BCG Gamma : bien plus que du conseil, des projets très opérationnels !

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°775 Mai 2022
Par Camille BERGE (2002)
Par Sylvain DURANTON (88)
Par Priscille BOISSONNET (2015)
Par François CANDELON (88)

Ren­con­tre avec Syl­vain Duran­ton (88), directeur monde de BCG Gam­ma, et Camille Brege (2002), direc­trice générale France de BCG Gam­ma, ils nous présen­tent cette entité du BCG dont le cœur de méti­er est l’IA.

Quel est votre positionnement ?

BCG Gam­ma n’est pas une entité de con­seil. Elle regroupe des équipes de data sci­en­tists, de data ingénieurs et de soft­ware ingénieurs qui cocon­stru­isent avec leurs clients des solu­tions et des logi­ciels basés sur l’IA pour que ces derniers puis­sent se démar­quer sur leur marché. Aujourd’hui, nous comp­tons plus de 1 500 per­son­nes dans 30 pays en Europe, en Asie, mais aus­si aux États-Unis. Au-delà de la dimen­sion busi­ness, nous avons aus­si une mis­sion socié­tale qui nous tient par­ti­c­ulière­ment à cœur : con­tribuer à un développe­ment vertueux de l’IA. Ain­si, nous prenons part à de nom­breuses ini­tia­tives. Nous tra­vail­lons sur la ques­tion du développe­ment d’une IA respon­s­able dans le monde économique. Avec Microsoft, nous réfléchissons aux stan­dards de référence pour coder. Avec MILA, un des plus impor­tants insti­tuts dédiés à l’IA situé au Cana­da, nous dévelop­pons un logi­ciel en open source pour mesur­er l’empreinte envi­ron­nemen­tale de l’IA. Nous avons aus­si une activ­ité pro bono sur des sujets socié­taux et envi­ron­nemen­taux : la mal­nu­tri­tion, la lutte con­tre le réchauf­fe­ment cli­ma­tique, la santé… 

Aujourd’hui, de plus en plus d’entreprises adoptent l’IA. Qu’avez-vous observé ? 

70 % des investisse­ments des entre­pris­es dans l’IA et la data ne pro­duisent aucun résul­tat tan­gi­ble. Seules 10 % obti­en­nent un impact posi­tif. Notre mis­sion est d’aider nos clients à faire par­tie de ces entre­pris­es, car aujourd’hui, il ne s’agit plus de faire des pro­to­types, mais de faire pass­er des solu­tions à l’échelle. Pour ce faire, l’enjeu est de déter­min­er les sujets où l’IA peut faire la différence. 

Sur le volet com­mer­cial, alors qu’on par­le de plus en plus des forces de ventes 2.0, l’IA apporte une valeur ajoutée en ter­mes de tar­i­fi­ca­tion, d’aide à la vente ou encore de per­son­nal­i­sa­tion des offres… Dans des domaines très opéra­tionnels et indus­tri­al­isés, l’IA peut faire la dif­férence sur de très gros act­ifs (pét­role, métal, chimie…). Dans le secteur de la logis­tique, l’IA per­met d’obtenir de meilleures prévi­sions. L’IA con­tribue aus­si à aug­menter la résilience des chaînes d’approvisionnement, un enjeu clé en cette péri­ode mar­quée par la crise en Ukraine, les pénuries de matières pre­mières et les dif­fi­cultés d’approvisionnement. Dans le monde de la san­té, l’IA ouvre de nou­velles per­spec­tives pour la recherche et notam­ment pour l’identification du meilleur traite­ment en fonc­tion d’un diag­nos­tic. Dans l’univers de la banque et de l’assurance, la capac­ité de traite­ment d’importants vol­umes de don­nées de l’IA per­met une appréhen­sion plus fine du risque…

L’IA a aussi un rôle important à jouer pour relever et résoudre l’enjeu du réchauffement climatique. Vous en êtes d’ailleurs convaincus au sein de BCG Gamma. Qu’en est-il ?

