Consultant en stratégie : un métier en pleine mutation

Dossier : SupplémentMagazine N°748 Octobre 2019
Par Bruno BOUSQUIÉ
Par Ludovic BROUTIN (99)

Com­ment évolue le marché très con­cur­ren­tiel des cab­i­nets de con­seil en stratégie ? Quelle place pour les ingénieurs et pour la for­ma­tion poly­tech­ni­ci­enne dans ces cab­i­nets ? Selon Ludovic Broutin (99) et Bruno Bousquié, asso­ciés EY-Parthenon à Paris, le secteur est en pleine effer­ves­cence et se recon­fig­ure face aux nou­velles exi­gences des clients. De nom­breuses oppor­tu­nités sont à saisir et la for­ma­tion poly­tech­ni­ci­enne est par­ti­c­ulière­ment adap­tée pour réus­sir dans ce métier.

Quelques mots pour nous présenter EY-Parthenon et son positionnement ? 

Bruno Bousquié : Parthenon a été fondé en 1991 par deux anciens asso­ciés de Bain & Co et s’est hissé au rang des acteurs du con­seil en stratégie les plus respec­tés sur le marché nord-améri­cain, grâce à ses approches sur-mesure et de fortes exper­tis­es sec­to­rielles. En 2014, les asso­ciés ont rejoint EY pour for­mer EY-Parthenon avec l’ambition de con­stituer un des lead­ers mondiaux.

Plusieurs acqui­si­tions ont suivi notam­ment en Europe, avec l’arrivée suc­ces­sive des équipes d’OC&C Pays-Bas, France et Alle­magne. En août 2017, les équipes d’OC&C Paris et d’EY Con­sult­ing en France (pour par­tie issues du rachat de Green­wich par EY en 2013) se rap­prochent pour for­mer le bureau français d’EY-Parthenon.

Aujourd’hui EY-Parthenon per­met l’alliance d’un cab­i­net de stratégie des plus exigeants, avec les com­pé­tences larges et nom­breuses de l’ensemble du réseau EY. Cela nous per­met, tout en restant des spé­cial­istes de la stratégie, d’accompagner nos clients dans leur trans­for­ma­tion, notam­ment en opéra­tions, dig­i­tal et analytics.

Comment voyez-vous évoluer le marché du conseil en stratégie ? 

B.B. : Le marché est très dynamique avec des deman­des de plus en plus exigeantes, qui vont redessin­er un paysage encore ultra concurrentiel.

En effet les clients val­orisent de plus en plus la capac­ité de cer­tains cab­i­nets à mari­er toutes les exper­tis­es et com­pé­tences néces­saires pour accom­pa­g­n­er le client de bout en bout, à pro­pos­er une réelle exper­tise dig­i­tale enrichie de la prise de hau­teur néces­saire, et à tra­vailler avec les out­ils d’aujourd’hui, par exem­ple savoir gér­er de grandes mass­es de don­nées complexes.

Cela demande des investisse­ments très impor­tants que seuls les cab­i­nets de grande taille peu­vent engager. Les bou­tiques en stratégie sor­tent du jeu sur une part crois­sante des besoins exprimés par les clients.

Quels sont vos grands axes d’intervention ?

B.B. : Nous sommes des spé­cial­istes de la stratégie d’entreprise. Nous aidons les direc­tions générales et leurs action­naires sur trois types d’enjeux stratégiques : la crois­sance, la per­for­mance et les transactions.

La révo­lu­tion dig­i­tale impacte bien sou­vent cha­cun de ces enjeux et se situe donc au coeur de nos projets.

À Paris, nous avons con­sti­tué six pôles d’expertise sec­to­rielle : dis­tri­b­u­tion et grande con­som­ma­tion, indus­trie et ser­vices B2B, télécommunications/média et tech­nolo­gies, life sci­ences et health­care, gouvernement/secteur pub­lic et édu­ca­tion, et enfin le pri­vate equity.

Quels sont les principaux sujets qui vous mobilisent actuellement ? 

Ludovic Broutin : Ces derniers temps, j’ai aidé un leader de la dis­tri­b­u­tion pro­fes­sion­nelle à struc­tur­er un grand plan stratégique de trans­for­ma­tion pour le remet­tre sur le chemin de la crois­sance rentable. J’ai mené une réflex­ion sur la trans­for­ma­tion d’un groupe pour lui per­me­t­tre de mieux attein­dre ses objec­tifs stratégiques.

Et j’ai piloté une due dili­gence stratégique sur une société d’ingénierie de process indus­triels. Je suis égale­ment asso­cié en charge du recrute­ment au bureau de Paris. Les can­di­dats com­pren­nent bien le mou­ve­ment que nous menons mais nous devons encore gag­n­er en notoriété : EY-Parthenon n’a que deux ans d’existence en France !

En quoi la formation polytechnicienne peut-elle être un atout dans ce métier ? 

L.B : La for­ma­tion d’ingénieur est très adap­tée à notre méti­er qui — pour moi — est la physique de l’entreprise.

Il s’agit de com­pren­dre un sys­tème extrême­ment com­plexe et de le sim­pli­fi­er pour pou­voir mod­élis­er son fonc­tion­nement, et prévoir son com­porte­ment, sans trop sim­pli­fi­er au risque d’être sim­pliste et donc faux.

La for­ma­tion poly­tech­ni­ci­enne est l’une des plus adap­tées puisqu’elle prône la capac­ité à for­muler des arbi­trages com­plex­es sur des temps courts, la mul­ti­dis­ci­pli­nar­ité et un savant mélange de curiosité, d’ouverture, de rigueur et de méth­ode. N’oublions pas que celui qui a fondé la dis­ci­pline, Bruce Hen­der­son pour le nom­mer, était lui-même ingénieur !


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