­mer les lumières. 

Plus particulièrement, quel est votre positionnement ?

Tout d’abord l’innovation. Del­ta Dore fait par­tie des pion­niers sur ce mar­ché. Depuis les années 80 et avant même l’arrivée d’internet, avec nos solu­tions il était pos­sible de com­man­der et pilo­ter à dis­tance son chauf­fage via les touches du téléphone ! 

Pour nous, la bonne inno­va­tion est celle qui apporte des solu­tions simples pour résoudre des pro­blèmes quo­ti­diens. Notre objec­tif est de rendre la mai­son intel­li­gente par et pour l’utilisateur. Il y a un fort aspect humain dans notre démarche : nous met­tons la tech­no­lo­gie au ser­vice de l’homme dans la logique d’améliorer sa qua­li­té de vie et son confort. 

L’homme reste aux com­mandes et notre rôle est de faci­li­ter sa vie en lui per­met­tant de contrô­ler et de pilo­ter faci­le­ment et effi­ca­ce­ment son environnement. 

Ensuite, nous avons aus­si fait le choix fort de conce­voir et de fabri­quer nos pro­duits en France grâce à nos deux usines situées en Bre­tagne autour de Rennes. Nous pro­dui­sons 4,5 mil­lions de pro­duits par an. Le sui­vi de toute la chaîne, de la concep­tion à la com­mer­cia­li­sa­tion du pro­duit, nous offre la garan­tie d’une qua­li­té optimale. 

Quelles sont vos principales perspectives ?

Nous avons iden­ti­fié 5 axes : 

  • L’international : d’ici 2025, nous vou­lons inver­ser la répar­ti­tion actuelle en attei­gnant 70 % de notre chiffre d’affaires à l’étranger et le reste en France, où nous allons bien évi­dem­ment conti­nuer à croître ; 
  • Les par­te­na­riats : nous avons une poli­tique de par­te­na­riats forte que nous conti­nuons de déve­lop­per. Aujourd’hui, nous avons plus 120 par­te­naires en France et dans le monde.
    Dès la fin de l’année, K‑line, le numé­ro 1 fran­çais de la fenêtre intè­gre­ra par défaut nos détec­teurs dans ses fenêtres ; 
  • La crois­sance externe : même si nous opé­rons sur un mar­ché qui croît natu­rel­le­ment, nous avons fait des acqui­si­tions de socié­tés en France et à l’étranger et nous conti­nue­rons de le faire. Cela nous per­met d’accéder à de nou­veaux mar­chés, pays et canaux de distribution ; 
  • L’innovation : plus de 10 % du chiffre d’affaires est consa­cré à la R&D. Nous vou­lons bâtir un éco­sys­tème cohé­rent et non pas juste jux­ta­po­ser des pro­duits qui ne peuvent pas for­cé­ment com­mu­ni­quer entre eux.
    Au niveau appli­ca­tif et contrai­re­ment à de nom­breux acteurs, nous refu­sons une approche en silo avec une « appli » par pro­duit, c’est pour­quoi nous avons une seule « appli » télé­char­geable aus­si bien sur l’App Store que Google Play pour pilo­ter l’ensemble de nos produits ; 
  • La sen­si­bi­li­sa­tion du grand public : nous sommes sur un busi­ness modèle B2B. Nous ven­dons nos pro­duits aux pro­fes­sion­nels et nous sommes beau­coup moins connus du grand public. Pour­tant, nous pen­sons qu’il est utile de le sen­si­bi­li­ser aux avan­tages de la mai­son connectée.
    Depuis envi­ron deux ans, nous avons lan­cé des « concept home » des­ti­nés aux pro­fes­sion­nels et au grand public pour leur per­mettre de « tou­cher du doigt » la domo­tique. Aujourd’hui, il y a une dizaine de lieux ouverts dans les prin­ci­pales grandes villes fran­çaises comme Rennes, Bor­deaux, Paris et Stras­bourg, par exemple, mais aus­si à Düs­sel­dorf en Alle­magne et Bar­ce­lone en Espagne. 

Delta Dore, ce n’est pas seulement des solutions technologiques de pointe, c’est aussi un engagement sociétal. Comment cela se traduit-il ?