Il est humaine­ment impos­si­ble de mesur­er l’impact d’un pro­duit ou d’un ser­vice manuelle­ment. Prenons l’exemple d’un fab­ri­cant de bouteilles, chaque bouteille en fonc­tion de sa com­po­si­tion, de son cycle de vie… aura sa pro­pre empreinte car­bone. Seule l’IA peut per­me­t­tre à ce fab­ri­cant de mesur­er son empreinte glob­ale. Mais au-delà de la mesure de l’impact envi­ron­nemen­tal, l’IA peut aus­si con­tribuer à réduire les émis­sions. On estime qu’une util­i­sa­tion effi­cace de l’IA per­me­t­trait de réduire de 5 à 10 % les émissions. 

Dans cette continuité, sur quels sujets travaillez-vous ? 

Nous nous intéres­sons à la ques­tion de la mon­tée du niveau de la mer. Nous avons ain­si mis en place un sys­tème qui per­met de mod­élis­er et d’évaluer ce risque à hori­zon 2040, 2050 et 2060. À par­tir de là, nous essayons de voir com­ment un gou­verne­ment peut réa­gir face à la néces­sité de déplac­er la pop­u­la­tion ; quels sont les scé­nar­ios à priv­ilégi­er en cas d’inondation de zones cri­tiques (écoles, hôpi­taux…) ; quelles sont les alter­na­tives pour réduire ce risque et tenir la mer à dis­tance ? Nous adop­tons la même démarche en Aus­tralie pour lut­ter con­tre les incendies en repérant les zones les plus exposées pour y déploy­er les moyens néces­saires. En Afrique, nous tra­vail­lons sur les prob­lé­ma­tiques de sécher­esse afin de les anticiper et d’en lim­iter les con­séquences. Sur le sujet de la déforesta­tion, en Indonésie, nous util­isons les images satel­lites pour iden­ti­fi­er les foy­ers indus­triels et agir rapidement. 

Nous tra­vail­lons aus­si sur des busi­ness mod­èles inno­vants pour réduire les émis­sions, comme les sys­tèmes de cap­ture de car­bone dans l’air ou encore l’agriculture régénéra­tive qui per­met de met­tre en place une démarche de cap­ta­tion du CO2 dans le sol. 

La question des talents et des compétences reste clé dans ce secteur. Quels sont vos besoins ?

BCG Gam­ma est un acteur glob­al présent dans 30 pays qui peut offrir aux diplômés la pos­si­bil­ité de tra­vailler sur des sujets d’actualité et à forts enjeux. Nous accor­dons une grande impor­tance à l’environnement et à la cul­ture de tra­vail, mais aus­si à la for­ma­tion. Cha­cun de nos col­lab­o­ra­teurs a la pos­si­bil­ité de béné­fici­er de trois semaines de for­ma­tions en moyenne sur son temps de tra­vail afin de creuser un sujet de recherche qui l’intéresse plus particulièrement. 

Enfin, nous seri­ons ravis d’accueillir de nou­veaux poly­tech­ni­ciens. Nous en comp­tons déjà de nom­breux dans nos équipes ! Au-delà de leur pluridis­ci­pli­nar­ité, ce sont des pro­fils qui ont une con­nais­sance très pointue en data sci­ence et en physique, des exper­tis­es très appré­ciées dans notre secteur. 


Les X de BCG Gamma

Priscille Boissonnet (2015), Data scientist Senior

Priscille Boissonnet, Data scientist senior BCG GammaQuelques mots sur votre parcours ? 

Après mon cur­sus à Poly­tech­nique et un dou­ble diplôme avec HEC (Mas­ter Data­Science for Busi­ness), j’ai rejoint les équipes de BCG Gam­ma il y a trois ans. Depuis 2020, je suis senior data sci­en­tist et je suis spé­cial­isée sur les prob­lé­ma­tiques de cli­mat et de développe­ment durable. Con­crète­ment, j’aide les entre­pris­es à mesur­er et à réduire leurs émis­sions de carbone.

