Courrier des lecteurs

Dossier : ExpressionsMagazine N°566 Juin/Juillet 2001Par : Gérard BRUNSCHWIG (43), Jean-Nicolas PASQUAY (54), Rémy CARLE (51)

À propos du n° 563, mars 2001

J’ai lu avec beau­coup d’intérêt l’article de Jean-Marie Gogue sur la maîtrise sta­tis­tique des proces­sus, pub­lié dans le numéro de mars de La Jaune et la Rouge.

À l’intention des lecteurs qui souhait­ent se famil­iaris­er davan­tage avec cette tech­nique, je me per­me­ts de men­tion­ner le fas­ci­cule de doc­u­men­ta­tion de l’Afnor X 06- 030 datant de sep­tem­bre 1992 : Guide pour la mise en place de la maîtrise sta­tis­tique des proces­sus ; il a été rédigé par la com­mis­sion de nor­mal­i­sa­tion “ Méth­odes sta­tis­tiques ” que j’avais l’honneur de présider à l’époque.

Une pre­mière par­tie, des­tinée plutôt aux dirigeants d’entreprises, présente les con­cepts et la final­ité de la MSP, sans omet­tre les aspects psy­chologiques et rela­tion­nels que men­tionne M. Gogue ; une deux­ième par­tie, des­tinée aux util­isa­teurs et com­plé­tant la pre­mière, présente les tech­niques et out­ils (cartes de con­trôle par mesures, par attrib­uts, analyse a pos­te­ri­ori, etc.) néces­saires à la mise en oeu­vre de la MSP et donne un exem­ple vécu dans une société chim­ique française.

Gérard BRUNSCHWIG (43)

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À propos du n° 561, janvier 2001

Le dernier arti­cle de la suite “ Le Print­emps des peu­ples ” paru dans le numéro de jan­vi­er 2001 a inspiré à Jean-Nico­las Pasquay (54) toute une série de com­men­taires et de com­plé­ments d’information, d’autant plus dignes d’attention que notre cama­rade est très instru­it de la langue, de la cul­ture et de l’histoire de nos voisins d’outre-Rhin (notons incidem­ment que, comme tous les jeunes Alsa­ciens de sa généra­tion, il con­nut “ l’école alle­mande ” de 1941 à 1945).

Gérard Pilé (41)

Le remar­quable arti­cle de G. Pilé “ 1848–1852 Le Print­emps des peu­ples ” com­porte une analyse syn­thé­tique de la ques­tion alle­mande, loin des clichés antiprussiens aux­quels les Français sont habitués. Il me paraît oppor­tun d’y apporter quelques com­plé­ments et mis­es au point basés prin­ci­pale­ment sur les écrits de deux his­to­riens alle­mands con­nus pour leurs efforts d’objectivité et la qual­ité de leur inter­pé­ta­tion des événe­ments : Golo Mann1 et Sebas­t­ian Haffn­er1. Enfin, G. Pilé fait briève­ment allu­sion aux con­séquences, sur l’histoire du XXe siè­cle, des événe­ments qu’il relate. C’est pourquoi mes digres­sions vont jusqu’au Troisième Reich.

L’équilibre européen tel qu’il a été dess­iné au con­grès de Vienne repose prin­ci­pale­ment sur l’alliance “ des trois aigles noirs ” : l’Autriche, la Prusse et la Russie. Les mou­ve­ments nationaux (ou nation­al­istes) vont, à par­tir de 1848, trou­bler cette alliance qui fini­ra par se rompre com­plète­ment après la guerre de Crimée (1854) pen­dant laque­lle, pour­tant, aucun coup de canon autrichien n’est tiré sur les Russ­es. La Russie et l’Autriche vont devenir d’âpres rivales dans les Balka­ns, avec les con­séquences trag­iques que l’on sait.

Au print­emps 1848, en même temps que le Par­lement fédéral de Franc­fort (sorte d’Assemblée nationale alle­mande) est élue une Assem­blée prussi­enne siégeant à Berlin, alors que quelques semaines plus tard se réu­nit à Vienne un “ Reich­stag ” autrichien. Il y a donc trois cer­cles inex­tri­ca­ble­ment entremêlés : l’allemand, le prussien et l’autrichien. Le Par­lement “ alle­mand ” de Franc­fort pense éla­bor­er une lég­is­la­tion pour tous les États alle­mands, y com­pris l’Autriche, dans la mesure où celle-ci est alle­mande ou veut le devenir. Mais ce Par­lement se fait des illu­sions : ce ne sont pas Berlin et Vienne, qui dépen­dent de Franc­fort, mais l’inverse. La réal­ité du pou­voir appar­tient en effet aux États munis de forces armées : la Prusse et l’Autriche et non à cette Assem­blée qui en est dépourvue.