L’entreprise a gran­di pen­dant la crise pétro­lière des années 70. Ce n’est d’ailleurs pas tout à fait un hasard si l’entreprise est née en Bre­tagne, région plu­tôt mal ali­men­tée par le réseau élec­trique français. 

Visualisation sur smartphone de l’application Tydom de Delta Dore
Visua­li­sa­tion de l’application Tydom.

Elle s’est fon­dée autour de la pro­blé­ma­tique des éco­no­mies d’énergie. Plus que jamais cet enga­ge­ment reste au cœur de notre ADN et nous conti­nuons à déve­lop­per des solu­tions qui ont un impact posi­tif sur notre envi­ron­ne­ment en termes de dimi­nu­tion de la consom­ma­tion éner­gé­tique et de l’effet de serre. 

En France, la régle­men­ta­tion incite à construire des mai­sons et des bâti­ments à éner­gie posi­tive à par­tir de 2020. 

Aujourd’hui, il n’est pour­tant pas encore pos­sible d’être à tout moment auto­suf­fi­sant en ayant recours à l’énergie solaire ou éolienne du fait de leur inter­mit­tence. Le sto­ckage est néces­saire. On pense spon­ta­né­ment à des bat­te­ries domes­tiques comme le pro­pose déjà Tes­la, Schnei­der Elec­tric ou Nissan. 

Le véhi­cule élec­trique lui-même peut ser­vir pour sto­cker l’électricité, mais il est aus­si pos­sible de sto­cker sous forme ther­mique par ex dans le chauffe-eau. Conscients des enjeux que cela repré­sente, nous tra­vaillons sur ces sujets et déve­lop­pons des par­te­na­riats pour être en mesure de pro­po­ser des solu­tions pour les habi­ta­tions à éner­gie posi­tive, notam­ment avec EDF ENR et le CEA par exemple. 

Dans une autre optique, nous sommes aus­si spon­sors d’Energy Obser­ver, un bateau auto­nome, que nous avons équi­pé de plu­sieurs de nos pro­duits pour prou­ver qu’il est pos­sible de faire le tour du monde sans consom­mer d’énergie fossile. 

Qu’en est-il de vos principaux enjeux ?

Nous sommes face à un défi tech­no­lo­gique : les solu­tions sont de plus en plus sophis­ti­quées et demandent des com­pé­tences poin­tues pour leur déve­lop­pe­ment, mais la com­plexi­té doit res­ter invi­sible de l’utilisateur final. La mai­son connec­tée doit être à la fois intel­li­gente et simple à utiliser. 

À cela s’ajoute un enjeu de cyber­sé­cu­ri­té et de pro­tec­tion des don­nées per­son­nelles. Nous pre­nons en compte cette dimen­sion en amont lors de la concep­tion de nos pro­duits avec des pro­to­coles de com­mu­ni­ca­tion cryp­tés et une tech­no­lo­gie « Home Cloud », c’est-à-dire que notre box domo­tique (Tydom) per­met de pilo­ter les dif­fé­rents objets tout en conser­vant les don­nées en local. 

C’est aus­si une garan­tie pour l’utilisateur final que ses don­nées per­son­nelles ne sont pas exploi­tées à son insu. 

Et pour conclure ?

EN BREF

Créée en 1970, Delta Dore est aujourd’hui leader sur le marché de la maison et des bâtiments connectés.
L’entreprise réalise un chiffre d’affaires de 141 millions d’euros, dont 30 % à l’international, et emploie 840 personnes en Europe et Asie.

Les récents posi­tion­ne­ments de Google avec Nest et Google Home, Ama­zon avec Alexa ou bien Apple qui a lan­cé Home­kit, une appli­ca­tion conçue comme un chef d’orchestre de la mai­son, sou­lignent un fort inté­rêt pour ce sec­teur ce qui ren­force le côté pro­met­teur et stra­té­gique de cet univers. 

La mai­son connec­tée est un très beau chal­lenge tech­nique pour les ingé­nieurs qu’ils soient Poly­tech­ni­ciens ou non. L’innovation est au cœur de ce sys­tème et c’est un domaine dyna­mique et exci­tant pour les jeunes ingé­nieurs qui veulent rele­ver des défis techniques.

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