Charles de Lastic (2015), major pour servir

Dossier : AtypiXMagazine N°Charles de Lastic (2015), major pour servir

Charles de Las­tic a 19 ans. Il se défi­nit par déri­sion comme, à pre­mière vue, « un cli­ché » : « J’habite Ver­sailles, j’ai une par­ti­cule, mon père était offi­cier de marine, je suis catho et j’ai déjà deux frères à l’X ! »

Mais il ne s’en for­ma­lise pas. Car il sait par­fai­te­ment le sens qu’il veut don­ner à sa vie. « J’ai envie de ser­vir. » Concrè­te­ment, il n’éprouve aucun attrait pour la finance qui magné­tise une bonne par­tie des esprits de ses contem­po­rains. Il pré­fère l’industrie, la R&D, conduire des équipes.

Son stage mili, il le fait dans la marine, « pour voya­ger, voir d’autres cultures et exer­cer déjà quelques res­pon­sa­bi­li­tés à bord ». Il n’éprouve pour autant guère d’attirance pour l’expatriation longue. Car il est très atta­ché à sa nation, la France, et c’est là qu’il vou­drait servir.

Charles veut mieux connaître les gens avec les­quels il vit. Ce res­sort humain est essen­tiel pour lui. Il l’a culti­vé dans sa famille nom­breuse. En pré­pa à Ginette, il a épou­sé la péda­go­gie jésuite, et aidé sans rete­nue les copains à la peine (tout en séchant les cours de maths où il s’ennuyait…).

A l’X, il constate avec regret une uni­for­mi­sa­tion des pro­fils socio­lo­giques des élèves. Sans être nul­le­ment adepte de la dis­cri­mi­na­tion posi­tive, et tout en recon­nais­sant que le mal vient de bien plus loin, il vou­drait contri­buer à tirer plus de jeunes issus de familles modestes vers cette for­ma­tion d’excellence.

Charles est fier et heu­reux d’avoir inté­gré l’X, le seul concours qui le moti­vait vrai­ment. Ce qui lui plaît dans cette école, c’est son esprit mili­taire et spor­tif (le ten­nis étant sa vraie pas­sion) ; c’est son pro­jet de conduire une pro­mo­tion res­treinte vers l’excellence, sans lais­ser per­sonne en che­min, contrai­re­ment aux grandes ins­ti­tu­tions étran­gères qui ne s’intéressent qu’aux meilleurs ; c’est de fait le côté sti­mu­lant de son projet.

Il est fier de rece­voir à son arri­vée une part d’héritage d’une com­mu­nau­té sou­dée (ce qui ne doit pas signi­fier fer­mée) et pres­ti­gieuse qui a don­né à la nation de grands mili­taires, de grands indus­triels, de grands poli­tiques… Il voit cette inté­gra­tion comme un « cadeau ». Il y puise une éner­gie nou­velle pour ser­vir son pays.

Charles croit par-des­sus tout au sens de l’effort. Il ne se fait pas d’illusion : cette valeur n’a guère la cote chez les jeunes d’aujourd’hui. Ce cre­do pour­rait paraître para­doxal, venant d’un jeune à qui tout a réus­si jusqu’à pré­sent sans qu’il ait à s’enchaîner à sa table de travail.

Mais Charles croit vrai­ment au devoir de faire ce qui se fait de mieux et, en ce sens, de tirer les autres vers le meilleur d’eux-mêmes. C’est cette valeur, qu’il doit à son édu­ca­tion fami­liale, qu’il cultive par excellence.

Nous ne pou­vons que lui sou­hai­ter de bonnes et fruc­tueuses études dans cette école qui l’accueille aujourd’hui avec sa promo.

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