Bien enten­du l’unité alle­mande ne con­cerne pas unique­ment ces deux puis­sances à pop­u­la­tions prin­ci­pale­ment ou par­tielle­ment alle­man­des, elle intéresse aus­si Paris, Saint-Péters­bourg et Lon­dres. L’apparition d’un nou­v­el État nation­al au milieu de l’Europe est en fait un sujet de poli­tique étrangère.

L’hétérogénéité des pop­u­la­tions rassem­blées par la dynas­tie des Hab­s­bourgs va encore com­pli­quer la façon de pos­er et de résoudre le prob­lème. Du côté alle­mand on rejette l’idée de Schwarzen­berg qui con­siste à fon­dre l’Autriche, dans sa total­ité, avec les États alle­mands pour for­mer un grand ensem­ble multi­na­tion­al au cen­tre de l’Europe. Suiv­re cet Autrichien con­sis­terait à réalis­er une “ Anschluss ” de l’Allemagne à l’Empire des Hab­s­bourgs ! Dans l’esprit de la majorité de l’Assemblée de Franc­fort, seule la par­tie de langue alle­mande de l’Autriche a voca­tion à faire par­tie d’une Alle­magne unifiée. On se prononce finale­ment, au print­emps 1849, pour une “ petite Alle­magne ” sous la houlette de la Prusse, exclu­ant totale­ment l’Autriche.

Tous les ingré­di­ents sont donc réu­nis pour une vive rival­ité entre la Prusse et l’Autriche. L’action vers l’unité alle­mande com­mence par deux faux pas et deux échecs de la Prusse.

Il y a d’abord l’affaire des duchés de Schleswig-Hol­stein. Le Hol­stein est entière­ment de langue alle­mande et les trois quarts des habi­tants du Schleswig le sont aus­si. La pop­u­la­tion des duchés exprime avec force son désir de se sépar­er du Dane­mark (plus pré­cisé­ment de “ l’union per­son­nelle ” avec le roi de ce pays). L’intervention mil­i­taire de la Prusse et du Hanovre dans ces duchés s’accorde aus­si bien avec les voeux de la pop­u­la­tion qu’avec ceux de l’Assemblée de Franc­fort. Mais elle con­stitue aus­si une agres­sion à l’égard d’un petit pays, tout à fait con­damnable. Compte tenu de la sit­u­a­tion géo­graphique des duchés – entre deux mers – l’agression provoque une vive réac­tion de la Russie et de l’Angleterre. La Prusse cède par l’armistice de Malmö et retire ses troupes. L’Assemblée de Franc­fort s’estime trahie par le roi de Prusse qui vient ain­si de reculer.

En novem­bre 1850, à la suite de l’affaire de la Hesse, la rec­u­lade d’Olmütz mar­que un deux­ième échec de la Prusse, vis-à-vis de l’Autriche, cette fois. Cela con­cerne non seule­ment l’évacuation de la Hesse, mais aus­si et surtout le renon­ce­ment à l’Union restreinte sous l’égide prussi­enne au prof­it du vieux “ Bund ” de 1815 dom­iné par l’Autriche. L’attitude ferme de l’Autriche et la marche arrière de la Prusse s’expliquent notam­ment par l’appui que les Russ­es appor­tent à l’Autriche et la men­ace mil­i­taire sous-jacente.

Le par­lemen­taire Bis­mar­ck est un des défenseurs du traité humiliant d’Olmütz, ce réal­iste souhaite que la Prusse attende que s’établisse un rap­port de forces plus favor­able avant de repren­dre la moin­dre ini­tia­tive. Il dit à cette occa­sion : “ Ce n’est pas le devoir de la Prusse de jouer partout en Alle­magne les Don Quichotte. ”

Il n’est pas sans intérêt de pré­cis­er que la Con­sti­tu­tion libérale de la Prusse est “ octroyée ” par son roi en décem­bre 1848 et qu’elle restera en vigueur, à quelques mod­i­fi­ca­tions près, jusqu’en 1918, époque où dis­paraî­tra le roy­aume de Prusse.

Bismarck – Guillaume Ier – Guillaume II

Comme le souligne G. Pilé, Bis­mar­ck est avant tout un Prussien. Ajou­tons que Bis­mar­ck n’est pas un nation­al­iste alle­mand, même si ce réal­iste et oppor­tuniste, éval­u­ant soigneuse­ment les pos­si­bil­ités qu’offrent les cir­con­stances, peut pro­vi­soire­ment se servir des nation­al­istes pour attein­dre ses buts.

Bis­mar­ck ne parvient au pou­voir qu’en sep­tem­bre 1862, non pas en qual­ité de chance­li­er, mais de Min­is­ter­präsi­dent de Prusse (Pre­mier min­istre). Par la suite, il devient suc­ces­sive­ment chance­li­er de l’Union de l’Allemagne du Nord en 1867, puis chance­li­er d’Empire en 1871.