Qu’appréciez-vous chez BCG Gamma ? 

J’ai très vite eu l’opportunité de tra­vailler sur des pro­jets à très fort impact et sur des sujets d’actualité. Dans ce cadre, j’accompagne mes clients à toutes les étapes de leur pro­jet, depuis sa déf­i­ni­tion à son implé­men­ta­tion. Au-delà, c’est très for­ma­teur d’évoluer dans un envi­ron­nement et un cadre de tra­vail bien­veil­lant entourée de col­lab­o­ra­teurs pas­sion­nants et passionnés ! 

Qu’est-ce que BCG Gamma peut offrir à de jeunes diplômés ? 

C’est avant tout la pos­si­bil­ité de décou­vrir un large pan­el de secteurs et d’industries, de béné­fici­er d’un appren­tis­sage accéléré sur des sujets tech­niques, tech­nologiques et d’actualité, mais aus­si de pou­voir pren­dre part à des pro­jets qui vont con­tribuer à chang­er la réal­ité d’une entre­prise ou d’un secteur.

Un conseil à nos lecteurs ? 

Si l’IA vous intéresse, lancez-vous ! Soyez curieux et ren­seignez-vous. C’est un univers très vaste aux mul­ti­ples facettes qui va sig­ni­fica­tive­ment impacter le monde dans lequel nous vivons. Et c’est une véri­ta­ble chance de pou­voir con­tribuer à cette révo­lu­tion de l’intérieur !

François Candelon (88), Managing Director and Senior Partner BCG Henderson Institute Global Director

François Candelon, Managing Director and Senior Partner BCG Henderson Institute Global DirectorVous avez réalisé l’intégralité de votre parcours chez BCG. Qu’en est-il ?

Effec­tive­ment, j’ai rejoint BCG il y a déjà 29 ans. J’ai eu la chance de tra­vailler dans plusieurs pays européens, de décou­vrir plusieurs secteurs avant de me con­cen­tr­er sur les télé­coms et la tech. J’ai d’ailleurs dirigé le secteur télé­coms au niveau mon­di­al. En 2012, je suis par­ti en Chine, car j’étais con­va­in­cu que pour com­pren­dre le monde, il fal­lait com­pren­dre ce qui s’y pas­sait. Fin 2019, de retour en France, j’ai rejoint BCG Gam­ma où je m’occupe pour le monde des trans­for­ma­tions liées à l’IA dans les télé­coms et la tech et je suis égale­ment en charge du think tank du BCG, le BCG Hen­der­son Insti­tute. Au sein de cette entité, je me focalise sur l’impact de l’IA sur les entre­pris­es et la société. En 2021, j’ai été nom­iné au Thinkers50 2021 Dig­i­tal Think­ing Award. 

Qu’appréciez-vous au sein de votre entreprise ? 

C’est une entre­prise où je me suis fait de vrais amis et où il y a une cer­taine bien­veil­lance. Parce que c’est aus­si une entre­prise en très forte crois­sance, cha­cun a sa place et peut créer son pro­pre par­cours. Au cours des 29 dernières années, j’ai ain­si pu choisir les ori­en­ta­tions thé­ma­tiques et géo­graphiques de ma car­rière et façon­ner un par­cours à la hau­teur de mes cen­tres d’intérêts et de mes aspi­ra­tions per­son­nelles et pro­fes­sion­nelles. 

Que peut offrir BCG Gamma à des diplômés de l’École ?

Le meilleur de la tech­nolo­gie et du busi­ness dans un envi­ron­nement très international ! 

Et pour conclure ? 

Aujourd’hui, l’IA n’est plus une option. Je les invite donc à s’intéresser de plus près à cette tech­nolo­gie qui est au cœur des prochaines révo­lu­tions indus­trielles, économiques, busi­ness et sociétales.


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