Anatcho

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°549 Novembre 1999Par : Paul TUFFRAURédacteur : Marcel RAMA (41)

Voici des con­tes et des légen­des écrits ou tran­scrits en 1910 par notre futur pro­fesseur d’histoire et de lit­téra­ture1 alors que, sans être un enfant du pays, il séjour­nait le plus sou­vent et le plus longue­ment pos­si­ble au Pays basque qu’il aimait pro­fondé­ment au point d’y partager volon­tiers la vie des habitants.

Ce Pays basque où “ l’exquis vent du sud souf­flait et les Pyrénées s’enlevaient en teintes mag­nifiques sur le grand ciel libre ” (Pierre Loti).

Les descrip­tions de la nature que l’on trou­ve dans cha­cun de ces con­tes sont pleines de couleur et de poésie. Nous sommes avec Paul Tuffrau dans ces mon­tagnes avec leurs gorges escarpées et leurs ruis­seaux et tor­rents, avec le vent léger dans les forêts, avec le bruit des cloches mais aus­si des oiseaux et de l’eau qui coule, avec les couleurs du ciel, avec ces petits vil­lages au fond des vallées.

Quant aux per­son­nages, ils s’appellent Anatcho jeune paysanne éprise d’un beau con­tre­bandi­er espag­nol et dont l’histoire donne son titre à l’ouvrage ; Gra­cieuse Haris­mendy si crain­tive devant une nature aux légen­des mys­térieuses ; Sanche Abar­ca qui régna vers l’an 900 sur tout le pays ; François Irribery qui se sou­vient de la ferme d’Haritzabeleta avant de quit­ter le pays pour Mon­te­v­ideo ; le vieux Oyarbide qui con­sent à pronon­cer quelques mots après avoir ôté sa pipe et craché ; et bien d’autres.

Ma préférence va à la légende de sainte Engrâce dont on ren­con­tre les chapelles sus­pendues dans les coins per­dus des Pyrénées. Brûlée vive à 15 ans sur le mont Aradoy sur ordre de son père le chef des Sar­rasins et trans­for­mée en un petit char­bon noir comme du jais, elle fut ain­si ramassée quelques siè­cles plus tard par maître Anto­nio Rus­pil, muleti­er col­por­teur chargé, en autres, des sept péchés capitaux.

Il nous promène au son des cloches d’église d’Ossès à Ispoure, à Saint-Jean, à Ahax, à Lecum­bery, à Men­dive, enfin à Béhor­léguy dont le prêtre devine qu’il s’agit d’une relique de sainte Engrâce et où fut alors édi­fiée sa pre­mière chapelle.

Mais lisez aus­si les autres contes…

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1. Voir aus­si La Jaune et la Rouge, mars 1999, p. 60, “Car­nets d’un com­bat­tant 1914–1918”.

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