Il craint pour la survie de la Prusse dans une Alle­magne unifiée. De fait, la Prusse dis­paraî­tra pro­gres­sive­ment, non par les échecs de ses gou­ver­nants, mais para­doxale­ment en rai­son d’énormes suc­cès qu’elle devra prin­ci­pale­ment à l’action poli­tique de ce junker d’exception. Comme l’écrit Haffn­er : “ À côté et dans l’Allemagne unifiée, la Prusse perdit irrévo­ca­ble­ment et peu à peu son indépen­dance, son iden­tité et finale­ment son exis­tence. ” C’est bien ce que red­oute instinc­tive­ment le vieux Guil­laume Ier lorsque, à la veille de se voir proclamé empereur d’Allemagne, en jan­vi­er 1871, il hésite au point d’envisager son abdication.

Guil­laume II, fan­faron, super­fi­ciel, ambitieux à l’excès, fera une poli­tique que la vieille Prusse n’aurait jamais voulu ni pu con­duire. Ce per­son­nage, en rup­ture avec la tra­di­tion prussi­enne, pré­cip­it­era le déclin du roy­aume. Ain­si, c’est bien la Prusse qui se dis­soudra dans l’Allemagne unifiée et non l’inverse.

Le Troisième Reich et l’esprit prussien

L’Autrichien Hitler3 est par ses orig­ines, son édu­ca­tion, son esprit et ses ambi­tions démesurées aus­si éloigné que pos­si­ble de la vieille Prusse. L’enchaînement que cer­tains ont ten­té de dessin­er entre cette Prusse, l’Empire de Guil­laume II et le Troisième Reich ne résiste pas à l’examen des faits. Comme l’écrit Haffn­er, si l’on veut absol­u­ment établir une liai­son his­torique entre Hitler et le passé alle­mand on trou­vera tout au plus une simil­i­tude avec l’attitude de Schwarzen­berg qui avait la vision d’un grand empire alle­mand au cen­tre de l’Europe. Les ambi­tions prussi­ennes sont bien plus mod­estes ; elles sont tou­jours directe­ment en rap­port avec les moyens humains, économiques et mil­i­taires. Soulignons au pas­sage qu’une des car­ac­téris­tiques essen­tielles de la Prusse du XVI­I­Ie siè­cle était sa qual­ité d’État de droit4. Or le pre­mier geste du régime hitlérien a con­sisté pré­cisé­ment à sup­primer l’État de droit en Allemagne.

La prin­ci­pale oppo­si­tion interne à Hitler ne vien­dra ni de l’Allemagne du Sud ni de l’Autriche. Son cen­tre de grav­ité est en Alle­magne du Nord et plus par­ti­c­ulière­ment en Prusse. Par­mi les civils et mil­i­taires qui payent de leur vie l’opposition au dic­ta­teur, on trou­ve des por­teurs de noms qui ont illus­tré l’ancienne Prusse : Yor­ck von Warten­burg, von Kleist, von Moltke, von der Schu­len­burg, Schw­erin et bien d’autres. Il est vrai que l’exécutant de l’attentat du 20 juil­let 1944 est un Bavarois : le courageux comte von Stauf­fen­berg. D’autres fig­ures mar­quantes de l’opposition en Alle­magne du Nord sont Goerdel­er, ancien maire de Leipzig, et le pas­teur Bon­ho­ef­fer, tous deux exé­cutés par les nazis. Au sein de “ l’Église con­fes­sante ” qui regroupe les Églis­es protes­tantes d’opposition on remar­que “ l’Église de l’Union vieille-prussi­enne ” qui démonte et dénonce les mécan­ismes du sys­tème hitlérien.

Reste à expli­quer la “ Journée de Pots­dam ” (21 mars 1933) où l’on voit le vieux maréchal et “ Reich­spräsi­dent ” von Hin­den­burg et son nou­veau chance­li­er Hitler côte à côte dans une céré­monie des­tinée à faire croire à un lien entre la tra­di­tion prussi­enne et la révo­lu­tion nation­al­so­cial­iste. Geste de pro­pa­gande qui doit ras­sur­er les mil­i­taires et les con­ser­va­teurs prussiens. Hitler ne peut évidem­ment se pass­er, pour attein­dre ses buts, d’un out­il mil­i­taire per­for­mant dont le corps des officiers est un élé­ment déter­mi­nant. Le strat­a­gème allait bien réus­sir jusqu’au déclenche­ment de la guerre. Ce n’est qu’après l’attentat du 20 juil­let 1944 que le Führer fera éclater ouverte­ment sa haine à l’égard de la caste des officiers prussiens5.

