Claude Martinand (64), grand ingénieur et serviteur de l’État

Dossier : ExpressionsMagazine N°678 Octobre 2012
Par Christian LEYRIT
Par Jean CHAPON (48)

Claude Mar­ti­nand, né à Lyon le 2 novembre 1944, sort en 1969 dans le corps des Ponts et Chaussées.

Claude Martinand (64)Il choi­sit de com­men­cer sa car­rière admi­nis­tra­tive « sur le ter­rain » pen­dant huit ans, au contact direct des hommes et des choses, dans des ser­vices exté­rieurs du minis­tère de l’Équipement.

Études et réflexions

De nom­breux postes d’études et de réflexions le condui­ront, entre autres, au Centre d’études tech­niques de l’équipement de Bor­deaux, au poste de secré­taire géné­ral adjoint du Groupe cen­tral des villes nou­velles, à celui de direc­teur des affaires éco­no­miques et inter­na­tio­nales, poste qu’il occu­pa avec bon­heur de 1989 à 1997.

De 2002 à 2010, il est vice-pré­sident du Conseil géné­ral des ponts et chaus­sées, deve­nu en 2008 le Conseil géné­ral de l’environnement et du déve­lop­pe­ment durable. C’est un mariage entre deux cultures, tâche com­plexe conci­liant dimen­sion tech­nique et dimen­sion humaine.

Des autoroutes au réseau ferré

Ses fonc­tions opé­ra­tion­nelles ont été éga­le­ment nom­breuses et variées. Ce fut, d’abord, le ser­vice des auto­routes en Gironde, avec la construc­tion du via­duc de Cub­zac sur la Dordogne.

À la tête de l’IGN (1984−1989)
Claude Mar­ti­nand diri­gea pen­dant plus de quatre ans l’Institut géo­gra­phique natio­nal (IGN), qu’il trans­for­ma, dans un contexte dif­fi­cile, sachant marier sa nature de ser­vice public, for­te­ment mar­quée, et sa néces­saire évo­lu­tion dans un sens com­mer­cial pour dif­fu­ser lar­ge­ment sa pro­duc­tion de cartes.

Puis, de 1981 à 1984, direc­teur adjoint puis direc­teur du cabi­net du ministre Charles Fiter­man, Claude Mar­ti­nand a connu une période dif­fi­cile mais exal­tante durant laquelle il a appris « rigueur intel­lec­tuelle, cou­rage et déter­mi­na­tion », mais aus­si les ver­tus de la patience et du sang-froid avec la grande grève des routiers.

En 1997, il pro­pose la créa­tion de l’établissement public Réseau fer­ré de France (RFF), dont il devient pour cinq ans le pre­mier président.

Ponts, eaux et forêts

« Marier des can­ton­niers et des jar­di­niers est une tâche complexe »

Claude fut aus­si le pre­mier chef du corps des ingé­nieurs des Ponts, des Eaux et des Forêts, à la créa­tion duquel il a appor­té une contri­bu­tion décisive.

Après son départ à la retraite en novembre 2011, il fut membre du col­lège de l’Autorité de régu­la­tion des acti­vi­tés fer­ro­viaires (ARAF), dès sa créa­tion, fonc­tion qu’il exer­çait encore à la veille de sa disparition.

Un conseiller écouté

Claude Mar­ti­nand a tou­jours été atten­tif aux autres, cachant par pudeur de grandes qua­li­tés humaines, sous des appa­rences par­fois un peu rudes. Très nom­breux étaient ceux qui, avec les grades et les fonc­tions les plus divers, lui deman­daient conseil et rece­vaient tou­jours des réponses aus­si sages que sou­cieuses de l’intérêt légi­time de ses interlocuteurs.

Claude Mar­ti­nand était com­man­deur de la Légion d’honneur, com­man­deur de l’ordre natio­nal du Mérite, che­va­lier du Mérite agri­cole. Il était éga­le­ment offi­cier du Wis­sam Al-Alaoui (Maroc).

Commentaire

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Yann Brian­court (X59)répondre
15 octobre 2012 à 17 h 29 min

in memo­riam
Une pen­sée émue,souvenir de Tou­louse et du Cete de Bor­deaux, dans les années 7075.
Adieu Claude.
Yann

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