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1. Deutsche Geschichte des XIX. und XX. Jahrhun­derts (His­toire alle­mande des XIXe et XXe siè­cles), Golo Mann, 1958 (fils de l’écrivain Thomas Mann). Pas de tra­duc­tion française.
2. Preussen ohne Leg­ende (La Prusse sans légende), Sebas­t­ian Haffn­er, 1979. Pas de tra­duc­tion française.
3. Dans les années 1930 une phrase humoris­tique fai­sait le tour de cer­tains milieux berli­nois : “ Hitler – la vengeance de l’Autriche pour König­grätz (Sad­owa) ”.
4. La Prusse du XVIIIe siè­cle est un État de droit, pra­ti­quant la tolérance religieuse et qui dis­pose d’une admin­is­tra­tion effi­cace et incor­rupt­ible. C’est l’État le plus mod­erne d’Europe. La dis­per­sion des ter­ri­toires qui la com­posent con­duit le roi de Prusse à pra­ti­quer une poli­tique de con­quête pour faire, autant que pos­si­ble, un ensem­ble d’un seul ten­ant. À cet État, tout en fron­tières, il faut donc une armée puis­sante. C’est ain­si que naît le red­outable “ militarisme ”.
5. Albert Speer indique dans ses Mémoires qu’Hitler n’invitait jamais de généraux à ses déje­uners ou soirées à la chan­cel­lerie ou au “Berghof”. Selon lui, le Führer éprou­vait un com­plexe social à l’égard des officiers de méti­er et notam­ment de ceux issus de l’aristocratie.

Jean-Nico­las PASQUAY (54)

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À propos du n° 561, janvier 2001

Michel Caboche s’interroge dans le cour­ri­er des lecteurs d’avril sur le nom­bre de morts provo­quées par la cat­a­stro­phe de Tch­er­nobyl, suite aux arti­cles de Jacques Bour­dil­lon et Hervé Nife­neck­er, qui lui paraît exagéré­ment opti­miste. Je com­prends sa réac­tion : compte tenu de l’ampleur du désas­tre, on pou­vait crain­dre le pire. Et il n’est tou­jours pas facile d’y voir clair sur ce qui se passe en ex-URSS.

Mais il se trou­ve que, pré­cisé­ment à cause de ces deux fac­teurs, sous l’égide des Nations unies, un tra­vail sérieux et détail­lé a été fait sur place par une cen­taine d’experts indépen­dants provenant de 21 nations, tra­vail qui a abouti au rap­port de l’United Nations Sci­en­tif­ic Com­mit­tee on the Effects of Atom­ic Radi­a­tion pub­lié en févri­er 2000 (et remis à jour périodiquement).

Ce rap­port établit :

– qu’aucun excès de can­cers ou de leucémies n’a été mis en évi­dence suite à la cat­a­stro­phe, dans l’ensemble des ter­ri­toires concernés,
– hormis des can­cers à la thy­roïde qui se sont déclarés à ce jour chez env­i­ron 2 000 enfants, ce qui, hélas, est déjà un lourd trib­ut, minoré par le fait que ces can­cers se soignent et que le nom­bre des décès cor­re­spon­dants est très faible (une dizaine, semble-t-il).

Bien enten­du nul ne saurait exclure, et le rap­port est très clair égale­ment sur ce point, que, compte tenu du temps de latence de ces mal­adies, des cas de can­cers et de leucémies excé­den­taires appa­rais­sent à l’avenir. Cer­tains le jugent improb­a­ble, d’autres sont prudents…

Les grands experts médi­caux français du domaine, qui se sont exprimés à plusieurs repris­es sur ces sujets, et encore le 6 avril dernier au cours d’une con­férence de presse, con­fir­ment que le bilan établi à ce jour a des bases sci­en­tifiques solides. Et ils nous met­tent en garde con­tre le risque que font courir aux pop­u­la­tions con­cernées ceux qui le majorent pour des raisons idéologiques ou de prof­it médi­a­tique ; car, tout compte fait, ce qui est la prin­ci­pale cause de détéri­o­ra­tion de la san­té après Tch­er­nobyl, en Ukraine ou en Biélorussie, venant s’ajouter à une sit­u­a­tion économique déplorable, ce sont l’angoisse et le stress et leurs con­séquences psychosomatiques.

À cha­cun de se faire son juge­ment. C’est pour y aider que se pré­pare un prochain numéro de La Jaune et la Rouge con­sacré au dossier du nucléaire, dossier qui essaiera d’apporter des répons­es à tous ceux qui s’interrogent sur les con­séquences de Tch­er­nobyl, les effets des faibles dos­es et bien d’autres sujets. Ren­dez-vous à l’automne. Et pourquoi pas, à la suite de ce numéro, réveiller de sa léthargie le groupe X‑Nucléaire pour en débat­tre tous ensem­ble, en dehors de tout lobby ?

Rémy CARLE(51)
Prési­dent du groupe X‑Nucléaire.

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